CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Psycho666
(chant)
-Krom
(guitare+claviers)
-Sedfast
(guitare)
-Crafter
(basse)
-Infaustus
(batterie)
TRACKLIST
1)Funeral of the Fallen Angels
2)Mother With the Tears of Blood
3)Departure Towards Death
4)The Turn of the Shadow
5)Support the War Against Christianity
6)In Nomine Balaam
7)Fuck You... Jesus Christ
8)Perversion of Whore
9)Infernal Decline
10)Requiem of Melancholy
DISCOGRAPHIE
De la France nous proviennent souvent de nombreuses surprises pour peu que l’on soit un minimum curieux de cette scène black metal underground reniée mais pleine d’idées et de renouveau. Balaam fait partie de celle-ci au même titre que ses confrères d’Ancêtres, de Unholy War ou encore d’Obtenebratum. A la première écoute de Blasphemy Diabolica, certains auront trop vite fait de tout mettre dans le même sac et de laisser Balaam sans ressource, perdu au fond d’un tiroir avec les autres disques de prétendus true métalleux. C’est mal. Balaam, ma foi très underground aussi bien dans l’âme que dans la production, s’il n’échappe pas à quelques clichés sataniques, doit être apprécié à sa juste valeur, à savoir une bande de musiciens passionnés prêts à tout pour faire renaître ou tout du moins ne pas faire sombrer le beau black metal qui remplit nos oreilles depuis des années.
Balaam n’a rien oublié de ses ancêtres. Sans être attaché aux sources par des chaînes, on ressent dans ce travail une vraie influence des bons moments de la deuxième vague des années 90 avec aussi quelques relents thrash de Bathory et une teinte pagan générale. Les morceaux de Blasphemy Diabolica sont assez courts (sauf "The Turn Of The Shadow"), mais remplissent parfaitement leur rôle. Les guitares ne s’arrêtent pas seulement à imposer un rideau de saturation. Il y a bien une certaine recherche, parfois tordue et complexe, derrière tous ces titres. Le chant de Psycho666 est quant à lui assez bon, bien saturé, même si trop en retrait dans la prod. Certains growls viennent remplacer les cris sur les moments plus lourds.
Mais ce qui fera la personnalité de ce combo de Tourcoing, c’est sans aucun doute la touche progressive injectée dans ses morceaux, sans perdre le fil au fur et à mesure que le temps passe. Après une intro un peu conventionnelle mais très martiale (l’outro est aussi assez magistrale dans le genre), "The Turn Of The Shadow" va dans ce sens avec de nombreux breaks et reprises de thèmes à des tempos différents. Encore plus sombre, "Mother With The Tears Of Blood" possède une construction bien menée, rebondissante, à la fois progressive et très violente dans laquelle les guitares s’en donnent à cœur joie dans l’alternance de passages pur black et d’autres en lead. Balaam possède aussi un coté très guerrier avec l’ultra rapide et court "Support The War Against Christianity" (oui, ce titre rappelle Dark Funeral ou bien Malleus Maleficarum). Mais je crois que la palme du meilleur titre, peut être parce qu’il est plus violent encore et sans aucune concession revient à "Fuck You … Jesus Christ", une vraie bourrasque de violence à la Enthroned, court encore une fois, mais très intense. D’ailleurs, ça fait du bien d’entendre une débauche d’agressivité, comme ça, même avec un son tout de studio-perso vêtu. Et l’intro de chant grégorien, proche de ce qui se fait avec Deathspell Omega, ajoute encore à la véhémence de ce titre.
Si le son n’est pas toujours excellent, souvent écrasé par une prod approximative, guitares grinçantes ou chant qui mériterait une mise en avant, cela ne gène pas à l’appréciation de la qualité globale de l’album et du groupe en général. Dommage qu’Infaustus, le batteur, ne soit plus de la partie. En attendant, il est conseillé de jeter une oreille attentive sur ce groupe, ne serait-ce que par respect de sa scène, noble et grande.