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CHRONIQUE PAR ...

20
Ryd
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 20/20

LINE UP

-Steve Von Till
(chant+guitare)

-Scott Kelly
(chant+guitare)

-Noah Landis
(claviers)

-Dave Edwardson
(basse)

-Jason Roeder
(batterie)

TRACKLIST

1)Suspended In Light
2)The Doorway
3)Under The Surface
4)The Last You'll Known
5)Belief
6)Exist
7)End of The Harvest
8)Descent
9)Away
10)Times Of Grace
11)The Road To Sovereignty

DISCOGRAPHIE


Neurosis - Times Of Grace
(1998) - postcore barré - Label : Relapse Records



Neurosis, Times Of Grace, ce nom se doit de sonner comme une chef d’œuvre ultime pour tout les connaisseurs de Post Hardcore… Neurosis a d’ailleurs été un des premier fer de lance du mouvement post hardcore. On se doit plus de parler de mouvement, plutôt que musique, car le post hardcore est plus une vision de la musique qu’une musique type, les groupes trouvés dans le post hardcore sont très variés (Cult Of Luna, Ephel Duath, Dilinger Escape Plan, Mastodonte…) mais tous on un point commun, une musique très sombre, pas doom, mais tendant vers la folie et la dépression.

Petit historique du groupe: tout commence dans la lointaine terre de Californie, où nos joyeux zozios de Neurosis sortent en 1987 un petit album absolument nul à chier d’harcore tendance punk, complètement banal. Quatre ans plus tard ils nous reviennent avec un World As A Law plus sombre, et plus lent qui en fait sera une transition vers une première baffe dans la gueule qui se nomme Soul At Zero où le style du groupe a complètement changé, d’une lourdeur et d’une noirceur incroyable, avec l’emploi de samples, et d’instrument tel que le violon et la cornemuse.

S’ensuit une série de baffes plus énormes à chaque fois, dont un Enemy Of The Sun qui par son atmosphère d’une noirceur absolue qui le place au rang des albums le plus violent de la création, enchaîné par un Through Silver In Blood du même acabit, on voit débouler en 1998 ZE PERLE, ZE ULTIME, ZE MARVELLOUS CD, à savoir Times Of Grace, sans conteste leur meilleur album à ce jour d’où ze ultime chronique of myself (pour la suite de l’histoire, en 2001 sortira A Sun That Never Sets et une série de Official Bootleg en 2002/2003).

Un seul mot suffirait je pense pour résumer la musique de Neurosis: « Etouffant ». De cet album sort un sentiment d’oppression, lié à une dépression galopante. La musique est d’une lourdeur extrême, les riffs sont pachydermiques, les mélodies anti harmoniques, le chant d’une fureur, d’une haine sans nom, seul rescapé des origines hardcore, il est écorché, il est souffrance pour notre plus grand plaisir. Et le tout sans jamais dépasser le tempo d’un escargot anémique, et pourtant cela ne sonne pas mou, cela sonne LOURD, LOURD, à en pleurer, le black à côté, le doom, le funeral doom, le funeral très funeral totally morbid dark doom semble être pour enfant de cœur à côté de ça, tant ce CD assombri l’être. Certains qualifient ce groupe de Metal Apocalyptique Urbain. En effet on le voit bien jouer alors qu’il ne reste plus que des ruines de grand gratte ciel et que tout s’effrite et que l’humanité est parti visiter les rudes coucher de soleil de l’après vie.

Maintenant un petit interlude : pour ce qui ont vu le film 28 Jours Plus Tard, la scène où le héros dont je n’ai plus le nom en tête traîne dans un Londres vidé de toute vie, ceci est ce qui ressort d’un disque de Neurosis, il ne reste plus rien, la solitude, l’incompréhension totale, la boule qui monte à la gorge, d’ailleurs la musique utilisé à ce moment peut fortement rappeler Neurosis… Fin d’interlude.

Bon si on causait de l’album quand même un peu ? Nous avons ici du Neurosis pur, les chansons oscillent la plupart du temps entre cinq et dix minutes avec des petites instrumentales reparties dans l’album ("Suspended In Light", "Exist", "Descend"). Les chansons sont dans la pure veine neurosienne (adjectif qui hélas n’existe pas dans le dico, on se demande ce que foutent les gars de l’académie française vraiment) à savoir des structures très progressive, quasi linéaire, ou alors composé principalement de trois passages auquel s’ajoute une foultitude de pistes (samples, mélodie, chant) au fur et à mesure.

Tout commence par une intro qui met directement dans le bain par un "Suspended In Light" instrumental de deux minutes, toute en linéarité, avec ses violons lancinant, ses contrepoids fait à la contrebasse (héhé) cette batterie qui se met doucement à marteler son bass tom, ses petits accords discrets à la gratte bien distordue, histoire de nous prévenir que ça va faire mal après. Effectivement ça fait gros bobo après, car déboule le mur de guitare de "The Doorway" riff mamouthesque, sur batterie tapant les temps avec la rage d’un homme qui cherche à abattre le moustique qui l’empêche de dormir depuis trois heures, ce chant d’écorché vif qui se ramène, histoire d’ajouter plus de souffrance à ce début d’album, ce break quasiment planant qui pointe le bout de son nez au cours de la première minute pour revenir sur le riff de départ avec un hurlement furieux (on en a mal pour lui, mais c’est tellement mirifique que l’on veut qu’il ait mal, sadique n’est il pas).

A la troisième minute et dix-huit secondes se profile un break d’une force mirifique, tempo divisé par deux, on se la fait « marteau dans ta gueule » avec des petites harmoniques artificielles qui font office de « clou avec marteau pour te faire encore plus mal », les riff coulent ainsi, chacun plus apocalyptique que le précèdent jusqu'à la sixième minute trente-deux, un fade out de deux minutes accompagné de mélodie anti harmonique au possible…. Raaaaaaa intense non ? Votre première chanson neurosienne !!!

Maintenant faudra assurer pour la suite, le niveau de qualité ne baisse jamais, de plus s’enchaîne à cela "Under The Surface", une des meilleurs chanson de Neurosis, une batterie qui fait le même groove bien lourd pendant quasiment trois minutes, tel un châtiment éternel, le tout sur des guitares planantes, tel un Pink Floyd bouffé par une envie de suicide carabiné, avec après un riff à faire passer doomeux pour un thrasheur nourri au tempo 200, et un pont lent, with a cello (avec un violon pour les non anglophones) donnant des notes à faire pleurer de tristesse un Andrew WK, et un coup de caisse claire qui bat les rondes tel un balancier d’horloge égrenant les secondes, pour nous réveiller d’un seul coup en balançant la sauce avec ses rythmiques de mastodonte dont ils ont le secret… Raaaaa re intense, non ?

Bon je ne vais point faire un Cansion Por Cansion (Track By Track, et si vous avez décidé de faire chier, un titre par titre) mais sachez, et sachez le vraiment, (je passerai demain vérifier faîtes gaffe) que tout les chansons sont sublimes de noirceur et d’apocalypse. La où pour certain l’ultime manière de rendre leur haine, c’est de bourriner comme des malades, Neurosis à pris le parti de la finesse, de la lenteur, car un rouleau compresseur qui passe doucement sur votre corps (et qui même repasse, au cas où y aurait un doute) ça fait bien plus mal que d’un seul coup.

J’ajouterais aussi que les paroles (tout comme l’artwork) sont superbes, petit extrait:

«Cease this long, long rest
Wake and risk a foul weakness to live
When it all comes down
Watch the smoke and bury the past again
Sit and think what will come
Raise your fears and cast them all away
» (Away)


Une ode à la souffrance et à la tristesse. Avec une production pile poil comme il faut, les guitares sont denses, la batterie bien lourd, la basse ronflante, et les samples, violon et autres harmonica parfaitement introduits… Un chef d’œuvre, le gouvernement aurait du les dédommager tant ceci est à mettre au patrimoine musical de l’humanité (comment ça j’abuse ?). La perfection existe et je l’ai rencontrée.


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