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CHRONIQUE PAR ...

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Fly
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 17/20

LINE UP

-Tanya Donelly
(chant+guitare)

-Thomas Gorman
(guitare+piano)

-Gail Greenwood
(basse+chant)

-Chris Gorman
(batterie)

TRACKLIST

1)Puberty
2)Seal My Fate
3)Red
4)Silverfish
5)Super-Connected
6)The Bees
7)King
8)Now They’ll Sleep
9)Untitled & Unsung
10)L'il Ennio
11)Judas My Heart

DISCOGRAPHIE

King (1995)

Belly - King
(1995) - pop rock - Label : 4AD



Belly fut avant tout le groupe de Tanya Donelly (ex-Throwing Muses et ex-Breeders), de 1991 à 1996. Même si Star, leur premier album sorti en 1993, est souvent considéré comme leur meilleur, sûrement en raison de son relatif succès commercial, c’est assurément King, le deuxième et malheureusement dernier disque du groupe, qui force le respect des amateurs de rock. Pourquoi? Parce que, autant le dire tout de suite, c’est un petit chef-d’œuvre qui surpasse en tous points son prédécesseur.

En fait, il s’agit même probablement d’un des disques pop-rock les plus jouissifs des années 1990. L’explication est simple. King reprend les aspects les plus intéressants de Star, ceux qui faisaient son originalité et son excellence : les guitares tourbillonnantes, les mélodies exaltantes et, surtout, la superbe voix de Tanya Donelly, qui coule comme du miel dans les oreilles. Mais ces aspects sont ici magnifiés, en même temps que sont mis de côté certains tics assez agaçants (notamment dans l’utilisation de la voix) qui empêchaient Star d’être pleinement satisfaisant. Ici, tout est parfait. L’album commence rondement avec l’impeccable "Puberty", ses arpèges électriques, ses chœurs et son refrain entêtant (« I tame a bird to light where you live ») accompagné d’une mélodie à la guitare. Cette féerie va se poursuivre pendant les 45 minutes que dure cette merveille. Le groupe y enchaîne presque sans temps mort les morceaux pop (l’incroyable "Seal My Fate", où la voix de Tanya fait des merveilles, l’hymne "Super-Connected" et son refrain imparable), alambiqués ("Red", "Now They’ll Sleep", "L’il Ennio") ou carrément rock ("King").

Mais, non contente d’enfiler les perles up-tempo, Donelly et sa bande enfoncent le clou et proposent en plus trois superbes ballades qui s’avèrent être des réussites totales : l’acoustique "Silverfish", "The Bees" avec son intro à couper le souffle (où voix et guitare s’entremêlent pendant un court instant confondant de beauté), et l’incroyable "Judas My Heart", qui clôt le disque sur une note mélancolique grâce à son piano lyrique et à sa mélodie désespérée. Pour tout dire, il est bien difficile de trouver de véritables défauts à cet album. On pourra reprocher à la réalisation, pourtant signée par le vétéran Glyn Jones, de manquer cruellement de relief et de clarté à force de vouloir adopter un ton moins aérien que Star. On pourra également arguer que la mélodie de "Untitled & Unsung" fait pâle figure face à celle des autres morceaux. Mais tout cela reste bien peu en comparaison des évidentes qualités de cet album injustement méconnu.


En effet, King ne réussira jamais à réitérer le succès commercial de Star, probablement sorti au bon endroit et au bon moment. Deux ans plus tard, le grunge et le rock alternatif déferlent sur le monde et l’aspect à la fois pop, arty et tordu de la musique de Belly (sans parler du côté parfois abscons des paroles de Tanya) ne semble plus cadrer avec l’époque, malgré le choix évident d’un son plus rock et l’impressionnant travail au niveau des guitares électriques. L’année suivante, le groupe implosera et Tanya Donelly entamera une carrière solo encore une fois beaucoup trop confidentielle compte tenu de son talent. Il est temps de réhabiliter cet album qui reste le sommet de sa carrière et un petit bijou mystérieusement boudé par les amateurs.


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