CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Richie Brown
(chant+guitare)
-Terran Fernandez
(chant+basse)
-Mike Radford
(batterie)
+ Guest
-Matt Heafy
(chant+solo sur 1- chant sur 7 et 8)
TRACKLIST
1) Asmodeus
2) The Irreversible
3) Kill the King
4) God's Creation
5) DeathMask
6) Descending Straight to Hell
7) Ashes Made of Heaven
8) Beneath All the Broken Bones
9) Forever Consumes You
10) Insatiate
11) Mr Self Destruct (Nine Inch Nails cover)
DISCOGRAPHIE
« RATATATATATA Kiiiiiiiiiiiill' (...) Zeeeeeeeeee (...) Kiiiiiiiing' ! ». Le rouleau compresseur s'appelle Mindscar et l'objet du supplice Kill the King . Une énorme mandale bien violente pour ce début d'année 2015. Sorti en janvier, les cicatrices n'ont pas encore guéries. A la fois souffrance et plaisir maso : repassons nous encore une fois cet album.
En voilà un vieux groupe fondé en 1998 qui, après avoir sorti un EP en 2001 (nommé simplement Mindscar), arrête toute activité en 2002 pour se reformer dix ans plus tard et avancer tout doucement : quelque démo est balancée annuellement, puis est lâché en Janvier 2015 le premier album. Que la gestation aura été longue ! Mais lorsqu'on entend le résultat du (power) trio, on ne le regrette pas. A priori Richie Brown faisait partie des premiers membres de Trivium et, resté en contact avec Matt Heafy, demande à ce dernier de participer à quelques titres sur solos et chants clairs (et apporte au passage un soutient publicitaire notable). On n'est cependant très loin de Trivium, les premières secondes de "Asmodeus" vont vite planter le décor : un death technique minimaliste mais très violent. Même si le disque est une autoproduction, le son est quasi irréprochable et les quatre composantes (chants, guitare, basse, batterie) occupent l'espace sonore, sans surcharger ou rajouter de fioriture. De facto, c'est violent, direct et très efficace.
Ainsi le punchy (enfin, plutôt crochet du gauche dans la mâchoire) "Asmodeus" laisse la place à un "The Irreversible" qui débute par un très bon riff « old-slayerien » avant de s'emballer dans un death psychotique et brutal. Vient alors la grosse claque, celle qui donne le titre à l'album et ne laisse aucun équivoque sur son sens : "Kill the King". Une fois écouté c'est trop tard, vous voilà puni car on n'a ensuite de cesse de régurgiter, vomir, recracher, pester, hurler, murmurer (en croisant son chef par exemple) ces trois mots refrains à toute occasion du quotidien. Véritable concentré de tonus, d'énergie, de défoulement, de violence, d'agressivité, de colère, etc.. Les trois minutes de la chanson et son tempo haché et rouleau compresseur du début mettent sur orbite n'importe quel auditeur qui s'approprie immédiatement la chanson. La triplette du début est tellement phénoménale que le reste de l'album parait même un ton en dessous, alors que des compos comme "DeathMask" ou "Beneath All The Broken Bones" élèvent même le niveau d'agressivité du groupe.
L’orchestration est très travaillée et les compositions sont d'un haut niveau technique. Même si la basse rejoint classiquement la batterie sur les parties rythmiques et ne se permet pratiquement aucun écart, l'association riff/blast ou riff/tempo donnée par les toms donnent de surcroît une personnalité forte au groupe. Les vocaux seraient presque dans la partie à progresser - même si le chant growlé est compréhensible et largement appuyé et rappeux - ce serait plus du coté de sa linéarité que l'on pourrait chipoter. Après un dispensable "Insatiate" qui pourrait valoir outro, c'est une reprise très électrique de "Mr Self Destruct" de Trent Reznor (issue du The Downward Spiral de NIN) qui clôture l'album, portant celui ci à une quarantaine de minutes. L’interprétation ne fait pas dans la dentelle et peut faire office de bonus plutôt sympa après avoir délicieusement subi les compositions originales du groupes. Chacun verra si l'exercice - toujours particulier de la coversong - est ici ou non réussi. En tout cas elle ne choque en aucun cas.
« RATATATATATA Kiiiiiiiiiiiill' (...) Zeeeeeeeeee (...) Kiiiiiiiing' ! ». Et oui c'est comme ça avec Mindscar. On a envie encore et encore de commettre l'interdit. Le roi est mort, vive le roi. Le death n'est pas mort, vive le death. Et un groupe a suivre (de plus ou moins loin) car ce premier album marque très bien ce début d'année. Allez encore un coup... « Kiiiiiiiiiiiill'....... » (part en gueulant dans les couloirs sans vérifier si son enregistrement de chronique est correct).