CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Shay Santiago
(chant+guitare)
-Nathan Beaty
(chant+basse)
TRACKLIST
1) Amerigeddon
2) Prostitution of the Constitution
3) Warfare Isn't Fair
4) Universal Healthscare
5) Defying Their Gravity
6) One Nation Under Fraud
DISCOGRAPHIE
« Hey tiens S1pho, un groupe 'ricain avec une pochette rigolote qui joue du thrash ou du death, je crois qu'eux même ne savent pas trop en plus. (...) En plus auto-prod' les mecs sont de vrais indés, tu peux ? (...) Hein quoi t'as pas l'temps ? Bon de toutes façons tu as déjà reçu le promo. @llez tchao' j'attends ta chro » . Ainsi aurait probablement parlé un collègue du webzine si nous étions suffisamment nombreux pour nous le permettre. Mais c'est surtout la curiosité et le nom du deuxième morceaux qui me font m'approprier ce machin. Découverte.
Autant que l'on peut s'y retrouver, le groupe (ou plutôt duo) est originaire de Caroline du Sud et semble proposer (ce n'est pas très clair) leur deuxième production; entre le EP et l'album puis-qu’avec six titres pour une demi heure de décibels il est casuistiquement pas simple de s'y retrouver. Peu importe, « balance le son papi Chulo »! Bon on ne va pas passer dix lignes à tenter de définir le genre pratiqué par les mecs car de toutes évidences ça se ballade un coup dans le thrash oldschool et un coup dans le gentil death (j'ai pas dit melodeath pour autant). L'opener "Amerigeddon" propose tous les plans des deux genres : qu'j'te riffe pas ici , que j'te riffe par là et puis un coup de blast, de mitraillette, une pincée de rocaille-vocale, un petite bridge mélo /mid tempo pour reprendre de plus belle sur les premiers plans. Pas mal du tout ! Le son est un peu poisseux, mais ça colle à la voix et au genre. Le coté traditionnel ou classique des genres est pas mal foutu. Coté thème proposé, l'unique lecture (et le compréhensible des chansons) fait également dans le cœur de cible du genre : le système, la vilaine politique (méchant gouvernement et « s*l*pe » de guerre).
"Prostitution of the Constitution" et le suivant "Warfare Isn't Fair" se montrent en colère. Au moins les mecs ne simulent pas et duo veut dire deux chants : ça grogne, ça scream et ça montre bien la colère. En tout cas pas de dentelle ni de finesse car les compositions, même pour les plus longues, sont construites logiquement en suivant les codes décrits ci dessous : pas d'originalité là dedans, mais pas non plus d'erreur ou de faute dans la réalisation ou l'orchestration. On se surprend même à apprécier quelques riffs et mélodies ("Defying Their Gravity" ou l'intro vitaminée de "One Nation Under Fraud"). D'ailleurs à marier les genres, on fini par flirter avec n'importe qui et le groupe (à savoir si c'est volontaire) dilue quelques courtes saveurs hardcore, plutôt malvenues, suffisamment présentes pour s'en faire la réflexion. C'est dommage car ça dépote assez coté utilisation du old-school thrash ou old-school death pour se perdre dans ce genre qui pour le coup souille plutôt qu'autre chose. Mais ce ne sont que quelques détails. La demi heure est constante et compacte. Sans erreur, mais sans génie, on se passe les six titres en tapant parfois du pieds ou remuant un peu la tronche.
Bon alors on fait quoi ? Pour les boulimiques allez-y : procurez vous la version physique. Pour les curieux, un achat numérique vu le prix proposé peut être un petit plaisir qu'on se fait comme ça juste pour soi et la musique. Trente minutes pas « dégueu » à s'enfiler qu'il pleuve ou qu'il crame, en allant en manif' ou en pique-nique. Bref sans originalité mais sans escroquerie, Centura propose son produit fait maison. A voir à l'avenir par curiosité si le groupe booste sa recette.