CHRONIQUE PAR ...
Ptilouis
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Chris Letchford
(guitare)
-Danny Pizarro
(piano)
-Steven Padin
(piano)
-Evan Brewer
(basse)
-Mark Michell
(basse)
-Steven Padin
(batterie)
TRACKLIST
1) The Star Boys
2) Earthen
3) Sign Of Four
4) Zodiac
5) Rayless
6) In Force
7) Piedra Falls
8) Pearl
9) Ghost Orchid
10) The Gentlemen
DISCOGRAPHIE
Lorsque j’ai vu que Chris Letchford, guitariste et tête pensante de Scale The Summit, voulait se lancer dans un album solo aux sonorités jazzy, j’avais hâte. D’autant qu’il sait très bien s’entourer le bougre, avec Mark Michell (Scale The Summit) et Evan Brewer (The Faceless et, surtout, compositeur de deux très bons albums solos) à la basse et deux membres du très bon groupe de jazz pop prog The Reign of Kindo (Danny Pizzaro et Steven Padin, tous deux au piano). Bref, du beau monde ce qui ne faisait que renforcer mon excitation quand à ce projet. Et le résultat est un album bourré de mélodies de partout, sans une once de metal à se foutre sous la dent.
Les metalleux feront la gueule, à supposer déjà qu’ils appréciaient un tant soit peu Scale The Summit qui restait quand même plus un groupe de prog technico-mélodique que de metal. Mais bon, mettons que les metalleux fassent la gueule et ils ont bien raison. Car ici, Chris Letchford a décidé avec ses comparses de balancer de la mélodie à tout va avec des rythmiques un peu compliquées et un bavardage guitaristique encore plus imposant que dans Scale The Summit. Alors oui, vous aurez du tapping à foison, ainsi que des solos dans les parties les plus aiguës de la guitare, tandis que la batterie fera de gentilles cassures de rythmes accompagnées par des nappes de piano jazzy. De temps en temps, vous aurez aussi le droit à une accélération ("Ghost Orchid") ou à des passages un peu plus catchy (le début de "The Star Boys", "Earthen", ou la deuxième moitié géniale de "Rayless"). Bref, une sorte de jazz prog servi par une orchestration sans faille et un mix faisant bien ressortir l’ensemble des instruments. Ce qui fait que même si la guitare se taille le beau rôle, les autres instruments sont assez présents pour donner une cohérence à l’ensemble.
Cohérence qui peut parfois être un véritable défaut pour un album trop sage. Si la première partie de Lightbox varie les émotions en proposant des morceaux plus rocks et d’autres plus jazz, c’est à partir "Piedra Falls" que cela se gâte. Les morceaux baissent un peu le rythme et on se retrouve avec quelque chose de plus mou, où le piano est davantage présent sans pour autant qu’il y ait assez de peps. Et surtout, l’auditeur fatigue avec ces changements incessants d’idées et ne relève la tête que pour l’histoire racontée par "The Gentlemen". Pour le reste, on notera les jolis influences au piano apportée par les membres de The Reign of Kindo (si vous ne connaissez pas ce groupe jetez une oreille dessus, ça vaut le coup !) qui font à la fois un bon accompagnement et un bon contrepoint au langage parfois excessif de la guitare. Et c’est tout naturellement, qu’on en vient à la conclusion suivante après plusieurs écoutes de Lightbox : si l’album est beau, plutôt ensoleillé, et plaira sans doute aux jazzeux, voir aux progueux, il lui manque le peps et le twist que possèdent les albums de Scale The Summit ou The Reign of Kindo que ce soit le côté metal pour l’un ou la voix pour l’autre.
Plein de bonnes volontés, Chris Letchford livre avec Lightbox un album de jazz prog fort sympathique avec des mélodies entêtantes que ce soit à la guitare ou au piano, mais pêche dans sa deuxième moitié par un manque de punch et de surprises. Un bel album donc qui ravira les amateurs de mélodies mais auquel il manque une certaine touche de folie. En espérant que pour son prochain album, Chris ose aller plus loin. Il en est largement capable.