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CHRONIQUE PAR ...

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Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Thomas Theron
(chant)

-Louis Henn
(guitare+programmation)

-Ruan Jordaan
(guitare+programmation)

-Eren Nuri Grobbelaar
(basse)

-Dane Canturbery
(batterie+programmation)

TRACKLIST

1) Symbiology
2) Tempest
3) Dual Vision Triple Sonic
4) Cessation
5) Umbilical Embroidery
6) I.D.F.K.A.
7) Darkness In Sonance
8) Beyond Within
9) Omnipresent Authority Figure
10) The Unexpected


DISCOGRAPHIE


Megalodon - Darkness In Sonance



L’Afrique n’est pas vraiment terre de metal, vous avez pu le constater assez aisément (excepté les métaux précieux, c’est entendu). Si vous quittez les pays du Maghreb qui arrivent tant bien que mal à faire émerger quelques groupes, il vous faudra traverser le continent de part en part, dans sa longueur, pour débarquer dans son pays le plus méridional : l’Afrique du Sud. C’est en effet le pays africain qui fournit le plus de groupes de ce style. Est-ce dû à ses influences européennes (anglaises et néerlandaises en l’occurrence) ? Il n’est pas impossible de le penser. Toujours est-il que la nation arc-en-ciel nous livre ici un groupe de djent/progressif, au nom de requin géant d’une autre époque et dont la science doute toujours de sa disparition totale : le Mégalodon.

Tout d’abord, il est important de préciser que ce n’est pas un album de grindcore, c’est-à-dire que si vous voulez l’écouter dans son entièreté, ce n’est pas dix minutes qu’il faudra y consacrer mais plutôt une petite heure (55 minutes pour être précis), pour une durée moyenne d’un peu moins de six minutes par chanson. En ce qui concerne le genre, Megalodon se qualifie lui-même de groupe de Terror Metal – à la manière d’un Machinae Supremacy qui s’invente la paternité d’un style, en se qualifiant de groupe de SID Metal. En même temps, au vu de la jaquette de ce Darkness In Sonance, on se doutait bien qu’une espèce de Jabba le Hutt muni de dents aiguisées ne laissait rien présager de bon. Bien, en vrai, c’est une sorte de metal progressif très marqué par le djent, à base de guitares huit cordes, que nos musiciens du Cap nous assènent. Mais les arrangements de samples fournis par Louis Henn, s’occupant du mixage et, accessoirement, producteur du label qui produit le groupe, donnent une atmosphère particulière, qui vient parfaitement s’accoupler avec la musique en donnant une impression quelque peu angoissante (de là à parler de terreur…).
Lançons-nous à présent dans les Ténèbres de la Sonorité ! Tout commence avec "Symbiology", autrement dit : l’étude de la symbiose. Titre bien approprié pour le coup, car on croirait que le groupe teste la connexion potentielle entre l’auditeur et sa musique. Un riff bourdonnant au début et à la fin et au milieu, un thème principal repris à outrance, entrecoupé d’un riff planant qui pourrait ressembler à une question et dont les reprises agressives et massives seraient les réponses cinglantes. "Cessation" fait office de chanson la plus courte de l’album avec un petit 3’35 au compteur. Et franchement, elle aurait presque pu être écartée, tant elle n’apporte rien de percutant et de remarquable à l’album avec son riff répété à outrance. "I.D.K.F.A." est un terme de geek pour cheater et qui permet d’obtenir armes et munitions à l’infini dans le jeu vidéo de tir « Doom » (non, rien à voir avec le style). C’est la chanson la plus djent ici, clairement, mais aussi la plus soutenu niveau rythme car les blast beat ne sont pas rares.  Le titre éponyme est par la même occasion le plus long de la galette, avec pas moins de neuf minutes, le temps de mettre une atmosphère particulière en place pendant près de deux minutes d’introduction. Ce sera d’ailleurs le thème principal, qui va revenir par la suite, accompagné de la voix, qui ne se fait donc entendre qu’au bout de trois minutes. La meilleure chanson tout simplement, et de loin, car la plus entraînante, la plus symptomatique et la plus représentative de l’album. Vraiment toutes les caractéristiques du groupe y sont passées en revue. On dirait presque un condensé de l’album, ce qui justifie, en outre, le choix de ce titre comme nom de l’album. Le skeud touche presque à sa fin et va se terminer en beauté avec deux excellentes chansons : "Omnipresent Authority Figure" et ses riffs syncopés, avant de conclure par la lourde et écrasante "The Unexpected" de plus de sept minutes. Auraient pu être citées aussi des chansons comme "Dual Triple Sonic" et son intro qui alterne le son en mono de droite à gauche, ce qui a pour don de rendre fou si on l’écoute avec un casque, ou encore "Umbilical Embroidery", assez largement inspiré par Meshuggah (écoutez le riff à partir de 2’25).
Point de breaks à l’horizon dans cet album, mais des riffs polyrythmiques et du groove à foison ! De plus, le batteur joue très souvent à contretemps, dans un rythme qui oscille entre le binaire et le ternaire, ce qui est assez perturbant et qui renforce son opacité, mais adhère parfaitement à la cadence du groupe. A vrai dire, on en vient même à croire que la caisse claire suit le rythme des guitares. Elle se fond donc parfaitement dans l’ambiance. De plus, elle ne place que très peu de blast, et quand ça arrive, ça n’est jamais de trop ou superflu. La voix du chanteur quant à elle, est appréciable, mais ne se démarque pas plus que ça, si ce n’est par son énergie et sa puissance. Les soli ne manquent pas non plus car ils sont présents une chanson sur deux et rendent l’atmosphère un peu plus particulière encore. Coté production, on peut préciser que l’album est sorti sous le label de Burning Tone Records, label sud-africain peu connu qui vise à promouvoir les genres alternatifs, rock et metal du pays. Celui-ci a notamment produit le dernier album du groupe local de Death mélodique, Zombies Ate My Girlfriend. Et pour un label qui ne doit pas avoir les mêmes moyens qu’un Roadrunner Records ou qu’un Nuclear Blast, le son est plutôt d’une bonne qualité, ce qui participe fortement à l’appréciation de l’album dans son ensemble.


La plupart des albums demandent déjà plusieurs écoutes avant de pouvoir être appréciés, mais ici, il faudra fournir un effort supplémentaire, car toutes les nuances ne sont pas perceptibles au premier abord. On rentre difficilement dans l’album, surtout en profondeur, mais on sait à l’avance que la musique du groupe dégage quelque chose, car il n’a, en soi, que très peu de défauts, ou alors ceux-ci sont laborieusement perceptibles pour le commun des pauvres mortels que nous sommes. On constate néanmoins une vraie scission – on pourrait même aller à parler de ségrégation si on aimait l’humour noir – entre un début d’album poussif et opaque, et la fin de l’album, vraiment excellente. Sûrement le temps de la mise en route pour l’auditeur qui se sera habitué au style après une bonne demi-heure. Megalodon nous propose donc un album d’une belle qualité, très solide, mais auquel il manque une petite touche d’originalité, de folie dirais-je même, pour atteindre le haut niveau. Mais on sent qu’ils en sont capables. L’âge de la maturité arrivera très vite, à coup sûr.




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