CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Thomas Youngblood
(guitare)
-Roy Khan
(chant)
-David Pavlicko
(claviers)
-Glenn Barry
(basse)
-Casey Grillo
(batterie)
TRACKLIST
1)Providence
2)Millennium
3)King's Eyes
4)Expedition
5)Where I Reign
6)Rhydin
7)Parting Visions
8)Once A Dream
9)Irea
10)Siege
DISCOGRAPHIE
Kamelot est aujourd'hui un des leaders de la scène heavy symphonique. Soit. Et si l'on ne devait retenir qu'un album dans la riche discographie de cette formation, ce ne serait sûrement pas Siége Perilous (avec l'accent s'il vous plaît). Pourtant, il marquera définitivement l'histoire du groupe en coincidant avec l'arrivée d'un certain Roy Khan au micro, fraichement débauché de Norvège par le leader du groupe Thomas Youngblood. En replongeant dans le passé, il est amusant de constater les progrès effectués depuis. Car en 1998, c'est dans l'anecdotisme que le combo évolue, même si certaines qualités sont déjà là.
Une des caractéristiques du style symphonique, c'est cet espèce d'attrait pour la chose épique qui ne laisse aucune place à l'humour ou à l'autodérision. Le dramatisme et le romantisme poussés à l'extrême en quelque sorte. Et pour servir ces desseins, il faut le son qui va avec, sans quoi toute l'ambition du monde risque de paraître bien creuse. C'est n'est malheureusement pas le cas (tiens donc) de ce Siége Perilous, qui débute par un "Providence" au rythme lourd et puissant, qui n'est pas sans rappeller un certain "March of Mephisto", la production monstrueuse en moins, évidemment. Les claviers font très cheap, voire vieux jeu vidéo parfois, ce qui peut un peu gêner en 2007. "Expedition", qui part bien bourrine, voit son riff un peu gâché par des nappes de synthés non seulement moyennes, mais en plus mises assez en avant par le mix. Alors utilisé autrement, cela fait mouche le temps d'un "Millenium" gonflé au speed mélodique, mais toujours rien de transcendant. Les titres se suivent, se ressemblent, mais n'arrivent à retenir l'attention de l'auditeur que le temps d'un riff ou d'une mélodie.
Mais le coup de maître est bien là, même si c'est beaucoup plus évident avec le recul : l'embauche de Roy Khan. Loin de ses capacités vocales d'aujourd'hui, il se permet déjà d'être bon. Malgré un mix peu avantageux qui n'arrange pas vraiment un manque de puissance naturel, il insuffle déjà aux chansons la magie de son timbre, encore peu maîtrisé, mais déjà utilisé avec beaucoup de finesse et de retenue. La guitare de Thomas Youngblood, maître à penser, n'est pas non plus en reste et laisse déjà entrevoir le meilleur. Mais tout cela est loin d'être évident si l'on considère cet album seul. Aucun moment n'est réellement marquant. D'ailleurs, si l'on regarde dans la track list du live du groupe, aucun titre n'y figure. Sûrement pas une coincidence. Alors il y a bien quelques bons moments disséminés ci et là, notamment "Parting Visions" et son passage instrumental central prenant, mais un refrain beaucoup trop banal tire le tout vers le bas. Même chose pour "Irea" et son riff épique, plombée encore une fois par son refrain. Aucune réussite de bout en bout, s'il était encore besoin de le rappeler.
Un son mauvais, aucun titre marquant... Il est encore loin le temps des Epica et autres The Black Halo. Difficile de se replonger dans ce Siége Perilous quand on sait ce dont le groupe est capable aujourd'hui et pourtant, on pouvait déjà percevoir, au travers d'atours grossiers, quelques bribes de ce qui deviendra par la suite la marque de fabrique du groupe : un heavy symphonique tout en finesse.