CHRONIQUE PAR ...

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Silverbard
le 25 novembre 2015




SETLIST

Vektor :
Cosmic Cortex
Deoxyribonucleic Acid
Ultimate Artificer
Tetrastructural Minds
The Cygnus Terminal
Black Future
Psychotropia
Accelerating Universe
Asteroid

Angelus Apatrida :
Immortal
Violent Dawn
End Man
Of Men and Tyrants
First World Of Terror
Give'Em War
Serpents On Parade
You Are Next

Distillator :
Suicidal
Guerrilla Insurgency
Shiver In Fear
Distinct or Extinct
Revolutionary Cells
Black Magic (Slayer cover)

AFFILIÉ

Vektor
Hellfest (Clisson)
(21 juin 2013)

22 novembre 2015 - Tournée


Angelus_Apatrida_-_Vektor_-_Distillator_Tournee_20151122

Aaaaargh VEKTOR !!! Un nom de groupe en -or, ça ne peut qu'être du bon gros thrash ! Et pour ceux qui vivent sur une autre planète et qui n'ont toujours pas écouté ce jeune trublion du riff aiguisé, il est grand temps de remettre les pendules à l'heure ! Après des débuts dans l'ombre avec un premier album daté de 2006 perdu dans les archives, c'est en 2009 que les gars de Philadelphie débarquent pour de bon en sortant le surpuissant Black Future qui impose dans un mini buzz sa patte bien distinctive de thrash revival à la grattouille tranchante et très véloce et au groove déjà destructeur ! Deux ans plus tard, les gus nous livrent le divin Outer Isolation, érigé quasi immédiatement au podium de nouvelle référence du thrash à la sauce moderne poussant la technicité de brutes à son paroxysme. Le groupe jouit dès lors d'une renommée et d'une respectabilité conséquentes dans un cercle d'initiés dithyrambiques à son sujet. Mais voilà, Vektor n'est pas sur un énorme label, Vektor est pauvre, Vektor est américain, bref, Vektor n'a pas les pré-requis pour se permettre d'engager une tournée européenne en tête d'affiche. Et c'est très triste. Bien conscient de ce coup dur, le Hellfest défraie intégralement le quatuor pour qu'il vienne fouler les planches clissonaises en 2013 et c'est le début d'un coup de fouet pour la popularité du groupe dans l'Hexagone ! Nous voici enfin en 2015, notre rêve peut enfin se concrétiser.

Nantes - Le Ferrailleur - samedi 21 novembre 2015 (Merci Foule Fête)

Deux ans et demi après leur passage fort apprécié à Clisson lors du Hellfest 2013, c'est à nouveau en Loire-Atlantique que les thrasheurs américains de Vektor décident de débarquer pour entamer leur First Contact Tour d'une vingtaine de dates en Europe. Voilà qui est plutôt flatteur, mais aussi un juste retour des choses pour le public ligérien – et français, puisque que Paris et Luynes accueillent les deux dates suivantes. C'est donc dans une ville plus importante, Nantes, mais dans un site à la capacité bien plus restreinte que celle de la Mainstage n°1 du Hellfest - le Ferrailleur - que les Néerlandais de Distillator, premier des trois groupes programmés lors de cette soirée, ouvrent les hostilités devant une salle comble d'au moins deux-cents personnes !
Et ils le font bien, les bougres. Depuis la sortie de leur premier EP-trois titres en 2013 et celle de l'album Revolutionary Cells début 2015, le trio a donné beaucoup de concerts et cela s'entend : le son de chaque instrument est parfaitement distinct, la voix est audible, malgré une forte réverbération typique des productions speed thrash des années quatre-vingts. Ce qui est logique, puisque Distillator fait du speed thrash comme dans les années quatre-vingts. Mais alors pareil, hein, y compris le look veste en jean sans manches et baskets montantes blanches portées fièrement par le guitariste-chanteur Laurens « Desecrator » Houvas, sosie strident de Patrick Dewaere. En fait, Distillator s'apparente à un cover band de Destruction qui jouerait ses propres compos. À l'instar du légendaire trio allemand à cartouchières, les Bataves jouent vite des morceaux linéaires très axés sur la rythmique. Un peu fade en studio, leur recette pluri-décennale s'apprécie avec gourmandise en concert et il ne faut pas longtemps pour se surprendre à secouer frénétiquement la tête en échangeant des signes de ralliement avec ses voisins. Cerise sur le gâteau, Houvas pousse le mimétisme avec son modèle Schmier jusqu'à lui emprunter son timbre légèrement éraillé et ses fameux cris suraigus qui ponctuent la plupart de ses lignes de chant. Premiers pogos, premières suées, premières bières partagées sur scène et une bonne humeur communicative, il n'en fallait pas plus pour faire passer un bon moment au public. Ah si, une reprise survitaminée de "Black Magic" de Slayer première époque, bien sûr – en guise d'au-revoir. Au total, une grosse demi-heure de joyeuse régression.

Après une pause au cours de laquelle David DiSanto, le leader de Vektor, aura traversé plusieurs fois la salle, tee-shirts sous le bras, pour alimenter le (re)coin du merchandising, les Espagnols d'Angelus Apatrida déboulent sur scène : tout de suite, la température ambiante s'élève de plusieurs degrés, tant la puissance et la clarté du son délivrés par le quatuor emportent les suffrages d'une assistance qui ne demandait manifestement que ça pour se lâcher complètement. L'affluence ne facilitant pas le déploiement de circle pits malgré les exhortations du groupe, certains membres du public se rabattent sur des corps à corps musclés avec leurs camarades liquéfiés par la transpiration, puis s'adonnent au stage diving – point de barrière de sécurité dans ce bar transformé en salle de concert ! Très souriant, le leader Guillermo se montre bavard après s'être mis d'emblée toute l'audience dans la poche avec un « Bonsoir Nantes ! » de bon aloi et le rappel de leurs prestations au Motocultor (festival qui se tient non loin de la Cité des Ducs). De même que leurs prédécesseurs, les thrasheurs d'Albacete bénéficient d'un son proche de la perfection qui met en valeur leurs compositions solides et efficaces, certaines d'entre elles rehaussées de refrains mélodiques qui font mouche tels ceux d' "End Man" et "First World Of Terror", issus de l'album Hidden Revolution paru en cette année 2015. Mais les adeptes des moins accommodantes premières productions sont également servis avec notamment un "Of Men and Tyrants" foudroyant. Moins ouvertement revival que Distillator, mais néanmoins très ancrés eux aussi dans le thrash des eighties, techniques et rapides, les Anges Apatrides font un sans faute - outre un chanteur tout à fait correct, ils possèdent avec David G. Álvarez un guitariste soliste de haute volée qui a régalé. À l'issue de cette prestation implacable, le public – dont une partie s'était déplacée spécialement pour la formation hispanique - se réjouit du bon moment qu'il vient de passer. Le meilleur reste pourtant à venir.

Car le groupe suivant, c'est Vektor. Comme lors du Hellfest, le quatuor nord-américain ouvre avec "Cosmic Cortex" – sans sample, cette fois, tout à la mano. Ce qui permet de constater que le groupe est encore – logiquement - en rodage, l'introduction à deux guitares trahissant quelques faussetés. Mais lorsque les premiers accords saturés retentissent, portés par une rythmique aussi grondante qu'implacable, chacun comprend immédiatement qu'il va prendre très cher. Car la performance des thrasheurs supraluminiques se révèle d'autant plus remarquable qu'ils parviennent à reproduire sur scène les séquences déjà bluffantes de technique qu'ils ont enregistrées sur leurs deux « vrais » albums. Et on peine à croire ce que l'on voit, surtout placé au premier rang : des doigts qui bougent si vite que le regard ne peut plus suivre, des mouvements de poignets qui repoussent les limites en matière de célérité... Le tout au service de compositions secouées d'accélérations jubilatoires et entrecoupées de thèmes plus calmes qui instillent une atmosphère d'outre-espace. Reprenant brièvement son souffle, une bonne partie de l'assistance s'en (re)donne à cœur joie dès que reprennent les passages intenses exécutés pied au plancher par un collectif d'une cohésion admirable. La qualité du son, encore une fois, y fait pour beaucoup, même si la deuxième guitare, celle du jovial Erik Nelson, semble plus en retrait. En revanche, quel plaisir de distinguer la basse et non pas un bourdonnement sursaturé comme c'est trop souvent le cas ! Les notes se perçoivent distinctement et l'on peut alors admirer toute la dextérité d'un Frank Chin dont le combo fine moustache-barbichette le vieillit de dix ans et qui prouve avec sa quatre-cordes réglementaire qu'il n'a pas besoin d'une de ces grosses basses de progueux à six câbles pour suivre le rythme insensé de ses partenaires. Quant au batteur Blake Anderson, il bastonne à toute berzingue son pauvre kit de batterie sans jamais donner l'impression de la jouer en mode bourrin, comme en atteste le passage « groovy » de "Tetrastructural Minds", l'un des grands succès de sa formation. Les quatre compères ne font d'ailleurs pas preuve d'innovations délirantes dans leur setlist, puisqu'y figurent quasiment tous les titres interprétés lors du Hellfest – seul "Echoless Chamber" a été avantageusement remplacé par le dantesque "Accelerating Universe". Mais l'interrogation portait sur d'éventuels morceaux issus de l'album à paraître début 2016 (intitulé Terminal Redux, aux dernières nouvelles). Il y en aura trois, à commencer par "Ultimate Artificer", stricte application de la fulgurante doxa vektorienne décrite ci-dessus – pas mal. En revanche, l'alambiqué "The Cygnus Terminal" n'emporte guère l'adhésion, victime d'une interprétation brouillonne que l'on attribuera à un manque d'automatismes entre les deux guitaristes – à ce niveau de technique, ça ne pardonne pas. Le troisième titre, le nettement plus direct "Psychotropia", se révèle plus convaincant. Difficile de prédire la qualité de l'enregistrement à paraître compte tenu de la disparité des extraits joués ce soir-là, mais ces derniers contribuent quoiqu'il en soit à la réussite d'un concert qui n'a pourtant guère été dynamisé par le jeu scénique des musiciens. Certes, ceux-ci disposent de peu de place, mais leur statisme, particulièrement celui de DiSanto, contraste avec l'exubérance que leur musique incroyable génère chez les auditeurs. De plus, la communication des musiciens avec l'assistance ne respire pas précisément l'aisance et le charisme, les nombreux ré-accordages de leurs instruments semblant davantage les préoccuper. Mais le guitariste-hurleur possède un atout maître qui rachète largement ces petits défauts : ses cris stratosphériques. On pouvait légitimement craindre, les années passant, une restriction dans ce domaine tant le leader sollicite rudement son gosier. Et pourtant, DiSanto ne s'est pas épargné et n'a loupé aucune de ses vocalises extraordinaires, rendant la prouesse générale d'autant plus impressionnante - et délectable. Pas sûr qu'il parvienne à tenir de la sorte sur toute la tournée - les Nantais peuvent décidément s'estimer heureux que celle-ci débute chez eux.

Et voilà, les neuf morceaux, même assez longs, sont passés bien vite, trop vite, tant le plaisir à les entendre – et à les ressentir - fut intense. Arborant un sourire tout au long du set qui semble témoigner de leur satisfaction de venir jouer en Europe, les quatre chevelus de Vektor ont comblé les aficionados venus en prendre plein les ouïes en plus de se délester de quelques litres d'eau et de centaines de calories à force de remuer dans tous les sens. Malgré quelques très légères approximations, la section de thrash sci-fi montre qu'elle est déjà bien en place dès la première date de sa tournée : on ne peut que souhaiter aux chanceux qui les verront par la suite de passer une aussi bonne soirée que le public du Ferrailleur en ce samedi 21 novembre et de profiter d'une cohésion sans doute encore renforcée.


Paris - Glazart - dimanche 22 novembre 2015 (Silverbard et S1phonique)

Il caille. Mais vraiment. Le froid débarque en ce dimanche et tout le monde est finalement bien pressé d’entrer dans le Glazart pour accueillir cette soirée thrash attendue impatiemment par bon nombre. Le temps de passer à la fouille dorénavant minutieuse de la sécurité - le tour bus et sa caravane technique garés juste en face de la salle font toujours sourire -, mais aussi de discuter et de délirer (ne perdons pas nos vieilles bonnes habitudes) avant d’entrer. Le concert est loin d’être sold-out, mais pratiquement tout le monde papote dans la cour intérieure (la plage) ou au bar en fond de salle pendant que Distillator fait son entrée sur scène. Et le trio débarque pour lancer la soirée. Le son est très bon et l’énergie dépensée sans compter par le Laurens H, chanteur-guitariste, attire finalement les pintes autour de la scène, le vieux thrash bien dynamique faisant rapidement tapoter du pieds à minima, voire lancer les premiers furieux headbanguing en fosse. Le niveau technique est réel et c’est sans complexe mais avec réussite que le public accroche, applaudit, puis pogote très légèrement. Une atomique reprise de "Black Magic" proposée après un rapide discours de remerciement permettra au groupe d’assurer une bonne soirée au stand merch que le groupe rejoindra immédiatement après avoir remballé son matos. Disponible, souriant et réussissant parfaitement le tour de chauffe de la salle en assurant sa propre promo de la meilleure des manières : ventes notables de CD et T-shirt à la clé... Bravo à eux.
Et pour la troisième fois cette année Angelus Apatrida envahit la scène du Glazart. Forcément le groupe commence à connaître la salle et sa configuration, et installe ainsi son matériel en un temps record. La setlist ne va pas forcément évoluer et manque de bol, à l’issu du premier titre Guillermo Izquierdo perd visiblement sa tête d’ampli et arrête déjà le set au bout de cinq minutes le temps d’arranger techniquement l’incident. Tout gêné, le frontman relance toutefois la machine pour un set de facto raccourci, mais parvenant également à chauffer encore un peu plus la fosse dorénavant grossie et bien plus excitée,  malgré la configuration de la salle, pour rappel ancienne gare routière offrant quelques poutres porteuses en béton qui freinent certains circle pit ou pogo trop énergiques. Tout le monde s’amuse, lorsque Álvarez et Izquierdo ne lancent pas à tour de rôle de riff de "Cowboys from Hell", c’est Valera qui pilonne sa grosse caisse exhortant le public à scander le nom du groupe. Malgré un troisième passage pour 2015 et quelques ennuis techniques, le thrash espagnol prépare encore un peu plus le public devenu maintenant très impatient de voir les Américains de Vektor. Le set à peine terminé, la fosse se remplit rapidement.
L'ambiance s'électrise d'un cran supplémentaire quand Vektor débaroule sur les planches du Glazart. Pas d'intro sur sample, c'est simplement par quelques coups de baguettes que le batteur lance "Cosmic Cortex" et son crescendo jouissif après son long démarrage tout en arpèges. Aussitôt LE cri lancé, c'est parti dans la fosse où les pulsions de haine commencent à se purger. Collé contre la scène au premier rang, votre fidèle camarade tente tant bien que mal de rester les deux pieds au sol, essayant au passage de conserver l'intégrité de son joujou à photos entre les mains. Stratégiquement placés pile devant le guitariste soliste, c'est une leçon de thrash technique que nous mangerons ce soir. Les yeux rivés sur leurs manche, les zicos envoient un débit de notes phénoménal comme si leur vie en dépendait. Le très attendu "Tetrastructural Minds" comblera en particulier toutes nos espérances. Pourtant le divin Outer Isolation sera très peu mis à l'honneur passé les deux titres précédemment cités, ce sera plutôt Black Future qui se taillera la part du lion sur la setlist. Pas mal de nouveaux titres du futur album seront également dévoilés, remportant un accueil variable. Un point d'interrogation demeure sur la voix qu'on aura bien de la peine à correctement discerner ce soir... Est-ce un problème de micro ou le beuglard guitariste aurait-il du mal à s'égosiller proprement ? Nous n'aurons pas la réponse.


Les amateurs de thrash revival auront donc été comblés par trois excellents groupes, dont une tête d'affiche stratosphérique, chacun plus ou moins ancré dans les eighties : jusqu'à la racine des cheveux pour les égarés spatio-temporels de Distillator, à hauteur de hanches pour Angelus Apatrida qui ose des mélodies plus contemporaines et à mi-cuisses pour Vektor qui relance le thrash metal à lui tout seul en le passant à la moulinette prog black, instaurant une atmosphère dense et interstellaire qui rappelle le film du même nom. Interprétation et son quasi parfaits (à quelques réserves près pour ce dernier selon les lieux), bonne humeur et intensité de tous les instants ont comblé les amateurs d'un metal aussi technique qu'euphorisant : hâte de vous revoir, les gars !


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