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CHRONIQUE PAR ...

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Ragnarok
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15.5/20

LINE UP

-Brandon Boyd 
(chant+percussions)

-Mike Einziger
(guitare)

-Alex Katunich
(basse)

-José Pasillas II
(batterie)

-DJ Lyfe 
(platines)

TRACKLIST

1) Redefine
2) Vitamin
3) New Skin
4) Idiot Box
5) Glass
6) Magic Medicine
7) A Certain Shade of Green
8) Favorite Things
9) Summer Romance (Anti Gravity Love Song)
10) Nebula
11) Deep Inside
12) Calgone
13) Segue 1

DISCOGRAPHIE


Incubus - S.C.I.E.N.C.E.
(1997) - fusion parfois neo parfois barré - Label : Epic Records Immortal



Depuis l’album énormissime et marijuanesque qui fait l’objet de cette chronique, il y a eu, disons… des erreurs : Light Grenades et Morning View, entre autres. Oui, maintenant, Incubus, c’est une machine à tubes (c’est pas forcément un mal, d’ailleurs) pour minets et minettes… Autant on peut préférer le côté pop sucre candy actuel au côté « barré-full of Marie-Jeanne » de leurs débuts, autant on ne peut que déplorer le manque progressif d’inventivité et de tonus, en particulier rythmique… Parce qu’avant, Incubus, c’était S.C.I.E.N.C.E.

Et c’est pas peu de le dire : on a ici un mélange des genres qui dépasse la simple démonstration technique façon déballage d’ego, en mode « regardez comment qu’on est à l’aise dans tous les styles ». Ça doit faire près de cinq ou six ans que j’écoute cet album, et bien qu’il y ait des moments avec et des moments sans, c’est toujours un plaisir d’y revenir. C’est donc parce que c’est un opus important pour moi que je commencerai par chercher du côté de ses défauts. Et pis c’est tout. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il y en a, des défauts, à commencer par certaines longueurs ici ou là : "Summer Romance", par exemple, qui témoigne pourtant d’une grande finesse et d’une classe irréprochable, mais dont on se surprend à attendre la fin ; "Magic Medicine", qu’on passe sans trop de scrupules après deux ou trois écoutes de la totalité de l’opus ; "Favorite Things", qui malgré son format court, m’a toujours paru trop linéaire, pas assez dynamique. A ces longueurs épisodiques qui ne plombent heureusement pas la progression de l’album, on peut ajouter un certain goût pour les délires parfois difficiles à suivre (vous avez dit drogue, m’sieur ?), ne serait-ce que par l’incroyable diversité de styles utilisés, presque trop foisonnante pour ne pas vous faire un chouilla perdre la boule. Difficile de digérer tout ça en une seule et unique écoute ; difficile de se manger "Calgone" et le « truc » qui la suit sans sentir sa patience s’émousser trop vite et menacer de pousser le bouton OFF avant la fin de l’album. C’est parce que la petite voix de la bonne conscience professionnelle du chroniqueur modèle (ouf, c’est dit !) vous somme de persévérer dans l’écoute de cet ovni que vous le faites (d’ailleurs, qu’est-ce que c’est que ce truc totalement grotesquement génial à partir de 8 : 58 ?!) Sans quoi… Mais malgré ces défauts…
S.C.I.E.N.C.E.
a, si je puis dire, la qualité de son principal défaut : une abondance phénoménale d’idées, au pire très bonnes, au mieux excellentes, casées dans des morceaux qui n’excèdent pas cinq minutes. Vous reconnaîtrez qu’il fallait le faire. D’autant plus que quasi tous les refrains de S.C.I.E.N.C.E. tapent dans le mille. Et les couplets et autres ponts ne sont pas en reste : les couplets de "Redefine" et "New Skin", où on rencontre un Brandon Boyd calé en chant rap, en plus de posséder une voix claire sensuelle capable de monter très haut et une explosivité stupéfiante quand s’en ressent le besoin, contrastent avec celui de "Vitamin", qui ménage un crescendo plein de retenue ; le refrain à la ligne de chant dangereusement virale de "Glass", agrémenté de sa rythmique à la fois lourde et bouncy ; les couplets de "New Skin" et "A Certain Shade of Green", où le bassiste fait preuve d’un groove et d’une technique irréprochables ; il y en a d’autres, des passages qu’on se remet en boucle dans cet album. Quels qu’ils soient, leur point commun est toujours une osmose parfaite entre les membres du groupe, avec une section rythmique en béton et hyper groovy, un chant à la plasticité presque illimité, et une guitare tantôt créatrice d’ambiances spacy-cheloues, tantôt alourdissant les riffs posés par Lance et Pasillas. On notera au passage l’aisance avec laquelle Einziger déroule ses soli jazzy sur "Deep Inside", LE morceau de l’album pour ma part. Ce qui frappe également (et pour finir) l’auditeur dès la première écoute est l’incroyable inventivité rythmique dont Incubus fait preuve : le rythme constitue en quelque sorte le nerf de S.C.I.E.N.C.E. et en fait un album d’une grande qualité, sans qu’il y ait pour autant une utilisation de mesures peu courantes, comme chez Tool ou Karnivool. Pour vous en convaincre, laissez vous porter par le break qui précède les derniers refrains d’ "Idiot Box", la batterie frénétique de "Nebula", la ligne de basse qui ouvre "Deep Inside" et les ghost notes introduites par la guitare sur le même morceau à 2 : 00. On sent dans chaque partie de chaque chanson un travail soigné du rythme qui dégage une grande vitalité, une recherche du groove parfait qui laisse admiratif, et enthousiaste !


Si Make Yourself, l’album qui suit S.C.I.E.N.C.E., vous a plu, mais que vous cherchez plus de personnalité (il faut le dire), plus de profondeur et plus de pêche, il ne fait aucun doute que S.C.I.E.N.C.E. vous convaincra. Tous ne se reconnaîtront pas dans l’atmosphère étrange et par moments étouffante de l’opus, mais on ne peut que saluer le sans faute dans l’enchaînement des morceaux jusqu’à "Glass", après quoi les délires barrés se font plus présents, parfois sans qu’on y trouve de réelle justification. Un très bon album toutefois, qui pousse loin l’exploration des voies ouvertes par la fusion.


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