CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
11/20
LINE UP
-Dagons
(chant)
-Daalberith
(guitare)
-Chaos Butcher
(basse)
-Nisroth
(batterie)
TRACKLIST
1)L'autre monde
2)Pantin de dieu
3)Les ombres du passé
4)Mortifer signum
5)Recipere ferum
6)Requiem
7)Virus celeste
8)Corpus christii
DISCOGRAPHIE
« L'art noir n'a pas spécialement besoin d'évolution, mais de sincérité. » Si l’on va dans le sens de cette phrase, dixit Animus Herilis lui-même, alors tout le travail fait sur ce premier album Recipere Ferum se justifie. Certains seront en droit de se demander s’ils ne s’excusent pas, plutôt. Il faut avouer que le black metal underground que joue le combo français est très classique et malsain.
Personne ne pourra leur reprocher cette attitude puriste, autant au niveau du concept, de la composition des titres que du son se dégageant de cet album. Loin d’en être à son premier essai (plusieurs cassettes chez Drakkar Prod notamment), ce nouvel et premier disque (chez Oaken Shield) se veut dans une pure lignée nordique, imprégné d’une atmosphère noire et sans réelle concession. Ce coté-ci est assez représentatif de la scène underground actuelle française, versant dans le minimalisme et le son de cave des plus purs et sincères. On ne pourra enlever alors à Animus Herilis les vraies raisons qui le pousse à sortir un tel album: haine, refus du dogme et colère.
C’est alors que déboulent trois quarts d’heure de black metal assez raw, guidé par des blasts beats sans aucune intention de s’arrêter ou même de ralentir un tant soit peu le pas. Ce coté intense, ajouté par des guitares dans la pure tradition noire, en rideau et sans pause rythmique, est une chose très intéressante chez ce groupe, et c’est ici qu’ils s’en tirent le mieux. Cela étant dit, au bout d’une demi heure, le martèlement peut commencer à ressembler à une habitude qu’il n’est pas bon de prendre. Une certaine morosité s’installe donc parfois, alors que c’est l’objectif inverse du groupe. Les riffs et la structure générale des morceaux me fait penser parfois à du Enthroned, surtout sur les titres "L’autre monde" et "Requiem". Et puis Recipere Ferum possède un cachet assez français - dur de l’expliquer- qui donne ce que l’on ressentait en écoutant les premiers Malleus Maleficarum, par exemple.
Ce que l’on trouvera de meilleur chez Animus Herilis, outre cette intensité dans la vitesse, c’est donc cette ambiance assez noire, palpable sur chaque titre (sauf sur "Virus céleste", trop heavy et cliché black metal 80’s), comme sur "Pantin de Dieu" ou l’assez haut en tonalité "Corpus Christii". L’intro de ce dernier titre, quoi qu’étrange et un peu maladroite, donne un caché plus original à l’album. Certains riffs m’ont fait penser à du Noctes des premières heures, ici comme ailleurs, alors que d’autres sont bien plus proches d’un Darkthrone version Transilvanian Hunger blasté. Après, ce qui fat que cet album n’est pas non plus des meilleurs, c’est qu’au final il est difficile de distinguer un titre d’un autre. Tout se mélange dans un ensemble parfois confus, et le son n’aide pas. Production underground oblige, les guitares sont toutes grésillantes, la batterie des moins nettes, et le chant un peu trop en retrait. C’est dommage parce que certaines compos comme "L’autre monde" ou "Virus céleste" auraient été mises en valeur.
Animus Herilis et un pur groupe de black metal pour ceux qui en cherchent. Ses idées assez extrêmes (quelques emprunts à Baudelaire) et l’artwork très évocateur en font un groupe qui tient cependant la route. Espérons peut-être que le combo aille chercher un peu plus de son et de personnalité dans leurs prochaines réalisations.