CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Tan
(chant)
-Simon S. Andersen
(guitare)
-Theis W. Poulsen
(guitare)
-Troels C. Nielsen
(basse)
-Adam Schonnemann
(batterie)
TRACKLIST
1) Ruled by the Dead
2) Deceiver
3) Gehenna
4) Web of Beliefs
5) The Sleep
6) Snakes
7) Nat
8) This Barren Earth
9) Omnivore
DISCOGRAPHIE
« Comment définir Gehenna ? C’est death, mais en même temps un peu core, non ? Quoiqu’en même temps, c’est thrash, oui thrashcore, enfin plutôt deathothrashcore, assez mélodique également, mais pas melodeath, c’est plus lent, du slow deathothrashcore. Mais bon allons voir ce qu’ils disent sur Metallum. Aloooors, By… the… Patient… « death metal » ! C’est tout ? Et sur Spirit of Metal ? Death metal aussi ! Mais pourtant slowdeathothrashcore c’était bien vu, non ? » Non, ce n’est pas bien vu, c’est de l’enc**age de mouche d'abruti de chroniqueur.
Même si la musique jouée par By The Patient sur leur troisième album n’entre pas exactement dans une case clairement définie, un constat est certain : elle est simple. Donc, pas la peine de tourner trois cents heures autour du pot et de se perdre en conjectures. Les Danois se voient comme un groupe de death metal ? Ok, ça roule. Il est certain que la rythmique au son grave est assez typique d’une certaine conception du death metal made in Sweden. L’alternance entre (nombreux) passages lourds et « blastés » aussi. Les quelques passages trépidants et autres chorus de guitares mélodiques à la Maiden ("Deceiver") entrent également dans le cadre du death, du melodeath pour être plus précis. Donc ok. Après, certaines rythmiques ou accords à la Slayer ("Web of Beliefs") sentent le thrash à plein nez, tandis que les vocaux du hurleur ont un petit accent core par leur côté scandé. On est donc plus proche d’un protodeath des 90s que d’une œuvre à la Fleshgod Apocalypse, mais ça n’est pas le plus important (et en plus, le metal est une grande et sympathique famille, non ? Comment ça « non » ?). L’important c’est de savoir si la musique proposée est bonne ou non, et à ce sujet, n’y allons pas par quatre chemins, ne coupons pas les cheveux en quatre, en un mot comme en cent, sans tourner autour du pot : elle n'est pas mal du tout. Simple, comme il a été dit à la première ligne du corps de cette chronique, mais pas mal.
Comme sur 98.57% des albums de metal (voire peut-être de toutes les œuvres de musicales de la Création), l’album s’essouffle sur la fin, mais Gehenna est capable de prendre aux tripes voire plus bas si affinité, tout au long d’une grosse première moitié d’album très efficace. La lourdeur mélodique de "Ruled by the Dead" et "Gehenna", aux claires tendances doom-death, possède une charge émotionnelle qui contribue grandement à la qualité des deux meilleurs titres de l’album. Les premières chansons plus rapides sont également fort appréciables, que ce soit "Deceiver" et son refrain scandé bien convaincant, le thrashy "Web of Beliefs", ou encore "The Sleep" où les guitares claires donnent une profondeur inattendue à la chanson. C’est à partir de l’assez simpliste "Snakes" que le niveau baisse, les trois vrais titres en question ("Nat" est una pause instrumentale) étant certes plus violents, mais plus mécaniques également. Toujours la même histoire, on préfère tout donner au début, quitte à arriver épuisé à la ligne d’arrivée.
Le troisième effort des Danois est un album de bonne tenue, lourd et mélodique à la fois, sexy durant cinq titres, un peu moins appétissant sur la fin, mais toujours honnête. Il s’agit typiquement de l’album qu’on ressortira de temps en temps histoire de savourer une musique simple et authentique, faite avec des boyaux naturels, et pas cette merde de boyaux de synthèse qui sont utilisés trop souvent de nos jours (mais oui, c'était mieux avant, c'est bien connu !).