CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15/20
LINE UP
-Khan
(chant)
-Thomas Youngblood
(guitare)
-Glenn Barry
(basse)
-Oliver Palotai
(claviers)
-Casey Grillo
(batterie)
TRACKLIST
1)Solitaire
2)Rule The World
3)Ghost Opera
4)The Human Stain
5)Blücher
6)Love You To Death
7)Up Through The Ashes
8)Mourning Star
9)Silence Of The Darkness
10)Anthem
11)Eden Echo
DISCOGRAPHIE
Ca n’est pas pour rien que Kamelot est parvenu à se faire un nom. Cinq albums, dix ans de carrière, le groupe a la force tranquille, il progresse sensiblement mais sans faire de vagues. Le sympathique power-metal teinté de prog’ d’alors laisse aujourd’hui éclater, avec Ghost Opera, les aspirations symphoniques de ses créateurs. Un projet ambitieux…
...Qui ne tient pas toutes ses promesses, m’étais-je dit, en écoutant ce nouvel album pour la première fois. Certes, les arrangements sont très réussis, mais Kamelot n’est pas exactement un pionnier dans ce domaine (Nightwish ? Rhapsody ? Angra ?) et surtout, que sont devenus les refrains percutants que les gaillards savaient pondre avec une telle facilité ? Mmmh ? Z’auraient-ils pas eu les yeux plus gros que le ventre, les intendants de la cité arthurienne ? Peut-être. Mais ça n’en fait pas un mauvais disque. Ghost Opera, au contraire, explore plus en profondeur l’aspect émotionnel du metal mélodique.
Un énorme remerciement peut être adressé à Sascha Paeth et à Miro, experts ès production et mix d’albums de metal symphonique. Les orchestrations sont de toute beauté, imprègnent la base metal de la musique sans l’asphyxier, et justifient de beaucoup la réussite – car c’en est une – de Ghost Opera. Le groupe semble vouloir ralentir ses ardeurs, car le speed mécanique sans grand relief des albums précédents n’est présent que dans deux titres : "Solitaire" et "Silence Of The Darkness". On y reconnaît la patte rythmique de Thomas Youngblood à des lieues. Ce ne sont pas les plus intéressants du lot. Lorsque Kamelot s’essaie à un metal plus intimiste, "The Human Stain", "Rule The World" ou "Love You To Death" retiennent davantage l’attention.
La responsabilité en incombe aussi à Khan, vocaliste très estimé. A raison : éclatant de sobriété, lumineux dans sa retenue, plus touchant que technique, son chant fait contraste dans ce milieu, où la règle du « toujours plus » est de rigueur. Secondé par de splendides chœurs ou par la désormais traditionnelle voix soprano, Khan fait vivre ces chansons. Etonnant comme l’esprit de la comédie musicale d’Andrew Lloyd Weber Phantom Of The Opera se rappelle à vous à l’écoute de la ballade "Anthem"… C’est effectivement de la nouvelle de Gaston Leroux que le combo s’est inspiré pour cet album, toutefois il ne s’agit pas réellement d’un concept - si ce n’est musical, de bout en bout symphonique.
La grandiloquence, prise au mauvais sens du terme, est parfois présente : "Ghost Opera", titre plutôt simplexe, en fait légèrement trop au niveau de la production. "Up Through The Ashes" ou "EdenEcho", plus dynamiques et riches, tirent à l’inverse profit du gros son orchestral propre à Sascha Paeth. La différence est minime, mais existe bel et bien. Quant aux refrains accrocheurs… Ils sont bien là en fait : "Rule The World", "Anthem", "Blücher"… Ghost Opera nous fait le coup du deuxième effet Kiss Cool. Il faudra l’entendre plusieurs fois avant de l’adopter, à la différence de ses prédécesseurs.