CHRONIQUE PAR ...
Beren
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Carmen R. Schäfer
(chant)
-Ada Flechtner
(chant)
-Jo Lang
(guitare)
-Fabian Merkt
(claviers)
-Chriz Staub
(basse)
-Mats Kurth
(batterie)
TRACKLIST
1)Interrotte Speranze
2)Scream Of The Butterfly
3)Silberlicht
4)Dunke Blume
5)My Rose Desire
6)Winter
7)Hot & Cold
8)Requiem Tabernam
9)Ich Atme Zeit
10)In Remembrance
11)Volles Leben
DISCOGRAPHIE
(2007) -
Heavy sympho à deux voix - Label :
Massacre
Lux Noctis, premier album des Allemands de Coronatus – en cinq ans d’existence, a tout de l’album-soufflé par excellence. Doté d’un pitch de départ alléchant – deux chanteuses pour deux types de voix différentes, l’une opératique, l’autre plus pop, aidé par un marketing plus-pompeux-tu-meurs qui ne cesse d’aligner des noms connus (Tobias Schönemann et Markus Stock de l’excellent groupe The Vision Bleak, Mika Jussila des prestigieux studios Finnvox) et des qualificatifs plus verbeux que réalistes, cet album part, hmmmmm, avec un petit soupçon d’hypocrisie derrière lui...
...qui se confirme à la première écoute de l'album. Malheureusement, ce n’est pas une production sur-gonflée aux hormones finlandaises made in Finnvox – Nightwish, Children Of Bodom sont déjà passés par là - qui pourrait sauver un album qui se fourvoie dès son commencement ("Scream Of The Butterfly" et "Silberlicht", vas-y que le guitariste bombe le torse tous poils dehors et vas-y que je te retouche le chant des donzelles pour le sur-mixer et leur donner un peu de puissance vocale…on ne me la fait pas !) dans un mélange ennuyeux de heavy et metal symphonique aux accents néo-classiques.
C’est bien simple : l’ambiance, qui se voudrait épique et bombastique – pour cela, prenez d’abord des leçons auprès d’Epica - tombe complètement à plat une fois passés les trois premiers morceaux. Le ressenti à l’écoute de Lux Noctis est ainsi aux abonnés absents : pas un riff ne décolle ("Requiem Tabernam", gros pet dans l’eau), pas un plan de batterie, aussi puissant soit-il dans l’exécution – mais où est le feeling, bordel ? - ne vient sauver une rythmique globale power-metal fourre-tout, qui cache avant tout un manque évident de finition dans l’écriture. Les onze compositions de cet album – qui, je le souligne, marque le début de la carrière du groupe - tendent de plus en plus à se ressembler, voire à se cloner entre elles sur les 39 petites minutes de l'album (un comble), tant la muse de l’inspiration ne paraît jamais avoir touché les membres de Coronatus.
Bref, l’encéphalogramme reste désespérément plat à l’écoute de Lux Noctis, qui, une fois n’est pas coutume, se classe trop facilement dans le créneau du metal gothique à chanteuse. Lux Noctis n’est qu’un petit album de metal bien pompeux et surtout, bien peu inspiré, qui n’est sauvé de la noyade que par une production cache-misère et que par l’attrait tout relatif amené par ses deux chanteuses – argument plus commercial que réel, tant l’apport d'une complémentarité vocale entre les deux donzelles est absolument inexistant. Consternant.
Au final, le premier album de Coronatus n'a vraiment aucun intérêt, si ce n'est de nous faire détourner le regard vers tous ces groupes qui méritent bien mieux, tant la scène regorge de talents plus cachés que l'on ne veut bien le croire...un mal pour un bien, en fin de compte.