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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 14.5/20

LINE UP

-Jean-Marc
(chant)

-Matthieu
(guitare)

-Yann
(basse)

-François
(batterie)

TRACKLIST

1)Failure Of Dialectics
2)Anus Mundi
3)Drunk And Lost in L.H.
4)Interlude
5)Slow-Motion Suicide
6)Balistics Of Loneliness
7)Xanax and Alcohol Helped Me to Get There
8)Social Entropy
9)Love Is A Black Orchid
10)Spleen

DISCOGRAPHIE


Draft - Slow-Motion Suicide
(2006) - hardcore emocore - Label : Les Disques Du Hangar 221 Overcome



« You emo piece of shit! » est aujourd'hui une insulte fort prisée sur les forums metal américains. Il faut dire que l'étiquette « emo » évoque plein de trucs qui semblent contraires à l'esprit du heavy-métalleux de base : absence de saturation des guitares, côté fortement émotionnel (évidemment), voire idéologie gothico-pouffe vu que les jeunes filles à cernes et à débardeur violet échancré sont de plus en plus appelées « emo » outre manche. Et pourtant, l'emo est bien une musique de rage et de violence, incarnée par un chant hurlé écorché et une colère sous-jacente émanant des riffs pop-rock. Bref, Draft fait de l'emo.

Imaginez un groupe de hardcore old-school qui aurait un chanteur à la André Matos… On ne saurait plus trop où ranger ce truc. La musique de Draft entretient pour sa part des liens évident avec le postcore : chant « hurlé vomi aigu émotionnel » reconnaissable entre mille, batterie hystérique, parties ambiancées ultramélodiques, sauf que le groupe n'a tout simplement pas mis de distorsion à la guitare, et joue une musique dont les riffs sonnent au final très pop-rock! Ca désoriente franchement la première fois, d'autant plus que les riffs en question ne sont presque pas touchés par ce qui semble pourtant sous-tendre le genre : la dissonance. De plus en plus déroutant…

Le son de Slow-Motion Suicide est donc aux antipodes de toute forme de distorsion : le groupe joue en son quasi-clair en permanence! C'est donc très lisible par contre, et la basse sort grandie du mix. Le toucher de Yann et ses lignes étant en plus à la fois groovy et inspirées c'est tant mieux... Sinon la musique s'apparente au premier abord à un genre de rock pop et énergique avec un hurleur core au chant, rock qui peut ensuite aussi bien partir dans du très bon punk ultramélodique quand le tempo est rapide ("Dunk And Lost"…) ou même plus rarement dans un hardcore agressif dont la férocité étonne d'autant plus que le son est censé ne pas s'y prêter. Car quand Draft fait du méchant les riffs sonnent heavy à cause de la manière dont ils sont joués, pas à cause d'une pédale de disto. Et ça, c'est assez fort…

L'inventivité est réelle : on voit soudain l'influence d'Iron Maiden période Killers surgir au détour du titre éponyme, qui part ensuite dans la pop-rock contemplative alors que la basse continue de jouer à la Steve Harris. Et non seulement ça se tient très bien mais en plus le chant core écorché colle quelle que soit la direction prise par les musiciens. On croit parfois avoir à faire à une version evil et survitaminée du Placebo première époque dans laquelle Molko serait possédé du démon, et au fur et à mesure que les titres s'égrènent la pertinence des choix artistiques du groupe s'impose. Leur formule marche indéniablement, et certains moments du CD peuvent même coller le frisson tant les breaks d'harmonies et d'arpèges de guitare peuvent être lumineux.

Par contre la musique du groupe est une musique d'immersion, et possède donc ses limites : leur son comme leurs compos hypnotiques fait décoller si on est dans l'état d'esprit approprié et peut ennuyer si on ne l'est pas. Cet album atteint des sommets émotionnels écouté au casque et dans un fauteuil relax, mais une linéarité certains sera perçue si on l'écoute distraitement car les plans ont un peu tendance à tourner en rond. La proportion d'idées surprenantes et inspirées rend toutefois l'album très dense bien qu'il soit court (trente-trois minutes), et à part quelques tics – la plupart des titres sont sur un rythme ternaire up-tempo par exemple - , cet album de Draft a peu de défauts. Premier album, premier coup d'éclat : tout ça promet.




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