CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Hand of Doom
(chant)
-Black String
(guitare)
-Command
(bass)
-Ratwing
(batterie)
TRACKLIST
1) Orexis
2) Howl from the Coffin
3) At Midnight I'll Possess Your Corpse
4) Ungodly Warlock
5) The Bestial Abyss
6) Black Deserts
7) Jaws of the Unknown
8) The Fen
9) Cellar Grave Vampire
10) Under the Grudge
DISCOGRAPHIE
Quand on appelle son groupe Vampire, on s’expose forcément aux railleries. Surtout lorsque le premier album porte le même nom… Les Suédois, à fond dans leur trip sanglant, rejettent en bloc tout le métal des années 90 et 2000 qui a pourtant été particulièrement prolifique par chez eux. La référence est faite à Kill’Em All, c’est tout dire ! Malgré tout, Vampire rejette cette étiquette old school que tout le monde revendique aujourd’hui (paraît-il). « La différence entre les hommes et les petits garçons, c’est la conviction. » Bref, les Suédois nous jouent un trip thrash metal teinté de death et de black avec un son digne des productions d’antan. Alors entrez dans votre cercueil, servez-vous un verre de sang bien frais et partez pour un voyage dans un manoir lugubre peuplé de chauve-souris agressives.
Quant à avoir un univers à développer, autant le faire à 100%. C’est ce que fait Vampire. Il propose un mix fait de musique old school et des thèmes de suceurs de sang. Le côté thrash est bien présent et les tempi sont souvent élevés, à l’image de l’opener "Orexis" ou encore "At Midnight I’ll Possess Your Corpse", "Black Desert" ou "Cellar Grave Vampire" (on notera au passage les thèmes des morceaux). Ces morceaux sont souvent les moins originaux mais ont une efficacité indéniable. Ils attaquent en force, ralentissent peu et ne donnent aucun répit à l’auditeur. Ils sont souvent courts, sous les trois minutes. Une attaque à l’essentiel donc. Les riffs et leads se succèdent à un rythme effréné et le travail des guitares est appréciable, même si on aurait aimé que la rythmique soit au même niveau. Heureusement, quelques morceaux apportent une variété à l’ensemble. "Howl From The Coffin" est un mid-tempo efficace qui montre que le groupe sait travailler ses ambiances. On ressent parfaitement le thème de l’album tant on se croirait dans un film d’horreur. Le groupe est capable aussi d’amener des morceaux plus longs, comme "The Bestial Abyss" qui apporte un vrai plus à l’album par sa (relative) complexité et un break très réussi. De même, "The Fen", commençant par une introduction mélodique à la basse, propose un éventail large de sonorités sur près de cinq minutes.
Ce mélange thrash/death est porté par un chant black. Original, mais prévisible vu les thèmes de prédilection du groupe. Le chanteur Hand Of Doom (notons au passage que le groupe continue son délire dans les pseudos des membres) s’époumone à tout va. Cela manque un peu de variété, mais c’est parfaitement adapté. Hélas, dans certains passages, le chant manque un peu d’agressivité. Il est en effet modifié de manière à ce qu’il sonne comme sorti d’outre-tombe. C’est adapté, certes, mais à des moments cela manque un peu d’attaque. Malgré tout, cela renforce l’identité de Vampire. La même remarque peut être donnée à la production. Cette dernière est assez crade et manque de puissance. Du coup, le travail des guitares n’est pas vraiment mis en valeur tant le rendu paraît brouillon. On s’habitue à la longue, mais la première écoute ne donne pas très envie. Là encore, cela donne le côté année 80 qu’aime le groupe. Est-ce que c’est pertinent pour autant ? Malgré tout, le groupe possède des qualités de composition qu’il ne faut pas négliger, mais il paraît inutile de se tirer une balle dans le pied.
Pour pleinement apprécier ce Vampire, il paraît nécessaire de rentrer dans le trip des Suédois avec un peu de second degré. Une fois fait, on appréciera des compositions efficaces qui, lorsqu’elles font un peu d’effort, peuvent se révéler des plus intéressantes. Malgré tout, avec seulement 36 minutes au compteur, on attendra un deuxième album pour se faire une véritable opinion sur ce groupe qui considère que « l’homme a survécu à l’apocalypse, mais pas le metal. » Je vous laisse méditer là-dessus...