C'est bien connu, le Grec est fainéant et l'Allemand travailleur. Mais ma bonne dame, allumez donc la télé, vous verrez ! Les cancres de Rotting Christ en sont la preuve vivante : 20 ans d'existence et seulement 11 albums à leur actif. Pendant le même laps de temps, les bons élèves de Blind Guardian ne se seront pas fait prier pour livrer... 5 albums. Gné ? Ah bon, ce sont des clichés ? Et même si les chiffres du chômage ne mentent pas, qui peut décemment critiquer la discographie des Grecs pour le moins imposante ? (la vraie question est : ont-ils un attribut encore plus imposant que leur discographie ? - mais ne digressons point).
Ouf ! Merci les stéréotypes pour combler le manque d'inspiration de cette intro ! Malgré le rythme effréné de leurs sorties, il faut remonter jusqu'en 2008 pour retrouver la trace de Rotting Christ sur l'affiche clissonnaise. Entre temps, les Grecs ont sorti
Aealo en 2010, ayant reçu un accueil mitigé, et le petit dernier
Kata Ton Daimona Eaytoy (je vous laisse le soin de prononcer ça comme il faut) paru il y a quelques mois est plutôt salué (
chronique ici). Un reproche souvent fait à Rotting Christ est son absence de renouvellement stylistique, qui lui vaut souvent la comparaison avec Amon Amarth qui semble souffrir de la même pathologie. Sauf que les Grecs sont malins et audacieux.
Ah bon, mais ils n'étaient pas sensés être fainéants ? Mais non, suivez un peu ! Faire honneur à tous les albums, voilà la devise de Rotting Christ. Ainsi sur les 10 titres de la setlist, on balaie pas moins de 8 albums. Partant du premier
Thy Mighty Contract jusqu'au dernier opus en passant par une cover du projet annexe Thou Art Lord, on balaie 20 ans de musique guerrière et épique. Les vieux titres n'ont pas pris une ride, tout s'enchaîne à la perfection. Ainsi, les tubes tubes mid-tempo alternent sans problème avec les débouleries à toute vitesse. Le public est répondant aux appels du groupe et tout le monde headbangue comme il se doit.
Que dire de plus ? Rotting Christ est venu, a vu et a vaincu. Un très bon péplum. Groupe qui n'a malheuresement jamais réussi à percer au delà d'un cercle d'initiés (contrairement à Amon Amarth pour reprendre la comparaison), la qualité de la musique des Grecs n'est pas à redire. La retranscription live est plus que convaincante et on regrette finalement que le public n'ait pas été plus nombreux sous la tente. En tout cas, Rotting Christ est une valeur sûre en live à ne pas manquer si vous les voyez à l'affiche.
(crédits photos : www.OZIRITH.com - HELLFEST Productions)