CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Jacob Hansen
(chant)
-Jesper M Jensen
(guitare)
-Kim Olesen
(guitare+claviers)
-Morten Sorensen
(batterie)
TRACKLIST
1)Freak Storm At Post Zeta...One Child Missing...
2)Snowbound
3)Waking Hour
4)Andromeda Unchained
5)Banished From Sector Q
6)Beyond Redemption
7)Resurrection Time
8)Escape Pod
9)This White Storm Through My Mind
10)The Final Overture
11)Take Me Home
12)Point Of No Concern
13)The End Of Millenium Road
14)The Stars Of Canis Minor
DISCOGRAPHIE
A Perfect Forever avait visiblement impressionné pas mal de monde en 2005. Le power-prog des Danois d'Anubis Gate s'était imposé pour beaucoup comme une nouvelle référence dans le genre avec ce deuxième album, et beaucoup de gens les attendaient au tournant. Le chanteur Torben Askholm ayant depuis dû quitter le navire pour raisons médicales, c'est le producteur du groupe Jacob Hansen qu'on retrouve derrière le micro pour ce troisième opus intitulé Andromeda Unchained. Ce changement de line-up s'accompagne également d'un changement d'univers graphique : finie l'Égypte ancienne, bonjour le cyberpunk.
La première impression laissée par cet album est très bonne : le côté progressif étant en retrait face au côté métal, on a surtout l'impression d'entendre un groupe de power mélodique original... ce qui fait forcément énormément de bien! Les incursions de nouveauté se font via de petites touches qui ne laissent pas indifférent : les percussions de "Snowbound" ou les éléments cyber de "Resurrection Time" ou de "Point Of No Concern" sont autant de bouffées d'air frais. Jacob Hansen se révèle aussi bon chanteur que producteur : le son de cette galette est parfait pour le genre (l'intégration des claviers aux guitares est exemplaire) et l'homme possède un chant lyrique puissant, tout à fait dans la lignée d'un Kiske voire d'un Matos par moment. Il est rarement démonstratif mais quand il se décide à aller taquiner les suraigus il colle des frissons. Quand à la musique elle ne rechigne pas à aller taper dans un speed mélodique d'obédience allemande à l'efficacité redoutable (le speedé et ultracatchy "Waking Hour") mais garde à chaque instant une capacité à se développer via des breaks soudains, comme le plan acoustique de "Snowbound", le bridge malsain de "Andromeda Unchained" ou les riffs de bûcheron hystérique de "Beyond Redemption".
En effet Anubis Gate sait envoyer quand c'est nécessaire, et la manière dont ils réussissent à plaquer de gros breaks metalcore par-ci par là (riffs start-stop ultra rapides doublés à la grosse caisse) tout en conservant leur feeling général épique et mélodique est digne de respect. Les refrains sont hymnesques comme il se doit, et il est particulièrement délicieux de retrouver des bribes de l'Angra grande époque au détour d'un plan (les soli de "Take Me Home"). En fait l'album présente deux soucis principaux : une longueur excessive et une tendance des lignes de chant à se répéter. Pour ce qui est du format, la longueur des titres (de cinq à plus de dix minutes) n'est pas à remettre en cause car on ne s'y ennuie pas : le problème vient de l'album dans son ensemble qui dépasse les 70 minutes et devient franchement indigeste une fois qu'on en a franchi les deux-tiers. On dirait qu'il manque désormais un regard extérieur à Anubis Gate, quelqu'un pour leur faire élaguer tout ça et réduire leur production à ce qu'elle a de meilleur. De plus, si Jacob Hansen est indéniablement un très bon vocaliste il a tout de même tendance à aborder les morceaux de manière unidimensionnelle. Sorti de ces remarques Andromeda Unchained reste un album de haute volée, inspiré et à l'exécution parfaite.
Fans de power mélodique, fans de métal progressif, voilà du bonheur concentré pour vous. Malgré quelques défauts que l'expérience saura gommer (après tout le groupe ne sort des albums que depuis trois ans !) Andromeda Unchained est une galette riche, dense et bourrée de bonnes idées. Espérons qu'ils pourront nous jouer ça sur scène prochainement en première partie d'un gros groupe, car le potentiel est là et bien là.