CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Marco Benveneto
(chant)
-Alessandro Pace
(guitare)
-Andrea Chiodetti
(guitare)
-Fransesco Sotto
(claviers+chœurs)
-Davide Pesola
(basse)
-Jonah Padella
(batterie)
TRACKLIST
1)Cold Waste
2)The Wandering
3)Death Is Our Freedom
4)Departure
5)Eschaton
6)Last Minute Train
7)Ladykiller
8)The Fall
9)Days Of Nothing
10)Into The Lips Of The Earth
DISCOGRAPHIE
Je vous en supplie, sortez-moi d'ici, je vais devenir fou. Je ne sais déja pas comment j'ai fait pour tenir jusque-là. Ils vont finir par m'avoir, je le sens. Bientôt je serai comme eux, et j'attirerai moi aussi d'innocentes victimes pour leur arracher leur joie de vivre, et faire d'elles des zombies hébétés mélancoliques. Comme ils sont en train de le faire avec moi. Je les kidnapperai à la sortie d'une boîte goth dans laquelle ils seront allés mater du décolleté pour pas cher, et je les enfermerai dans ce puits où ils me retiennent. Et je leur passerai Days Of Nothing de The Foreshadowing en boucle. Personne ne peut résister à ça.
Au départ, les gens qui m'avaient abordé semblaient presque normaux. Bon, ils avaient trois kilos de rimmel à chaque oeil mais quand on sort d'une boîte goth on ne fait pas attention à ce genre de choses. J'aurais mieux fait de prêter attention à... leur... rythme... de... parole... pas... très... rapide... mais j'étais bourré alors j'ai cru que c'était moi qui étais speed. L'erreur typique. Et quand j'y repense, il y avait aussi cette tendance à finir toutes leurs phrases par « mais après tout, qu'importe, l'existence n'a aucun sens ». J'aurais dû me douter de quelque chose, j'avoue. Ils m'ont ramené chez un pote à eux pour un after : je me foutais que le programme soit de lire du Baudelaire en se coupant les uns les autres, je me disais qu'il y aurait de la bière (et j'étais en manches longues). Puis une fois arrivés ils m'ont dit qu'ils avaient de la musique à me faire écouter, un truc qui me ferait comprendre que la vie était vaine, toussa. Comme il y avait des albums de Paradise Lost dans leur tour à CD je me suis dit que ça pouvait pas être trop pourri... et ils m'ont jeté dans le puits. Je n'ai rien vu venir.
Et depuis c'est la torture. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là. Ce qu'ils me passent était supportable au début mais à partir de la moitié du premier titre le tempo est tombé, et le tout s'est mis à devenir lancinant et lourd. Un peu comme du doom, sauf que le doom c'est bien. La voix semblait assez jolie, puis j'ai compris qu'elle allait rester cantonnée dans les graves et qu'elle ne se débarasserait jamais de ce ton maniéré douceureux qui m'a fait depuis m'arracher la peau des bras avec les ongles. Il y a des mélodies de piano et des chorus de guitare qui se ressemblent, toujours simples et tristes. Un peu comme Paradise Lost et Moonspell, sauf que Paradise Lost et Moonspell c'est bien. Et là où on sent que c'est fait pour attaquer le mental c'est qu'il m'est impossible de vous dire à quel moment du cd j'en suis, et pourtant je pense qu'ils me l'ont passé en boucle depuis plus de 72 heures maintenant. Si je tiens encore, c'est uniquement en me raccrochant à l'idée qu'un jour je retrouverai le chanteur pour lui apprendre à moduler à coups de barre à mine. Mais je sombre...
Ceci constitue mon dernier espoir. J'espère que quelqu'un lira ce texte, écrit avec mes matières fécales sur les murs de ma prison. J'ai bien tenté de me confectionner une pelle faite de rognures d'ongles agglomérées avec du sang séché, mais je sens bien que je ne m'en sortirai pas à temps. Cette musique a été composée dans l'objectif de briser autrui et je vais voler en éclats. Si vous êtes dans ce puits et que c'est moi qui vous y ai jeté, veuillez me pardonner. J'ai lutté, je vous le jure... mais je n'ai rien pu faire.