CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12/20
LINE UP
-Panos Dedes
(chant)
-Panos Arvanitis
(guitare)
-Frank Huber
(batterie)
-Fotis Anagnostou
(basse)
TRACKLIST
1)I'm Your Master
2)Vengeance Is My Law
3)Holy Gates (In The Name Of Rose)
4)Diamond Crown
5)Edge Of A Knife
6)Initiation (Promised Land)
7)Isolation
8)Naked King
9)Wrongly Right
10)Eastern Dance
11)Whispering
DISCOGRAPHIE
Panos Dedes avait une revanche à prendre. Coiffé sur le poteau par le « Ripper », Tim Owens, pour prendre la place de Rob Halford au sein de Judas Priest en 1997 (ce dernier étant revenu maintenant, il y a de quoi oublier sa déception), le Grec décida de monter son propre groupe pour percer, seul comme un grand, sans quinquagénaires vivant sur leur passé à ses côtés. Casus Belli était né. Mirror Out Of Time fut réalisé en 2001, à l'issue duquel l'homme a décidé du long break de quatre ans qui nous amène directement à In The Name Of Rose. Le gratin de la scène metal grecque prend part à l'album.
Effectivement, Panos Dedes n'aurait pas dépareillé sur Jugulator. Son timbre de voix archi-hargneux aurait parfaitement collé à l'ambiance du disque. Il rappelle curieusement à lui la tradition des chanteurs de heavy-metal nippons, qui savent jouer de l'agressivité tout en faisant preuve de subtilité par moments, lorsque le tempo s'y prête. C'est ainsi à Concerto Moon et à Saber Tiger que j'ai pensé en entendant pour la première fois la galette. Toutefois, les racines du groupe se situent bel et bien dans le power-metal à l'allemande, limite thrash old-school: des instants d'agression pure comme "Vengeance Is My Law", "Diamond Crown" ou "Isolation" en attestent. Malheureusement, c'est également dans ces moments-là que le quartet trouve ses limites, n'ayant qu'à valoriser de bons soli et une basse percutante à souhait. Le reste n'est que martèlement de fûts stérile et lignes vocales bateau. À vouloir paraître trop méchant...
La production et le mastering de R.D. Liapakis embellissent pourtant l'ensemble. Il est rarissime, en effet, d'entendre aussi distinctement la basse d'un groupe de heavy. "I'm Your Master" - ça slappe à mort -, "Vengeance Is My Law", ou encore "Wrongly Right" montrent ainsi l'étendue des prouesses de Fotis Anagnostou. En un mot: jouissif. Le son de chaque instrument est équilibré à souhait. Alors quand le groupe fait des efforts réels de composition, le résultat ne peut être que très bon. "Naked King" mêle gros riffs thrash, nappes de clavier mélodiques, une partie instrumentale assez énorme, et un refrain des plus catchy pour donner un morceau surprenant, presque progressif dans l'esprit, forcément appréciable après un déluge de coups de double grosse caisse que l'on pourrait difficilement trouver moins subtils. "Holy Gates" et "Edge Of A Knife", eux, ont en commun un ralentissement notable du tempo et des leads de guitare mémorables. Presque de quoi en faire des singles, d'ailleurs la volonté du groupe ne doit pas en être bien loin. C'est simple, et ça fonctionne.
"Initiation" associe un riff complètement déjanté à un trois temps basique, et de ce fait inattendu ; donc ça surprend. Tout comme le break ambient à la "Rime Of The Ancient Mariner" qu'il amène avant l'ultime refrain. Nous y avons de plus un Bob Katsionis tonitruant (vous savez, le claviériste intérimaire guest présent sur à peu près tous les albums grecs de heavy sortis depuis trois ans...) Ca surprend donc ça accroche. Donc ça plaît. CQFD.
Conclusion: Lorsque Casus Belli se met au boulot, l'effort est payant. Nous avons de bons musiciens, un bon chanteur, les possibilités sont bien réelles. Restent un peu trop de morceaux bêtement agressifs, où la violence ne revêt aucun sens - puisque nullement contrebalancée, être hargneux pour être hargneux ne mène pas bien loin - plus insignifiants. Mais les metal-heads se garderont bien de ne pas headbanguer dessus tout de même. Irrégulier, mais parfois très bon. Et merci à la prod.