CHRONIQUE PAR ...

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Flower King
le 24 mars 2010




SETLIST

The Madness and the Damage Done
Fisheye
In the Kingdom of Kitsch You Will Be a Monster
The Red Room
Omen
Goretex Weather Report
Winterreise
Exit Sun
HEALTER SKELTER
Fight Dusk With Dawn
21st Century Schizoid Man

AFFILIÉ

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16 mars 2010 - Lyon - Grrrnd Zero Gerland


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Ce 16 mars 2010, le Blackjazz a déferlé pour la première fois en France. Et pour une fois, ce n’est pas la capitale qui en a eu la primeur, mais les âmes Lyonnaises égarées, ceci grâce à l’initiative d’une association locale qui a pris les choses en main. C’est l’occasion de féliciter le travail de l’organisme Grrrnd Zero, qui loue ses locaux de concert pour la promotion des musiques « autres », marginales diront certains, et tout cela pour des prix ultra-modiques.

Le problème inhérent à ces petites structures, c’est qu’elles manquent évidemment de moyens… et le placardage intensif a beau faire, ces concerts ont bien du mal à rameuter des foules conséquentes, au-delà des avides de curiosités épicées et des quelques pèlerins qui connaissent les groupes en question. Et Shining, pourtant pas les plus inconnus du lot – ou du moins j’aimerais le croire – n’y fera pas exception : il n’y aura pas plus d'une centaine de personnes dans l’enceinte qui, malgré sa petitesse, laisse un sentiment de vide. Mais au moins, cette centaine-là ne sont pas venus juste pour la bière à 2 euros, et il leur en faudra plus pour les décourager que les pénibles Chewbacca qui investissent la scène. Ce duo batterie/voix avait pourtant un potentiel, et a montré à 2-3 reprises qu’il pouvait créer des ambiances troubles, avec un batteur au jeu sec, précis, nerveux. Mais systématiquement, le chanteur se perdait dans son rack d’effets saturés et le tout basculait dans une noise plus fatigante que décoiffante. La surprise du début a laissé place à la déception, puis l’irritation. Dommage.

Car si Shining ne fut pas beaucoup moins bruyant – les bouchons étaient de rigueur – il a pour lui la puissance et le sens de l’hystérie qui font la différence. Et la décontraction, aussi : tandis qu’ils s’installent et expédient leur balance en moins de 2 minutes, on comprend que ces cinq Norvégiens-là ne vont pas se la jouer grand méchant, maîtres laconiques de la procession Blackjazzesque… non, ce sont des musiciens, pas des comédiens. Et ils semblent heureux d’avoir un public devant eux, fût-il aussi clairsemé que ce soir. Mais lorsqu’ils envoient la sauce avec "The Madness and the Damage Done", ils montrent à quel point ce sont des pros. Oui, c’est aussi méchant et vicieux que sur disque, à ceci près que le son est plus brouillon et que les claviers ont parfois du mal à se faire entendre dans cet orchestre barbare. Les morceaux les plus directs n’en souffriront pas trop, mais les pièces plus barrées et changeantes en pâtiront quelquefois, notamment un "Omen" qui avait le potentiel pour être un des grands moments de cette soirée, mais qui, dans ce contexte, perd de sa force de contraste et aura sûrement dérouté quelques curieux.

Si le (léger) problème persistera, il n’entamera en rien l’énergie déployée par le groupe. Et l’engagement de ses membres, à chaque instant, est frappant : rien, dans cette musique, n’est aléatoire, chaque intervention est écrite et trouve sa place dans l’ensemble. Les fervents de l’improvisation pourront râler, et décréter que cette musique, finalement, n’a rien de « jazz », mais cette écriture si précise est peut-être la condition pour que le délire garde sa propre cohérence et que les concerts, au final, virent au gros bordel. Et ça marche très, très fort : mention spéciale au batteur Torstein et sa frappe de centaure, et évidemment au leader Jørgen qui endosse les casquettes de chanteur, guitariste et saxophoniste sans jamais se perdre dans le maelstrom qui l’entoure et qu’il engendre. Ces mecs ont, sur scène, une classe naturelle. Une force collective qui en impose. Et ils savent construire une set-list : après nous avoir baladé entre échappées instrumentales semées de chausse-trappes et intrusions rentre-dedans, ils nous assènent le coup final avec un tiercé gagnant : énorme "HEALTER SKELTER" plus furieux encore que sur disque, instrumental non identifié d’une lourdeur jubilatoire, et le "21st Century Schizoid Man" qui achève de galvaniser la poignée de convertis agglutinée sur les premiers rangs… dont votre serviteur, bien évidemment.


Voilà, c’était Shining, c’était leur premier concert en France, et c’était énorme. Et malgré le peu de personnes présentes, il semble, d’après leur bassiste, que nous ayons été plus nombreux et plus enthousiastes qu’au concert donné la veille à Londres. Une chance qu’ils aient apprécié notre public et souhaitent revenir chez nous au plus tôt ? C’est ce que j’espère vivement, pour vous comme pour moi, et d’ici là, soyez-en sûrs : on n’a pas fini de vous en parler, de ce monstre norvégien.


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