CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15/20
LINE UP
-Tsuyoshi Sekito
(guitare)
-Michio Okamiya
(guitare)
-Nobuo Uematsu
(clavier)
-Kenichiro Fukui
(guitare+clavier)
-Keiji Kawamori
(basse)
-Arata Hanyuda
(batterie)
TRACKLIST
1)Battle Scene
2)Clash On The Big Bridge
3)Force Your Way
4)Battle Scene II
5)The Decisive Battle
6)Battle Theme
7)J-E-N-O-V-A
8)Those Who Fight Further
9)Dancing Mad
10)Fight With Seymour
DISCOGRAPHIE
The Black Mages est un groupe formé par Nobuo Uematsu, compositeur célèbre pour son travail sur la franchise Final Fantasy, qui s'est adjoint les services de quelques membres de Square-Enix musiciens, dont trois de l'équipe sonore. Avec cette formation, le maître souhaitait réaliser des reprises rock des musiques de la saga, entreprise inédite jusqu'alors malgré les nombreux arrangements de qualité variable auxquels la série à eu droit. Dans ces conditions, difficile de savoir à quoi s'attendre, puisque quelques compositions mises à part, le style du jeu s'apparente plutôt au genre classique. C'est donc avec curiosité que l'on découvre ce nouvel effort purement instrumental.
Premier élément qui saute aux oreilles : le son. Celui-ci est, pour tout dire, quasiment parfait. Tous les instruments sont respectés et leurs qualités mises en avant : les guitares se font parfois aggressives, parfois légères, les claviers omniprésents ou subtils. Au niveau de la rythmique, la basse est parfaitement audible, fort heureusement car elle est un élément central de l'efficacité des compositions, et la batterie n'est pas en reste. Mais là où la production fait fort, c'est qu'elle garde également l'esprit jeu vidéo, en grande partie grâce aux synthés et tout particulièrement aux orgues car ceux-ci sont assez proches de ce qu'on pouvait trouver dans les bandes originales, tout en ayant plus de profondeur et d'accroche.
Ensuite, une question vient à l'esprit : les titres ont-ils été transfigurés par des arrangements chiadés ou sont-ils respectés au maximum? La réponse est simple sans l'être : ça dépend! De manière générale, toutes les chansons ont vu l'apport de solos, la plupart du temps sous la forme de duels clavier-guitare. Parfois, ceux-ci apportent vraiment quelquechose par rapport aux versions d'origine ("Force Your Way" dont les solos sont posés sur un riff hard rock accrocheur en diable), parfois, ils tombent comme un cheveu dans la soupe ("Those Who Fight Further" dont la partie réservée à cet exercice est beaucoup trop longue est peu inspirée). Ensuite, compte tenu de cet ajout, la prise de liberté est variable. On a le droit à de simples copier/coller, le son des vrais instruments en plus, ou a des versions méconnaissables ("Clash On The Big Bridge" qui reprend juste la mélodie de "Battle With Gilgamesh" en y ajoutant moult riffs et mélodies). Ceci dit, le premier type d'arrangement comme le second sont suffisamment justifiés pour que rien ne gêne à l'oreille du fan de la série comme à celle du néophyte.
Enfin, le choix des titres arrangés. La plupart s'adaptent parfaitement à leur nouvelle forme, d'autres moins, et on dénote hélas quelques fautes de goût, comme la beaucoup trop longue "Dancing Mad" (Final Fantasy VI) qui prend le risque de perdre l'auditeur au fil d'un solo d'orgue de plus de deux minutes et de variations aux inspirations très prog, parfois trop. Pourtant, on reconnait la patte du génie à travers des passages enlevés et rythmés, qui sont malheureusement noyés dans des changements de rythmes brutaux et peu compréhensibles qui dénaturent la composition originelle et font que la sauce ne prend finalement pas. Fort heureusement, l'exemple est assez isolé. Un second défaut à cet album, s'il fallait lui en trouver un, c'est qu'il est assez difficile à écouter d'une traite. Les compositions sont assez chargées et vu qu'il s'agit de musique instrumentale, on a aucun couplet ou refrain auquel se raccrocher et il manque peut-être quelques passages plus calmes ci et là pour aérer l'ensemble et permettre à l'auditeur de souffler.
Finalement, l'essai est tout de même transformé puisque l'on prend un réel plaisir à l'écoute de cet album. On a là affaire à un arrangement de qualité qui pousse l'auditeur à souvent se dire « pourquoi ne trouve-t-on pas ces versions dans le jeu? » avec regret, preuve que l'entreprise est réussie, à quelques tâtonnements prêts que l'on pardonne aisément puisqu'il s'agit d'une première. Qui donnera d'ailleurs lieu à plusieurs formes de suites: un deuxième effort studio et la participation à des OST, celle du film en images de synthèse Final Fantasy VII : Advent Children notamment.