CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Henri Sattler
(chant)
-Dirk Barelds
(guitare+basse)
-Ricardo Gelok
(guitare+basse)
-Michiel Van Der Plicht
(batterie)
TRACKLIST
1) Astral Death Reign Algorithm
2) Maelstrom
3) Eternal Winter
4) Violence Reigns Supreme
5) Black Ashes
6) Virus
7) Infection Of Infinity
8) Inheritors Of Pain
9) Unleash Mayhem
10) Biomechanoid
DISCOGRAPHIE
Depuis la mort de Dissection, et l’arrivée de Thulcandra, on n’a pas tellement vu les émules du style se multiplier. Tout au plus, profitons-nous encore du fait que certains groupes de la scène de l’époque n’aient pas splitté et continuent dans leur lancée, ainsi les trublions de Necrophobic et leur dernier album chroniqué par ici. Alors, trouver de jeunes groupes qui se lanceraient dans cette voie et honoreraient la mémoire de leurs défunts ancêtre, voilà qui met toujours un peu de baume au cœur.
Alors, quand des Néerlandais se pointent en lançant directement les hostilités à la façon d’un Lord Belial de la belle époque, à coup de trémolo et de blast furieux, on serait tenté de montrer tout de suite une sympathie sans borne à leur égard. Autant ne pas se le cacher, Winter Of Sin est un groupe très capable, mais tout de même condamné à la D2, car ne pouvant espérer aspirer à la même excellence que ses plus illustres pairs des années 90. Un léger sourire et la nostalgie nous prennent donc en entendant "Astral Death Reign Algorithm", mais ce premier disparait lors des ralentissements de ce titre, qui tendent à le rendre un peu poussif. Pourtant, en dehors de ce détail fort dommageable, les mélodies froides, telles que ne les auraient pas reniées un Unanimated, sont au rendez-vous, comme sur cette "Maelstrom" vindicative, nageant entre black et death et enchaînant les riffs glacés. On s’y croirait ; à condition de jouer pleinement la carte du « c’était mieux avant ».
En effet, pour ce qui est de la personnalité, Winter Of Sin pêche complètement, malgré le cœur qu’il met à l’ouvrage. De ce fait, l’auditeur passe un peu son temps à se dire que tel passage aurait pu figurer sur tel autre album de tel autre groupe. D’autant plus que tout n’est pas forcément très engageant, ainsi qu’en témoignent certains riffs pas franchement folichons, un peu à l’exemple des passages en trop dans l’unique album de Decameron. Que de points négatifs jusqu’ici… Alors pourtant que les Bataves sont à quelques occasions aptes à nous offrir des fulgurances, comme le titre éponyme ou "Black Ashes", qui permettraient d’arguer du meilleur quant à l’avenir du genre pratiqué, si le reste n’était pas tiré vers le bas par les quelques platitudes déjà évoquées. En effet, lorsqu’on peut délivrer sur quelques titres des trémolos mélodiques entre l’épique et le glacé, entrecoupés de passages mid-tempo qui font monter doucement la sauce, et que l’on parvient à se vautrer dans ce schéma sur d’autres, la remise en question est de rigueur. Et pourquoi pas un titre complètement blasté à la manière du titre d’introduction d’Enter The Moonlight Gate. Bref, on s’égare un peu, et au final, on conservera plus de bienveillance pour eux qu’autre chose, parce que rareté du genre et qualité finalement assez constante oblige.
Une recette appliquée à la lettre, avec moult respect, mais tout n’est pas à sauver. Violence Reigns Supreme commence avec un titre poussif, mais sait par la suite rectifier le tir, même si tout est loin de pouvoir figurer au panthéon du genre. Au final, un album très correct, ravivant la nostalgie, et le regret quant au fait que le genre ne soit plus répandu, même si la scène black mélodique, assez démocratisée maintenant, peut fournir quelques substituts.