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CHRONIQUE PAR ...

2
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 13/20

LINE UP

-Edward Godby
(chant)

-Daniel Shaw
(guitare)

-David Hopkinson
(basse)

-Mark Lyons
(guitare)

-Danny Jones
(batterie)

TRACKLIST

1)It's Good Weather for Black Leather
2)Function! Function!
3)Womaniser & The Alcoholic
4)Knight the Arstonist
5)Not Guilty
6)And on the Day That He Became a Human Plumb-Line
7)Psycho Galvanic Skin Response
8)Man the Traps
9)Brown Eyes (No Name)
10)Biting Cold
11)I Won't Miss or Be Missed
12)Happiness
13)Reach Up to the Gods

DISCOGRAPHIE


Beecher - This Elegy, His Autopsy
(2005) - hardcore melodeath - Label : Earache Records



Beecher m'avait fait une très forte impression avec leur album réédité par Earache baptisé Breaking The Fourth Wall. La question était de savoir si les Britanniques pourraient enfoncer le clou et sortir un album aussi puissant et varié. Mêlant métal aux relents parfois scandinaves, hardcore, atmosphères mélodiques et technicité implacable, le groupe a en tout cas un certain nombre d'atout de son côté. Reste à savoir les jouer...

Beecher possède une qualité indéniable: claquer la tronche à l'auditeur dès la première écoute. En effet le métal de la formation vise à être le plus énergique et méchant possible, tout en incorporant des breaks d'une technicité hallucinante. Au niveau de la rythmique pure et des riffs, le groupe se pose tout à fait en égal des meilleurs formations du genre: ils disent aimer le "tech-metal" et c'est évident à l'écoute de quelques passages que Dream Theater n'aurait pas reniés. La subtile nuance vient des hurlements de goret du chanteur qui growle sans cesse dans une tonalité plutôt aigüe et déverse une haine appréciable, ainsi que de la violence du tout qui fait tirer le groupe beaucoup plus vers le métal voire l'extrême que vers le prog. Et le son est excellent dans tous les registres.

Car imaginez vous que chez Beecher la technique est le plus souvent orientée vers le bourrinage de crâne, et certains plans totalement injouables sont également jouissifs de brutalité. Dans ces moments-là le groupe tape réellement dans un style qui lui est propre et ça fait mal. Le reste du temps il oscille entre des tendances plutôt variées: les riffs possèdent ce côté catchy propre au métal scandinave (similitude renforcée par le chant) mais sans tomber dans une repompe outrancière. Il y a bien quelques enchaînements "riff jumpy / guitares mélodiques en twin lead" un peu clichesques, mais sur la totalité de l'album la diversité est suffisante pour pallier à ce souci. Le groupe étale ainsi de temps à autres un sens de la mélodie typiquement britannique que j'avais déjà apprécié sur l'album éponyme, ainsi qu'une maîtrise du hardcore qui fait sauter plus qu'honorable.

Par contre le groupe a vraiment une manière bizarre d'exploiter ses idées. Les riffs des premiers titres sont bien violents et accrocheurs, mais la dynamique des compos elles-mêmes s'apparente à un bête collage de plans. On enchaîne mais on tourne à vide... L'album est ensuite étrangement coupé par un titre interminable et extrêmement lent et atmosphérique aux riffs parfois doom qui n'apporte pas grand-chose. A la sixième plage ils pondent une superbe intro mélodique presque drum 'n' bass (j'ai dit PRESQUE, ne fuyez pas) mais ne la reprennent jamais dans la compo... Celle-ci est bien torturée et prog mais ne part jamais réellement. C'est contemplatif mais il manque quelque chose. Idem pour les titres vraiments brutaux de la fin de l'album qui bastonnent mais manquent de cohérence. Un petit refrain de temps en temps n'a jamais tué personne... Et je n'évoque même pas l'outro interminable de l'album, totale faute de goût.

Ne soyons pas trop chicaneur quand même, car cet album renferme de bonne compos quand le groupe se décide à écrire des chansons et plus des patchworks. "Psycho Galvanic Skin Response" lie power/thrash à la Pantera, blast-beats ultraviolents et plans prog avec succès car le groupe sait reprendre ses riffs pour assurer une cohésion à l'ensemble. Mais il arrive trop souvent qu'on se demande pourquoi tel excellent passage n'est pas la base d'une chanson au lieu d'être perdu entre d'autres passages plus quelconques. Conclusion: This Elegy, His Autopsy possède une sacrée dose de très bonnes idées mais le groupe semble avoir trop exagéré son côté cérébral aux dépends de la musicalité de l'ensemble. Si vous êtes un(e) groupie de technique en tout cas foncez.




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