CHRONIQUE PAR ...
Amdor
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Diego
(chant)
-Romain
(chant+guitare)
-Martyn
(guitare)
-Jonathan
(basse)
-Morgan
(batterie)
TRACKLIST
1) Kronos
2) No More Safety
3) One to Kill Them All
4) Inferno
5) Rise Above
6) New Journey
7) Death Eaters
8) At War With Myself
9) No Pride
10) Psycopath Army
11) Mind Control
DISCOGRAPHIE
Vous en connaissez beaucoup des groupes invités à se produire au Wacken après une seule démo ? Avouez qu’il n’y en a pas des masses, mais Frontal fait partie de ces rares privilégiés depuis 2010, après avoir remporté un tremplin réservé aux groupes français non signés. Depuis, le groupe a signé chez Klonosphère (pépinière de talents s’il est encore nécessaire de le répéter) et a pris son temps pour composer un premier album qui réponde aux attentes. Cinq ans déjà se sont écoulés depuis la fameuse démo, mais ce Death Eaters est finalement arrivé. Alors, verdict ? Est-ce que Frontal a finalement décollé ?
Première écoute et première réflexion de chroniqueur : « bah vindiou ça ne va pas être évident de faire cerner aux lecteurs le genre pratiqué ». Il suffit de se balader à droite à gauche sur différents sites musicaux pour se rendre compte que l’étiquette collée à la musique de Frontal n’est jamais deux fois exactement la même. Le groupe lui-même ne semble pas s’être vraiment préoccupé de la question, se définissant simplement comme un groupe de deathcore progressif. Mais comme la réalité est bien plus compliquée que cela, ne soyez pas surpris si la musique de Frontal n’a absolument rien à voir avec Born of Osiris ou Within the Ruins. Dans la réalité, les Lyonnais semblent plutôt se trouver à mi-chemin entre le thrash-death et le groove, en saupoudrant le tout de mathcore. Mais bon, de toute façon, cette réflexion tient plus du pinaillage qu'autre chose alors recentrons nous sur le cœur de cette chronique : la cuisine la musique.
"Kronos" donne le ton d’entrée : syncopes et mosh parts, mais aussi riffs alambiqués et techniques. Finalement, on pourrait appeler ça du « metal moderne à la française », qui rappelle assez fortement d’autres formations hexagonales très intéressantes comme Outcast, entre autres. Force est de constater que Frontal n’a pas atterri chez Klonosphère pour rien puisque le groupe affiche une belle maîtrise technique au service de compositions de très bonne qualité globalement. A ce titre, on ne peut que vanter le démarrage de l’album - les deux premiers morceaux en particulier – qui est tonitruant, enchaînant les rythmiques imprévisibles. Le reste de la galette ne démérite pas non plus, le groupe nous offrant une bonne poignée de très bons titres parfaitement taillés pour le live, avec en tête de file l’excellent "At War with Myself" et le morceau final.
Cependant, au fil des écoutes, quelques regrets viennent pointer leur nez. Le principal reproche qu’on peut formuler à propos de ce Death Eaters est lié au mixage très sec qui manque cruellement d’ampleur et fait perdre une partie de l’impact que pourraient avoir ces compositions. A une époque où on a plutôt l’habitude de se plaindre de l’inverse, des productions super testostéronées à l’américaine, votre humble serviteur donne peut-être l’impression de ne pas savoir ce qu’il veut mais il reste persuadé qu’il existe bel et bien un juste milieu. Ce souci se ressent d’autant plus sur le morceau éponyme, plus mid-tempo, qui en pâtit beaucoup, surtout que l’essai de chant clair n’est pas vraiment concluant. Rien de dramatique pour autant, Death Eaters a bien d’autres atouts à faire valoir et reste un album tout à fait convaincant, mais avouez que c’est rageant !
Avec une véritable production d’envergure, Frontal aurait pu ne récolter que des éloges à propos de ce premier album. En digne représentant du metal klonosphérien, le groupe ne révolutionne aucun genre, mais a d’ores et déjà de sérieux atouts à faire valoir. Death Eaters ne fait certes pas partie des albums incontournables de l’année, mais il laisse entrevoir de très belles choses et notamment un très bon niveau technique. Il reste maintenant aux Lyonnais à gravir les échelons de la scène française, ils en ont les capacités.