CHRONIQUE PAR ...
Amdor
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Florian Gabriele
(chant)
-Jean-Baptiste Machon
(guitare)
-Marc-Antoine Foulon
(guitare)
-Eduardo Meneses
(basse)
-Cédric Ciulli
(batterie)
TRACKLIST
1) Swamp Forever
2) A Mandatory Bloodshed
3) Oppresive Procession
4) Burden of the Flesh
5) Catharsis for the Fallen
6) Entombment of a Monarch
7) Slaughtering the Weakest
8) A Way to Survive
9) Locusts
10) Holy Cleansing
11) Vows of a Tyrant
12) Coronation
DISCOGRAPHIE
The Walking Dead Orchestra, en voilà un nom qui devrait en faire sourciller plus d’un. Que ça soit la surprenante référence à la fameuse série télé ou la mention « Orchestra » qui ne peut que nous rappeler les Suédois de Diablo Swing, difficile d’imaginer face à quoi nous allons nous retrouver en lançant ce disque. On se rendra pourtant vite compte que ce patronyme sera bien la seule véritable originalité de notre combo savoyard. Nulle trace en effet de cuivres latino cette fois-ci mais plutôt des gros mosh parts pour ce Architects of Destruction, premier album du groupe.
Si les sorties de la Klonosphère nous avaient habitués à une musique relativement subtile en général, à grand renfort de nouveaux talents en matière de prog, force est de constater que TWDO (on les appellera comme ça) n’officie pas dans ce créneau : préparez-vous à déguster du bon gros deathcore à la mode US ! Vous aimez Carnifex, Suicide Silence ou encore Whitechapel ? Vous êtes prêts à sacrifier l’originalité pour une pelleté de riffs bien gras qui tabassent ? Vous êtes amoureux des breakdowns joués sur une seule note et des pig squeals ? Ne cherchez pas plus loin, vous voici la preuve que vous pouvez trouver votre bonheur en France. Après tout, les Grenoblois ont bien appris leurs gammes et ont repris tous les moindres codes du genre si bien qu’au final rien ou presque ne les différencie de leurs aînés d’outre-Atlantique. Forcément, ces ressemblances impliquent d’une part que cette sortie bénéficie d’un soin technique de haute tenue mais aussi d’autre part que l’album souffre des mêmes maladies qu’une partie des grands pontes du style…
Dans ces conditions, inutile de revenir sur le mix béton (avec un son de batterie pas assez naturel comme souvent, mais passons…) ou sur le très bon niveau technique des musiciens (qui se paient même le luxe de quelques solos de gratte bien foutus), c’est plus ou moins la même rengaine que d’habitude. Malheureusement, il en est de même quant aux regrets à nourrir : comme souvent dans ce style, les compos sont très pros et sont redoutablement taillées pour la scène mais, pour être franc, difficile de les distinguer toutes entre elles tant elles suivent un schéma de composition similaire ("Vows of a Tyrant", morceau mid-tempo et plus mélodique étant la seule exception). Ainsi, cette absence de vrai point d’orgue et l’homogénéité en matière de qualité comme d’ambiance sont les deux éléments qui pénaliseront cette sortie, surtout dans un genre aussi saturé. Dans ces conditions, TWDO n’étant pas la formation la plus rapide, ni la plus brutale, ni même la plus technique, Architects of Destruction ne fera pas de vague et ne connaîtra sans doute pas de succès en dehors des acharnés du genre.
The Walking Dead Orchestra est donc une nouvelle formation à ranger parmi la myriade de bons groupes de deathcore qui font parfaitement le job qui risquent d’avoir toutes les peines du monde à s’imposer, la faute à un secteur hyper concurrentiel. Sans faire forcément moins bien que les autres, ce premier essai, même s’il démontre de belles choses, reste encore bien trop générique pour convaincre pleinement. Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour l’opus suivant !