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CHRONIQUE PAR ...

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Mucopurulence
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 17/20

LINE UP

-Eric Copeland
(chant)

-Bjorn Copeland
(guitare)

-Aaron Warren
(basse)

-Hisham Bharoocha
(batterie+percus)

TRACKLIST

1)Cloud Pleaser
2)Treetops
3)Island
4)Creature
5)Live Loop
6)Skeleton
7)Schwip Schwap
8)Night Flight

DISCOGRAPHIE


Black Dice - Creature Comforts
(2004) - rock barré electro ambient - Label : Fat Cat



Où suis-je? Où vais-je? Qu’est ce que je fais là? C’est bizarre je me sens bien et mal à la fois… Peut-être suis-je en train de rêver? Ce sont les questions que je me suis posées la première fois que j’ai écouté cet album! En effet, Black Dice est un quator atypique qui associe le rock et les musiques électro-acoustiques et non pas électroniques puisque que tout est ici fait à partir de sons divers et variés travaillés en direct, le tout est donc basé sur l’improvisation et autant dire que cela s’entend! Le groupe se veut inspiré par Can, Throbbing Gristle, My Bloody Valentine et les premiers Pink Floyd et a retenu l’attention de groupes important comme DFA, Kid 606, Godspeed You Black Emperor! ou bien encore Sonic Youth pour lesquels ils ont faits plusieurs premières parties aux Etats-Unis. Black Dice, c’est avant tout un concept général qui prône la liberté d’expression la plus totale et toutes les expérimentations sont donc possibles pour le plus grand bonheur des fans de ce style.

Car c’est réellement un déluge sonore sur cet album; on peut citer des styles en vrac qui pourraient essayer de le définir un tant soit peu… Psychédélique, noise, rituel, expérimental, avant-rock, ambient, electronica, minimalist, dub, indus, musique concrète, etc. En à peine trois quarts d’heure, Black Dice arrive à nous envoyer sur Pluton (au moins!) avec une musique totalement spatiale. Après une introduction planante et lancinante ("Cloud Pleaser"), on démarre réellement avec "Treetops" qui est purement excellent! Ici on entend la guitare et les sons électroniques, j’ai tout de suite pensé à "Electric Counterpoints" de Steve Reich, rien que ça! Bruits noisy assez courts et montées et descentes incessantes des potentiomètres qui deviennent par la répétition du thème une petite perle de minimalisme vraiment hypnotisant. Un rythme se détache au départ du titre, rythme assez sourd qui s’estompe complètement pour laisser place aux sons purs et durs accompagnés par la guitare reconnaissable mais jamais jouée de façon "normale" puisque constamment accompagnées d’effets de distorsions permanentes qui en donnent des sons parfois stridents qui claquent dans les oreilles.

"Island" est un petit interlude planant (au mini moog et au synthé mais c’est d’oreille que j’ai cru reconnaître donc ce n'est pas certain), rythme style « je tape sur des bambous » et… stop d’un coup au bout d’un peu plus d’une minute, juste quand on se prend au jeu. Black Dice nous mène dans sa barque et nous le fait comprendre, ce sont eux qui pilotent! "Creature" démarre sur un son tournoyant et sombre, d’étranges bruits (certains ressemblent à des cris de singes) avec toujours un son de guitare au fond, qui guette puis disparaît. Ca sent vraiment la musique improvisée et en tout cas intuitive, on sent la progression des titres et les enchaînements parfois assez brutaux et parfois plus lents tout comme pouvait le faire Tangerine Dream par exemple. Sons de jungle, d’eau qui passe dans des tuyaux, tout ça est très étrange et se termine dans une ambiance quasiment ritualiste mais révèle un véritable univers si on fait l’effort de se poser un peu pour écouter attentivement, il n’y a qu’à se laisser porter!

Nouvel interlude "Live Loop" laisse paraître des sons industriels avec une sorte de flûte dissonante en lead dont le motif répétitif provoque une vraie sensation de malaise. Cela n’est rien en comparaison de ce qui arrive, à savoir "Skeleton", titre de plus de quinze minutes absolument énorme! Variations sur la guitare, rythme simpliste et toujours des sons qui sortent d’on ne sait où puis rebelote, disparition de cette base au profit unique des sons bizarres qui révèle l’esprit progressif et expérimental de la formation. Longue base répétitive qui se met en place qui, soit vous envoûte, soit vous ennuie. Le groupe ne fait pas les choses à moitié et ne se soucie guère de ce qui peut se passer autour de lui et c’est une démarche artistique hautement appréciable.

En effet, les membres du groupe s’occupent de tout, puisqu’ils se chargent de la production de leur musique et de leurs pochettes et montre ainsi que c’est un concept entier que développe Black Dice. Après cette longue descente aux enfers déboule "Schwip Schwap", expérimentations diverses sur les rythmes et les sons, tout défile et se déforme très rapidement, aucune structure et là encore on pense aux pionners de la musique électro-acoustique (ici notamment Stauckhausen ou Dockstader mais aussi Philip Glass ou Terry Riley) puis à l’electronica pour la modernité des sons utilisés (Autechre n’est pas très loin parfois). Aucun temps mort entre ce titre et "Night Flight", maintenant que la machine est lancée ça ne s’arrête plus, il n’existe plus de notion de titres ni même de morceau musical, c’est bien à un voyage à travers les sons que nous propose Black Dice.


Voyage néammoins assez rude pour le néophyte mais l’écoute prolongée permet de s’immerger dans cette œuvre pas tout public mais vraiment très interressante, variée et intense. L’approche en soit n’est pas nouvelle, bien au contraire, mais peu de formations aujourd’hui produisent une musique aussi libre et pourtant aussi inspirée. Laissez-vous portez car il ne faut pas intellectualiser ce type de musique qui au final joue complètement sur les émotions, puisque complètement détachée de la raison. Un grand voyage!


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