Madder Mortem

Entretien avec Agnete M. Kirkevaag (chant) - le 27 juillet 2009

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Cosmic Camel Clash

Une interview de




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Agnete Kirkevaag est décidément un être étrange. Non seulement l'album qu'elle vient de sortir avec Madder Mortem, Eight Ways (chronique ici) est le plus énigmatique de leur discographie... mais son attitude en interview est pétrie de paradoxes. Alors qu'elle semble mal à l'aise, fait des pauses sans arrêt, rit de manière répétée et incongrue (au point que votre serviteur s'est demandé si elle n'avait pas fumé des cigarettes illégales juste avant l'entretien), elle joue également le jeu de la sincérité à fond et se livre longuement, sans fard ni faux-semblants. D'où cet entretien unique que nous vous livrons aujourd'hui.


Cosmic Camel Clash : La dernière fois que nous nous sommes parlés ça remonte à plus de trois ans, pour la sortie de Desiderata. Qu'avez-vous fait pendant tout ce temps ?

Agnete : La majorité du temps a été employée à... (silence). Nous avons enregistré l'album nous-mêmes cette fois-ci et je crois que nous avons attaqué la partie logistique en janvier 2008. Commander le matos, préparer la salle de répétition, etc... du coup nous n'avons commencé à enregistrer qu'en juin et le mix final a été fait en décembre. Toute l'année 2008 ou presque a été dédiée à la construction du studio puis à l'enregistrement. Musicalement l'album était prêt depuis la fin 2007, ce qui ne fait pas si long d'après moi (rires). Maintenant que tout est construit j'espère que ça nous permettra de sortir des disques plus souvent. J'aimerais bien que ce soit le cas mais vu que nous ne gagnons pas d'argent grâce au groupe et que nous avons tous des boulots, le temps que nous avons pour faire des choses est limité (rires). J'imagine que tu sais ce que c'est.

PhotoCosmic Camel Clash : Effectivement. Avoir votre propre studio et pouvoir tout faire vous-même, c'est un projet que vous aviez en tête depuis longtemps ?

Agnete : Oui... mon frère BP (guitare) a suivi une formation d'ingénieur de son, donc j'imagine qu'il pensait à ça dès son entrée à l'école en question. C'était surtout une histoire de timing : BP devait disposer en gros d'une année sans avoir de métier (rires) pour pouvoir s'occuper de tout ça. En plus je pense que c'était vraiment le bon moment pour ça ; l'idée nous avait déjà traversé l'esprit avant, mais nous avons développé notre musique vers un travail de groupe, un travail collectif. Enregistrer tout nous-même colle bien dans ce contexte, ça a du sens. De plus nous avons réalisé que plus nous faisons les choses nous-mêmes, ou que nous les faisons faire par des proches (comme notre ancien guitariste Christian Ruud qui a réalisé notre pochette), plus nous faisons les choses en famille... plus ça nous va. Nous n'aimons pas vraiment devoir réexpliquer à de nouvelles personnes qui nous sommes, ce que nous voulons, etc, donc c'est plus facile si nous n'avons pas besoin de le faire. Quand c'est BP qui fait le mix, il est plutôt bien placé pour savoir comment la musique est censée sonner (rires) !!


Cosmic Camel Clash : Si vous aviez déjà composé toute la musique quand vous êtes entrés en studio, le délai de six mois pour mettre l'album en boîte semble très long...

Agnete : Non... je pense que c'est le temps dont on devrait toujours disposer pour enregistrer un album. Ça donne beaucoup plus de liberté artistique lors du processus d'enregistrement à proprement parler. Pour nos albums précédents tout devait être terminé au détail prêt au moment d'entrer en studio car ça prend beaucoup de temps d'enregistrer de la musique, en particulier quand on est perfectionniste, ce qui est ntore cas... nous sommes très pointilleux sur la manière dont les choses se passent et nous voulons que tout soit comme il doit être. Et pour en arriver là sur un temps de studio normal, même les détails les plus infimes doivent être planifiés avant de commencer l'enregistrement. La manière dont nous travaillons désormais donne beaucoup plus de place aux idées de chacun. Si quelqu'un a une idée délirante pendant que nous enregistrons nous pouvons nous arrêter en plein milieu, bosser sur cette idée, en essayer plusieurs versions... la créativité, l'impulsivité, la spontanéité sont beaucoup plus grandes. Je pense que le résultat en est amélioré et que ça nous convient mieux. Nous prenons plus de plaisir et nous pouvons mettre plus de choses dans notre musique. De plus nous... (silence) notre musique est parfois complexe, et pour que l'auditeur puisse profiter de cette complexité il nous faut une très, très bonne production. Ce qui prend beaucoup de temps (rires)... au lieu de juste amener le kit pour enregistrer la batterie sur l'album, nous avons essayé plein de placements différents des micros dans la pièce, différents mixes pour la grosse caisse... pour avoir le son que nous voulions. On ne peut pas vraiment l'entendre, ce n'est pas... (cherche ses mots) notre production n'est pas démonstrative mais il y a pas mal de détails qui disparaîtraient à l'écoute si nous ne l'avions pas faite ainsi. Du coup ça a été fantastique d'avoir finalement le temps de faire tout ça, de pouvoir essayer plusieurs choses et surtout de ne pas travailler dans le stress : nous n'avons pas eu besoin de bosser 24h / 24, nous faisions des journées de travail normales et ensuite nous pouvions rentrer chez nous et nous relaxer pour la soirée, nous vider la tête et nous sentir bien par rapport à tout ça.

Cosmic Camel Clash : Avec tout ce que tu me décris, j'en déduis que l'album fini est très exactement comme vous le vouliez et qu'il n'y a rien que tu voudrais changer dessus...

Agnete : Non, il n'y a rien que je voudrais changer (rires) ! Je suis très contente de l'album. J'ai toujours été satisfaite de nos sorties, mais je n'avais jamais été aussi heureuse de la production d'un de nos disques. C'est la première fois que j'ai l'impression que nous avons vraiment essayé toutes les idées possibles et gardé uniquement celles que nous voulions garder. Nous n'avons pas été forcé de choisir... si nous l'avions été nous aurions mis moins de temps, mais je préfère passer plus de temps sur quelque chose et que le résultat sonne juste à mes oreilles (rires). Et c'est génial (rires).

Cosmic Camel Clash : Concernant la musique, il y a une influence jazz très présente sur l'album. Il me semble que ces éléments ont fait leur apparition pour la première fois sur la chanson finale de Desiderata, "Hangman". Quand vous avez terminé votre album sur cette chanson jazzy, vous imaginiez-vous que ce type de musique allait jouer un si grand rôle dans votre album suivant ?

Agnete : Je pense que ce développement s'est passé d'une manière très naturelle... tu as vraiment raison, ça a commencé avec "Hangman". Tous les membres du groupe ont une relation particulière avec cette chanson et nous étions très contents de nous quand nous l'avons sortie. Nous avions réussi à lier ce feeling jazz avec la lourdeur typique de Madder Mortem et nous aimions tous beaucoup ça. C'est un genre de musique extrêmement plaisante à jouer, être à cinq et jouer ça ensemble est très organique. Je pense que ça a été le point de départ. Mais je ne pense pas que nous le savions, nous planifions très rarement les choses... musicalement nous travaillons sur les idées au fur et à mesure qu'elles apparaissent et une direction se forme au fur et à mesure (rires). Une autre possibilité est que la musique présente sur l'album a été majoritairement composée par le groupe durant les répétitions, et que comme je l'ai déjà dit ce style est très agréable à jouer. Donc plus nous composons en jouant, plus il est facile de s'orienter vers ce genre de choses (rires).
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Cosmic Camel Clash : Le feeling propre au jazz repose énormément sur la section rythmique... est-ce que Tormod (basse) et Mads (batterie) ont été plus actifs dans le processus de composition ?

Agnete : Peut-être... mais pour être honnête je pense que c'est surtout à cause du fait que nous sommes un peu plus vieux (rires). Pas que nous soyons devenus trop paresseux pour jouer du heavy-metal, mais je pense que du coup nous sommes plus ouverts à d'autres types de musique en général. Je pense que c'est comme ça pour la majorité des musiciens : on commence à jouer en groupe, et plus on joue plus on réalise que tous ces autres styles musicaux peuvent être utilisés pour trouver des idées. En tous cas si nous avions un batteur de heavy-metal classique ça n'aurait jamais fonctionné comme ça (rires)… Mads est plus intéressé par le feeling général de la musique, il voit ça comme un tout plutôt que de s'intéresser principalement au rythme, donc je pense que ça aide beaucoup et que ça nous permet de partir dans ce genre de direction. Il jouait auparavant dans un groupe de blues donc ce n'est pas si éloigné(rires).

Cosmic Camel Clash : En tant que métalleux, identifier vos influences heavy n'est pas trop dur... pourrais-tu donc m'éclairer en ce qui concerne vos influences soft ?

Agnete : Mmmhh... c'est un peu difficile en fait. Il y a ce compositeur suédois nommé Jan Johansson qui a eu énormément d'influence sur mon frère et moi. Il reprend de la musique folklorique suédoise d'une manière jazzy, c'est assez proche de ce que nous avons pu faire. Quoi d'autre... j'ai écouté pas mal Sinéad O'Connor, c'est soft (rires)... et mon frère et moi avons toujours écouté beaucoup de musique classique. J'ai beaucoup écouté de country (rires), et je suis une grande fan des Beatles. J'imagine que ça a eu un impact.

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Cosmic Camel Clash : C'est peut-être une coïncidence totale, mais les parties calmes de "When Dream And Day Collide" m'ont rappelé un groupe américain, Calexico. Tu connais ?

Agnete : Je connais de nom, mais je n'ai jamais écouté (rires).

Cosmic Camel Clash :Tu serais surprise... c'est vraiment très proche.

Agnete : Si ça se trouve je vais adorer. Ils sont Norvégiens ?

Cosmic Camel Clash : Non non !! Le nom » Calexico » est un amalgame entre « California » et « Mexico »...

Agnete : Aaaaah ! Non, maintenant je me rappelle pourquoi le nom me disait quelque chose, il y a un bar à Oslo qui s'appelle comme ça. Mais je ne connais pas le groupe... je jetterai une oreille dessus à l'occasion. A chaque fois il y a plein d'artistes dont j'aimerais dire du bien, mais arrivée en interview j'oublie toujours de parler d'eux (rires). J'adore Abba (rires)!

Cosmic Camel Clash : Comme nous tous !

Agnete : Mais oui. En plus je porte le même prénom qu'une des chanteuses (ndCCC : presque, l'autre s'appelant Agnetha) donc quand j'étais petite c'était lourd de sens.

Cosmic Camel Clash : Tu pouvais jouer à Abba devant ton miroir...

Agnete : Oui, exactement (rires).

PhotoCosmic Camel Clash : J'ai relu tes textes depuis All Flesh Is Grass pour préparer l'interview et quelque chose m'a frappé : savais-tu qu'il y a un mot qui revient sans cesse dans tes chansons, plus que tous les autres ajoutés ?

Agnete : Oui, j'imagine qu'il y a quelques mots que je répète sans cesse... (rires)

Cosmic Camel Clash : Tu penses savoir lequel revient le plus fréquemment ? Je voudrais savoir à quel point tu as conscience de ça...

Agnete : C'est soit « silence », soit « hands », soit « puzzle ».

Cosmic Camel Clash : Effectivement, c'est « silence ». Pourquoi ce thème t'inspire-t-il à ce point ?

Agnete : Je pense que... (silence) il y a deux aspects dans la réponse que je vais te donner. Le premier est d'ordre purement pratique : quand on travaille dans la musique, on en arrive à apprécier énormément le silence comme antidote. Si tu as écouté de la musique très fort toute la journée, le silence devient extrêmement précieux. Dans cet aspect le silence est un refuge, quelque chose de positif qui apporte équilibre et harmonie. Mais il y a aussi le revers de la médaille... le silence des muets. Le silence qu'on subit, celui où on n'arrive pas à parler ou qu'on n'a pas la permission de le faire. L'absence de voix. Je pense que... (cherche ses mots) c'est ma plus grande angoisse. Les moments les plus difficiles de ma vie sont ceux où je... où je n'ai pas été capable de dire ce que j'aurais dû dire, où je n'ai pas réussi à m'exprimer. C'est un concept à double tranchant pour moi : d'un côté il y a cette sérénité, de l'autre cette absence de voix. Je ne sais pas si je suis claire (rires)...


Cosmic Camel Clash : Oh, il me semble. En gros le silence externe est positif, mais le silence qui vient de l'intérieur est négatif...

Agnete : Oui ! C'est exactement ça, c'est une parfaite manière de le résumer (rires).

Cosmic Camel Clash : Merci. Un autre point m'a frappé : sauf erreur de ma part, Eight Ways est le premier album où tu as écrit des chansons d'amour. Je pense à "The Little Things"...

Agnete : Oui ! C'est un peu ça... (rires). Il y avait d'autres chansons qui s'en rapprochaient mais elles étaient très sombres et tortueuses donc je ne pense pas qu'elles pourraient concourir pour le titre... oui, celle-là est une chanson d'amour (rires).

Cosmic Camel Clash : Tu es généralement très cryptique quand tu exprimes tes sentiments, et le propos de "The Little Things" est plutôt direct. C'est nouveau ça, non ?

Agnete : Oui. Utiliser l'amour comme thème d'écriture est une nouveauté en soi, mais le principe d'être plus directe aussi... et ça a été une démarche complètement consciente. Je me suis rendu compte que je me cachais de plus en plus derrière cette approche cryptique et métaphorique... ça rend bien mais c'est une manière très vague de communiquer. Après tout si je veux dire quelque chose je n'ai qu'à le dire, donc cette fois-ci j'ai vraiment essayé d'être plus directe et de moins me dissimuler. Le résultat m'a beaucoup plu, j'ai eu l'impression de ne plus être une chochotte (rires)... de ne plus être lâche et de ne plus cacher mon propos. J'aime l'éloquence et j'aime les grands mots, mais à un certain point ça devient un masque de plus. J'ai toujours pensé que le lien entre les mots et la musique... si on met les bons mots sur la bonne musique ça s'incruste directement dans le cerveau des gens. Donc si les mots en question sont plus faciles à comprendre, j'imagine que ça aide aussi la musique à imprégner l'âme des gens (rires). Par contre ça a été difficile car plus on est direct, plus on se sent nu... et je suis une personne plutôt introvertie. Ça ne se voit pas forcément, mais le fait est que je ne parle pratiquement pas de ce qui est réellement important pour moi. Du coup essayer d'être plus directe dans mes paroles me donne l'impression de marcher sur Picadilly Circus en sous-vêtements (rires). Mais je pense que c'est une bonne chose, c'est un apprentissage.

Cosmic Camel Clash : Du coup, en interprétant ces titres, t'es-tu sentie libérée d'un poids ou as-tu eu l'impression d'être une cible facile ?

Agnete : Un peu des deux (rires). Je pense que que la vraie liberté inclut le fait d'être vulnérable : on doit faire face à soi-même, être prêt à assumer les conséquences de ses actes... donc être être une cible facile (rires).

Cosmic Camel Clash : Cette évolution personnelle que tu décris, signifie-t-elle que le texte de "When Dream and Day Collide" (nd CCC : qui traite entre autres d'une fille dont le coeur couvert de neige se dégèle peu à peu ) est autobiographique ?

Agnete : Oui... je pense que c'est en partie le cas. Ce texte a réellement un lien avec moi... mais le sens profond de la chanson est que tout le monde vit sa tragédie personnelle à un moment où à un autre. Tout le monde finit par être touché par des évènements tristes, c'est l'idée que je défends dans ce texte. J'ai toujours été perçue comme quelqu'un de bizarre à cause de mes réactions émotionnelles intenses, mais je pense que je ne suis juste pas douée pour... (silence) pour réagir de manière standard (rires). Donc il y a de l'autobiographie là-dedans, mais... attends, ça me revient, je n'y avais pas pensé depuis beaucoup de temps mais je me rappelle que quand j'ai écrit le texte, je pensais aux liens entre certaines situations dans ma vie personnelle et certaines situations dans la vie d'un ami à moi. Il a traversé des moments difficiles et je pensais au parallèle à faire, à la manière dont les situations elles-mêmes étaient différentes alors que les émotions qui y étaient liées étaient similaires. Voilà d'où ça vient à la base (rires).
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Cosmic Camel Clash : C'est ma chanson préférée de Madder Mortem.

Agnete : Oh... je l'aime beaucoup aussi. Tu vas être content d'ailleurs, je ne sais pas si tu es au courant mais notre responsable de l'artwork est en train de réaliser un clip pour cette chanson (ndCCC : j'exprime ma joie). Ce sera un clip d'animation : il est parti du paysage de la pochette de l'album, a construit un univers autour et tout sera en animation 3D. Ca devrait sortir aux alentours de Noël. C'est un gros projet et l'animation prend du temps, mais c'est un ami et ça ne nous coûtera rien - ce qui est fabuleux. J'ai pu voir quelques extraits et je pense que ça devrait être magnifique. Je crois qu'il y a un teaser disponible sur YouTube (ndCCC : en fait, non)

Cosmic Camel Clash : C'est bien que tu évoques les clips, car je voulais justement parler de celui de "Armour". Vu ce que tu as dit par rapport à votre volonté d'être impliqués dans tout ce qui concerne le groupe, j'imagine que la direction artistique du clip est en partie de votre fait ?

Agnete : C'est plus l'optique de faire les choses en famille pour le coup, car les réalisateurs du clip sont le frère de Tormod et une amie à lui (rires). Le frère de Tormod fait de l'animation, il a bossé pour la BBC pendant pas mal de temps et voulait bosser en free-lance pour une fois. Avec son amie ils voulaient travailler pour nous, ils adoraient la chanson et avaient plein d'idées graphiques très belles... nous avons discuté en amont de l'atmosphère qui irait le mieux avec l'ambiance du morceau et ils ont apporté ce concept artistique. J'adore vraiment le résultat, ça fait du bien de faire quelque chose de différent, de calme, de pur, en noir et blanc... c'est l'opposé exact du clip de "My Name Is Silence" (rires). C'est bien de créer des contrastes et d'essayer de nouvelles choses.

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Cosmic Camel Clash : J'ai l'impression que Eight Ways est l'album où tu as poussé la maîtrise de ta voix le plus loin pour l'instant. As-tu l'impression d'avoir progressé ?

Agnete : J'ai progressé, sans l'ombre d'un doute... mais je pense que c'est le cas à chaque fois que j'enregistre. Enregistrer des voix représente toujours un moment d'apprentissage intense, car c'est le seul moment où on peut contempler sa voix en détail, s'entendre parfaitement grâce au casque, etc. À chaque nouvelle chanson que nous composons j'essaie de pousser ma voix dans des contrées où je ne me suis encore jamais aventurée. J'ai l'impression d'apprendre un peu plus à chaque nouvelle sortie d'album. Et aujourd'hui je... (silence) en fait, d'une certaine manière, c'est également de plus en plus facile car ça m'a pris beaucoup de temps pour avoir confiance en moi, en tant que chanteuse. Ce n'est que maintenant que je commence à me dire « bon, c'est un truc où je suis plutôt douée, c'est quelque chose que je suis censée faire ». Chanter est une bonne part de mon but dans la vie, et je commence à avoir confiance quand j'étire ma voix vers ses limites ou que j'expérimente. Je pense que c'est un trait humain très commun : moins nous avons peur au moment d'essayer quelque chose, plus nous avons de chances de réussir. Du coup plus j'ai fait confiance à ma voix, plus c'est devenu facile de travailler avec elle. J'ai l'impression que je commence à vraiment bien choper le truc maintenant (rires). Je sais que c'est débile à dire mais... (silence) ah, il y a aussi le fait que travailler avec BP comme ingé-son est très bon pour moi. Nous jouons ensemble depuis que nous faisons de la musique et c'est mon frère, donc nous nous connaissons autant que deux personnes peuvent se connaître. Il est très enthousiaste quand il s'agit de me laisser essayer les trucs bizarres que j'ai envie d'essayer (rires)... ce qui ne serait pas forcément le cas d'un autre technicien. C'est une bonne chose.

Cosmic Camel Clash :Tu m'as dit que tous les membres du groupe doivent garder un boulot pour survivre. Est-ce la raison pour laquelle nous vous voyons si peu souvent sur scène, et que je n'ai pas entendu parler d'une tournée pour l'instant ?

Agnete : Non... enfin, plus ou moins, mais nous n'avons pas reçu tellement d'offres non plus, et pour être honnête nous avons été plutôt paresseux ces dernières années en ce qui concerne la recherche de dates. Nous adorerions tourner mais nous n'avons pas pris le temps de rendre ça possible. J'espère que nous réussirons à mettre quelque chose en place pour cette automne, car j'ai vraiment très envie de partir sur la route.

Cosmic Camel Clash : En plus la dernière fois que vous étiez censés venir jouer en France, le concert a été annulé...

Agnete : Oui, la tournée a été annulée une semaine avant le jour où elle devait commencer, et je pense que ça nous a collé un coup au moral. C'était censé être la tournée pour soutenir Desiderata... nous nous sommes dit « et puis merde, allons écrire de nouvelles chansons à la place ». Je pense que notre paresse à ce niveau est en partie due au fait que nous adorons composer. Du coup quand une opportunité de jouer live nous passe sous le nez, au lieu de nous énerver et de chercher une solution nous repartons composer des chansons et tout le monde est heureux (rires). Il y a aussi le fait que mes études m'ont beaucoup occupée pendant les dernières années. Nous devrions probablement faire des concerts notre priorité au lieu de nous concentrer sur l'écriture.


Crédits photo : Peaceville


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