CHRONIQUE PAR ...
Silverbard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13.5/20
LINE UP
-Daniel Tompkins
(chant)
-Keshav Dhar
(guitare)
-Devesh Dayal
(guitare)
-Krishna Jhaveri
(basse)
-Anup Sastry
(batterie)
TRACKLIST
1) Allure
2) Evolution
3) Idle Minds
4) Miracle
5) Halogen
6) New Devil
7) Patience
8) Guiding Lights
9) Kaikoma
10) The Constant
DISCOGRAPHIE
Cela fait maintenant plusieurs années que l’Inde est reconnue comme une nouvelle terre promise fertile pour le metal, entre un public en croissance exponentielle animé d’une fougue et d’une soif qui font vraiment plaisir et une scène qui grossit à vue d’œil. Fort de son milliard d’individus, il fallait bien que la première démocratie du monde apporte son metal à l’édifice bâti depuis un demi-siècle à travers les quatre coins du globe, et c’est bien Skyharbor qui semble se positionner en fer de lance de la vague actuelle. Pas si étonnant que ce soit de djent (aboutissement le plus moderne de notre genre de prédilection) dont nous allons parler céans !
Nul fan de Daniel Tompkins (je rappelle ex-ex-chanteur de TesseracT, pour les égarés du dernier rang qui ne suivent pas) n’était sans attendre avec grande impatience ce nouvel opus ! Membre à plein temps depuis le premier album Blinding White Noise: Illusion & Chaos sorti il y a deux ans, Skyharbor permet intelligemment de voir s’exprimer la diva dans un registre quelque peu différent de son groupe britanno-anglais, et avec sûrement plus de liberté. Skyharbor ayant néanmoins une forte accointance avec le cube animé d’une autre dimension, on y retrouve les mêmes gimmicks, surtout quand les envolées aériennes et les arpèges emplis de delay sont au premier plan. Et paradoxalement (ou pas), c’est quand le groupe ira au plus proche de la copie du maître qu’il s’en sortira le mieux. Ainsi "Patience" ou le final de "Idle Minds" iront coller les frissons à plus d’un.
La face Skyharbor relativement plus directe est quelque peu plus fade, plus convenue et quelconque ("Kaikoma"), dans un style qui pullule si vite qu’il n’autorise guère à se cantonner dans la moyenne. La doublette introductive "Allure"/ "Evolution" fait le boulot, mais ne sera pas des plus marquantes, même remarque pour "New Devil". Irréprochable techniquement, la formation a tendance à méchamment stagner entre le sympa et le bon en ce qui concerne la composition, la faute assez souvent à une structure bancale qui noie à plusieurs reprises de bonnes idées dans un développement trop touffu (le titre éponyme en est un bon exemple). Et il faut alors reconnaître au génial Daniel la capacité de par sa seule voix à tirer nettement la bande vers le haut, souvent par des détails, que ce soit ce petit délire au milieu de "Miracle" ou les lignes de "Halogen" (sûrement le titre phare de l’album avec ce retour de flamme après accalmie de toute beauté !).
Skyharbor ne vaudra jamais TesseracT, il assurera cependant un excellent sédatif pour toute groupie de Daniel Tompkins (dont votre serviteur fait évidemment partie – mais ça vous l’aurez compris depuis longtemps !). Pas sûr de savoir comment l’album pourra évoluer sur le temps. Très plaisant à écouter à l’occasion, ce n’est a priori pas le genre d’album qui procurera une addictivité comme on serait en droit de l’espérer cependant…