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CHRONIQUE PAR ...
Merci foule fête
le 02 juillet 2013
SETLIST
Intro : Procession
Sacrifice
Wheels Of Terror
Power and the Glory
Heavy metal thunder
Motorcycle Man
I've Got to Rock (To Stay Alive)
Stand up and fight
Denim and Leather
Princess of the Night
Wheels of Steel
AFFILIÉ
Saxon
Wacken
(03 août 2007)
Paris - Elysée Montmartre
(14 novembre 2004)
Paris - Elysée Montmartre
(17 avril 2006)
Strasbourg - La Laiterie
(25 février 2009)
Wacken Open Air (wacken)
(01 août 2009)
Saxon
21 juin 2013 -
Hellfest
Enchaînant sur la mainstage après la prestation dévastatrice des surprenants revenants d'Heathen, les vénérables Saxon ont la pression : vont-ils réussir à ne pas passer pour de vieux schnocks alors que des légions de fous furieux réinventent le metal sous les chapiteaux incandescents du festival ? Ont-ils suffisamment de moelle pour faire mieux que psalmodier le heavy traditionnel qu'ils moulinent depuis 35 ans ?
Lorsque retentissent les accords un peu pompeux de "Procession", l'instrumental qui ouvre le dernier chapitre paru en 2013, l'inquiétude est au rendez-vous : on se dit que ça va être lourd, dans le mauvais sens du terme. Puis la bande à Byford déboule et entame "Sacrifice", la chanson-titre du dernier album et les doutes se dissipent : ce sera certes heavy, mais plutôt du genre heavy dans ta face. Les guitares frappent au plexus, la batterie décolle les muqueuses et Biff s'époumone comme à ses débuts : les Anglais la jouent virils et ne vont rien lâcher. Bien sûr, les gros plans sur les trognes ridées des musiciens projetées sur grand écran ne laissent guère planer de doute quant à la génération qui foule la scène en cette première après-midi d'été : celle des pionniers, des explorateurs primitifs restés sur le lieu de leurs trouvailles et qui semblent avoir toujours fait partie du paysage. Sauf qu'on n'a pas fait mieux qu'une rangée de Marshall les potards bloqués à douze pour soumettre un public rock et des riffs en acier inoxydable pour combler les heavy maniacs. Connaissant leur job sur le bout des phalanges, les cinq vétérans, une fois envoyés une poignée de titres de leur plus récente livraison, récitent leur chapelet de hits issus de leur glorieuse période des early eighties - seul "I've Got to Rock (To Stay Alive)", issu de
The Inner Sanctum
(2007) rappellera que Saxon avait sorti des disques depuis
Power and the Glory
en 1982.
Et clairement, ça cogne dur. Ne cédant rien en matière de tempo ni de puissance, le quintette british donne l'impression de jouer pour la 4517ème fois "Motorcycle Man" ou l'ultra-pêchue "Princess of the Night" comme si c'était - presque - la 1ère fois. Si certains soli, surtout en début de set, ne sont pas toujours très convaincants, la qualité d'interprétation se stabilise à haut niveau et les fans ne se font pas prier pour expectorer en chœur leurs refrains préférés. Et puis bien sûr, il y a Biff. Secouant sa longue chevelure blanche qui le fait de plus en plus ressembler à Saroumane dans le Seigneur des Anneaux, le solide sexagénaire du Yorkshire donne des leçons de headbanging aux p'tits jeunes, arpente la scène de long en large, exhorte la foule à chanter en sa compagnie et remercie «
Mère Nature
» pour ses généreux rayons de soleil – il est vrai que tous les groupes ne bénéficieront pas d'autant de mansuétude. Un frontman d'exception, donc qui, de plus, se sort remarquablement bien d'un répertoire pourtant dominé par les aigus - il se laissera même aller jusqu'à pousser quelques screams loin d'être ridicules. Certes, ses parties ne proposent pas un niveau de difficulté technique aussi redoutable (et redouté) que celui de son collègue Bruce Dickinson mais au moins cela lui permet d'assurer le principal : chanter fort et juste, sans tricher ni forcer. Certains de ses homologues, comme le démontrera un certain D.C. quelques heures plus tard, ne peuvent malheureusement pas en dire autant.
Cinquante minutes, cela peut paraître court pour une formation à la discographie aussi volumineuse que celle de Saxon mais qu'à cela ne tienne ! Les rescapés de la New Wave of British Heavy Metal resserrent judicieusement le propos autour des valeurs sûres qui ont fait leur réputation et envoient une prestation solide, efficace et enthousiaste. Ceux qui sont venus – nombreux - pour rendre hommage à ces quasi-légendes ont largement trouvé leur compte et ont dû se dire, après avoir repris l'incontournable hymne "Wheels of Steel" en clôture que ces derniers ont bien fait de détourner leur Sacrifice World Tour 2013 pour faire gronder le «
tonnerre heavy metal
» sur les pâturages clissonnais.
(crédits photo : Christophe Ochal de
Metalchroniques
)
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