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CHRONIQUE PAR ...

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Silverbard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 10/20

LINE UP

-Manne Ikonen 
(chant+guitare)
 
-Wille Naukkarinen 
(guitare)
 
-Tomi Kiviniemi 
(guitare)
 
-Janne Julin 
(basse)
 
-Aleksi Munter 
(claviers)
 
-Veli-Matti Suihkone 
(batterie)

TRACKLIST

1) Wretched Blues
2) Departures
3) Aurora
4) Disembodied Voices
5) Electra Complex
6) Stones and Pillars
7) Anchored
8) The Knife
9) Long Way to the Graves
10) Elämä on tulta

DISCOGRAPHIE


Ghost Brigade - IV – One With the Storm
(2014) - doom metal melodeath Sludge Metal Atmosphérique - Label : Season Of Mist



Ce nouveau album de Ghost Brigade était attendu plus que de pied ferme par votre serviteur pour la raison assez simple que leur précédent opus Until Fear No Longer Defines Us avait tourné jusqu'à l'épuisement sur sa platine et que le besoin de nouveau matériel à se mettre sous la dent se faisait criante depuis quelque temps !

Et déception, tel est le triste constat que l'on peut faire d'entrée et ce, au bout d'une seule écoute. Trop mélodique, trop simple, trop lisse, trop prévisible dans ses compositions, ses leads de guitares et ses mélodies vocales, Ghost Brigade devient à de nombreuses reprises sa propre caricature sur ce nouvel album et régresse sur quasiment tous les points. Voilà, le constat est fait. Analysons à présent le pourquoi du comment. Commençons peut-être par la production, lisse au possible qui fait sonner tous les refrains de l'album de façon identique, et qui perdre cette alternance salvatrice clair/obscur qui rappelait autrefois les meilleurs efforts d'Opeth ! Le sludge lourd et baveux a été éradiqué, "Stone And Pillars" étant un ultime aveu d'échec. Mais revenons aux refrains, qui sont peut-être symptomatiques du mal-être de cet album, mielleux d'une façon souvent trop forcée. En témoigne pour cela l'opener "Wretched Blues", complètement allergisant passé 3 écoutes avec un refrain qui évoque du mauvais Amorphis.
"Departures" souhaite renouer avec la facette power-ballade qui fonctionnait à merveille sur les précédents opus, mais non sans difficultés. Cependant Ghost Brigade reste un groupe talentueux qui a, de plus, emmagasiné de l'expérience ces dernières années. Le groupe connaît ses points forts et parvient à dégoter la bonne mélodie et la bonne ligne de chant qui vont bien pour arriver à faire passer la pilule d'une composition assez faiblarde. C'est d'ailleurs un peu le cas sur tout l'album qui reste parfaitement écoutable en fond. On pourrait presque le trouver agréable si on n'avait pas envie d'écouter les précédents albums à la place. A sauver toutefois, le couplet d'"Aurora" avec cette basse sautillante et ces arpèges mélancoliques plein de delay. On notera par ailleurs le gros riff final pompé - tout comme le chant - de façon assez éhonté sur Katatonia, laissait espérer une explosion qui finalement ne viendra pas. "Disembodied Voices" est peut-être le seul titre au niveau du passé du groupe, où les arpèges du début nous ramènent directement à des titres comme "Grain" ou "Soulcarvers". Le seul moment où le groupe parviendra à faire raccorder au spleen d’antan.
"Electra Complex" est en demi-teinte avec comme précédemment des arpèges mélancoliques convaincants mais qui se ternissent quand le refrain arrive, faisant sonner le tout de façon plus pop et une nouvelle fois, trop forcée pour être crédible. La tentative post-rock/post-metal en filigrane n'est guère convaincante sur ce titre le plus long de la galette même si on se réjouira maigrement du léger retour du sludge sur la fin de la piste, comme c'est le cas sur "The Knife" pour un rendu dans les deux cas peu marquant. Afin de se faire un peu plus de mal, on pourra citer la soporifique "Long Way To The Grave" qui finira d'achever une deuxième moitié d'album déplorable. Et ce n'est malheureusement pas le titre de conclusion en finnois "Elämä on tulta" qui remontera le niveau...

Comment expliquer une telle débâcle après avoir sorti plusieurs années auparavant un Isolation Songs qui figure parmi les meilleurs album du genre sludge atmosphérique / death-doom dont le groupe s'est fait l'un des pionniers ? Pas de réponse malheureusement, seul le triste constat d'un groupe qui n'est plus que l'ombre de lui-même, dont on espère cependant qu'il saura se ressaisir... Mais au vu d'une démarche commerciale qui ravira sans doute un public non-metal se complaisant dans la rengaine de la même power-ballade mielleuse, on peut douter que le groupe change de cap si le succès financier est au rendez-vous... Et ce serait bien triste. 


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