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CHRONIQUE PAR ...

73
Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Caro
(chant)

-Lennart
(guitare)

-Gilles
(basse)

-Ivo
(batterie)

TRACKLIST

1) Beeltenis
2) No Rest for the Weary
3) Upheaval
4) As I Look into the Abyss
5) The Abyss Looks into Me
6) Condor Tongue
7) Offer Aan de Leegte

8) 
Agartha
9) 
Nomads
10) 
Clair Obscur

DISCOGRAPHIE

Eros / Anteros (2013)
Rheia (2016)

Oathbreaker - Eros / Anteros
(2013) - hardcore chaoscore blackisant postcore Grand luxe - Label : Deathwish Records



Mais bordel, ce n'est pas juste. Pourquoi les belges sont-ils aussi forts en hardcore (au sens large) foutredieu ? Comment font-ils pour arriver à sortir de leur petit pays tout pacifique des trucs aussi désespérément énervés et abrasifs que Rise And Fall, Facedown, Arkangel ou encore Feu-Do or Die ? Je m'étais dit que cela allait se calmer, que la scène française pourrait bientôt reprendre le dessus malgré le récent split de Kickback, mais là-dessus survint le drame, je me pris Eros/Anteros d'Oathbreaker dans la face. Après quelques écoutes, je dus me rendre à l'évidence et rendre les armes : ces foutus belges sont bien trop bons pour nous (du moins en hardcore). Oathbreaker, c'est rien de moins que l'une des plus grosses branlées de l'année passée, et voici pourquoi.

Mais avant de lui ouvrir le bide, il s'agit de décrire un peu la sale bête : Oathbreaker a été fondé en 2008 à Gand (Belgique donc), et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils n'ont pas perdu de temps. A peine le temps de sortir un EP début 2011 que les gusses étaient déjà signés chez rien de moins que Deathwish Records (fondé par Jacob Bannon himself), soit l'absolue autorité en termes de hardcore « autre que old-school », si je puis dire. Un premier album remarqué plus tard (Maelstrom, mi 2011), ces vindicatives jeunes personnes avaient fait leur trou sur la scène hardcore européenne. Trou qu'ils vont sans nul doute élargir suffisamment pour y balancer toute la concurrence avec la sortie de cette boucherie, que dis-je, de cette boucherie-charcuterie-traiteur-abattoir de second album, Eros/Anteros. Si Maelstrom était déjà hyper prometteur (écoutez donc "Origin" ou "Hierophant" pour voir!), Eros enfonce lui le clou avec une rage toujours aussi certaine et une maturité non moins impressionnante. Alors certes, ce second opus de hardcore sombre et chaotique sent encore assez fort le Converge (influence majeure des belges à n'en pas douter, écoutez "Upheaval" ça devrait largement suffire pour vous convaincre du bien fondé de cette assertion), mais l'influence des brutes de Boston est mieux digérée et surtout Oathbreaker semble être parvenu à en tirer la substantifique moelle : d'un côté, ces riffs complètement pétés mais si efficaces de Kurt Ballou : on pense à "Upheaval" donc, mais aussi à cette tuerie de "As I Look In The Abyss", ou encore à l'excellente "Offer Aan De Legte" dans une veine nettement plus lourde et doomesque mais tout aussi Convergienne.
De l'autre, ce puissant sentiment d'urgence avant tout véhiculé par la folie de la batterie (même si sur ce point le marteleur d'Oathbreaker n'est pas encore au niveau de l'intouchable Ben Koller) et le chant (les timbres de Caroline Tanghe - oui oui vous avez bien lu, et on y reviendra - et de Jacob Bannon étant finalement assez comparables en termes de destruction totale de cordes vocales). Mais plus encore, Oathbreaker a rajouté des cordes à son arc. Ainsi, là où l'on ne pouvait que distinguer en filigrane l'influence black metal du groupe, cette dernière ressort plus puissamment sur Eros, et notamment sur "No Rest For The Weary", un des meilleurs opener qu'il m'ait été donné d'entendre depuis pas mal de temps (et sans doute "Gods Of Atlantis" des excellents Everything Went Black, sur leur non moins excellent Cycles Of Light). Elle affleure également à la fin de "Condor Tongue", et crève carrément la surface des eaux noires et agitées sur certaines séquences de "Nomads", en alternant merveilleusement avec saillies thrash du plus bel effet. Fort. Influence post-core également, ne serait-ce que sur la géniale "Offer Aan De Legte", qui arrive à sonner de manière aussi malsaine que mélodique et dont le boulot rythmique est des plus impressionnants. Le même type d'influence ressortant fortement sur le closer "Clair-Obscur", on comprend mieux pourquoi Amen Ra les a emmené en tournée. Oathbreaker est également parvenu à varier un peu plus son propos, ce qui est vraiment bien vu de leur part. On retrouvera donc des morceaux à consonance légèrement plus mélodique et tirant clairement vers le post-core, on l'a dit, comme sur le fabuleux pavé "The Abyss Looks Into Me", où le groupe amène même un peu de chant clair (tout comme sur "Agartha") sur les couplets pour un résultat superbement exécuté et assez surprenant.
La richesse du morceau, les lignes de chant et les variations de timbre ne laissent en effet plus aucun doute sur l'étendue du talent de Oathbreaker et particulièrement de celui de la frontwoman des belges. Car oui, Oathbreaker a une chanteuse. Sacrément étonnant et rare pour la scène (à part Candace Kucsulain je ne vois pas, et encore on ne parle vraiment pas du même style de hardcore), mais on ne s'arrêtera pas plus cet aspect tant cette dernière semble parfaitement à sa place dans ce groupe, aussi barrée que ses copains et absolument pas mise en avant pour des questions d'image ou de ventes d'album, ce dont on ne peut que les féliciter. Très franchement on aimerait bien faire taire un peu la machine à louanges mais on vous assure qu'on est absolument pas dans la dithyrambe de fanboy enamouré, juste dans le constat réjoui et un peu sur le cul que tout, mais absolument tout, bute dans cet album. Il n'y a rien à jeter, voilà, sauf peut-être la longueur un peu excessive mais pourtant absolument pas vaine de ''Clair-Obscur'', closer hyper progressif au début mélancolique et éthéré, pour finalement éclater dans un final blackisant, mais pas si pesant et sombre que cela.  Et puis merde, non, même ce morceau défonce si on prend le temps de le laisser se développer. Bref, je ne sais pas trop comment conclure cette chronique tant cet album m'a mis un gros tarif. J'aurais déjà bien envie d'inviter (voire de forcer) absolument tous les fans de hardcore un peu extrême de tout le monde entier dans son exhaustive intégralité à écouter d'urgence ce bijou, et après je souhaiterais ardemment en causer avec eux (oui, eux tous) pendant des heures entière.

Voilà à peu près le niveau de joie que m'a procuré la seconde sortie d'Oathbreaker, et croyez moi, même si j'ai parfois tendance à m'enflammer sur ce qui me plait, un kiff d'un tel niveau est rare. Cet album casse les codes et les genres gravitant entre hardcore, chaoscore, black et postcore avec encore plus d'allant et de facilité qu'un Everything Went Black, dont j'avais pourtant vraiment adoré le style, et même qu'un Rise And Fall ou un Birds In Row, pour citer du lourd. Oathbreaker marche droit dans les pas des plus grands groupes de hardcore option chaos et on ne peut que leur souhaiter de garder le même line-up de tueurs et d'éviter les écueils de la vie parce que tel que c'est parti, la machine à branlées fonctionne à plein régime et cela serait vraiment dommage qu'elle s'arrête en si bon chemin. Bref, grand album, grand groupe, mille bravos à eux.




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