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CHRONIQUE PAR ...

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S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Simon Girard
(chant+guitare)

-Kevin Chartré
(guitare)

-Dominic ''Forest'' Lapointe
(basse)

-Philippe Boucher
(batterie)


TRACKLIST

1) Elusive Psychological Reverence
2) Sous La Lueur De l'Empereur
3) Earthborn Evolution
4) The Great Revelation
5) Neurotical Transmissions
6) Abstrait Dialog
7) The Axiom
8) L'Exorde
9) Theatrical Delirium
10) Fundamental Process

DISCOGRAPHIE


Beyond Creation - Earthborn Evolution
(2014) - death metal technodeath , overdose de virtuosité - Label : Season Of Mist



C'est possible de sortir un album aussi bon, voire meilleur que le premier ? En se renouvelant ? Ah ! Le beau problème de riches... Lorsque pas mal de groupes cherchent déjà à sortir un bon album, d'autres doivent, eux, pondre un deuxième œuf d'or. C'est le cas des Canadiens de Beyond Creation qui après Aura proposent Earthborn Evolution. Alors poutre ou cure-dent? 

Aura avait déjà bien remué son monde. Des musiciens virtuoses capables de balancer des compositions à la mesure de leur talent et de leur technique. Sachant respirer pour prolonger le plaisir et ne pas céder à la facilité du petit coup bien fait mal fait où la technique est projetée à la face du monde sans un mot ni une émotion. Beyond Creation a tout du groupe qui marque son époque et son registre. Il a déjà rejoint la liste des pontes historiques et récents : de Death à Obscura, en passant par Spawn of Possession.  Alors lorsque commence " Elusive Psychological Reverence", on sait déjà où on met les pieds. En sept secondes la guitare éblouit , la batterie a compressé toute la technique du monde et du registre, et la basse... LA BASSE ! est présente, jazz infiniment technique, entre velours et violence. Alors bien sûr, les growls débarquent: inutile de meugler façon brutal death pour se placer, un mix d'au moins deux pistes tantôt stéréo tantôt grave et médium (façon black) et la mise sur orbite est imminente. Clairement le vol dure un peu plus de trois quart d'heure et il ne va pas falloir compter sur une pause ou un ralentissement.  Enfin quand on parle de vol, on devrait plutôt parler de descente, d’engouffrement, d'ensevelissement... au plus profond, au centre de la terre et de sa création. Passons en revue les différentes couches sédimentaires des compositions : de la mélodie (omniprésente sur chaque morceaux de manière plus ou moins longue, par exemple sur "Earthborn Evolution") en passant par la densité  (le dernier "Fundamental Process" épuise en ce sens), sans oublier le registre death avec des passages à tabac et de la puissance dite, relative, où la violence présente ne transpire pas du BPM ("The Axiom").

Bon voilà ça c'était pour montrer que cet album est.

Est quoi ? Et bien sans aucun doute l'album de l'année pour beaucoup, l'album de genre du moment, l'album de la réussite, la synthèse des influences et de l'histoire du death technique, concrétisée ici avec toute la virtuosité du genre. Un disque à écouter, posséder, connaitre. Mais. Même si on sent que le travail de composition essaie de mettre en avant la technique au service de la musique, c'est malheureusement l'effet inverse qui apparaît de temps en temps.  Quelle basse ! Les discussions ou échanges basse / guitare sont incroyables, mais quelle omniprésence... A-t-on oubli que la musique est faite surtout de silences ? Chaque partition, pour chaque instrument, devant baisser de ton, de note, de jeu ? Savoir se séparer pour mieux se retrouver, se faire discret pour exploser son génie à la face du monde.  En bref : trop de ... Tue le... C'est bien connu ! Alors même si on n'a pas forcément envie de l'admettre une fois l'album pris en pleine tête comme ces ovnis rares dans la musique, il reste l’hébétement, la torpeur liée au KO. Si bien qu'on n'a pas forcément envie d'y retourner de suite. Une autre approche serait de se demander si on aurait pas besoin de se mettre à niveau pour accueillir l'album en tant que tel :  mettre son oreille au niveau des musiciens ? La musique ne devrait pas souffrir d'élitisme et cette approche n'est pas la bonne. Alors il ne faut en rien retirer l'incroyable du groupe avec cette nouvelle sortie, et maintenant leur discographie : Earthborn Evolution est plus difficile que son prédécesseur, en tout point meilleur, il en devient d'une telle complexité que le plaisir a tendance a se retirer au profit de la "science" musicale. Le groupe va plus loin, voire trop loin. Mais encore une fois, et après tout, c'est une problème de riche.

Tout est dit, j'ai aimé découvrir l'album, apprécié son écoute, mais me suis retrouvé bien emmerdé à le chroniquer. Le piège fourbe.  J'aime cet opus, mais je ne l'aime pas. Le groupe fait probablement partie de ce qui se fait de mieux en ce moment dans la catégorie. Mais il est évident qu'on ne me passera pas l'album aussi souvent que prévu. Passé l'incroyable, on s'habitue, voire on s'ennuie. 


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