CHRONIQUE PAR ...
Ptilouis
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Franck Garcia
(chant)
-Damien Marco
(guitare)
-Bastien Sablé
(clavier)
-Stéphane Lambert
(Basse)
-Emmanuel Colombier
(batterie)
TRACKLIST
1) Rise
2) Celestial sword
3) Unfold legend
4) Keeper of the flame
5) The Path
6) Faeries Secret Garden
7) Arkanya
8) Pandemonium
9) Nevermore
10) Frozen
DISCOGRAPHIE
Je l’admets. J’ai choisi cet album car le nom d’Operadyse me faisait rire et je trouvais la pochette incroyablement clichée. Le titre de l’album, Pandemonium, ne me semblait pas forcément beaucoup mieux et je m’apprêtais à me payer une bonne tranche de rigolade en écoutant le CD. Et non, finalement j’ai fermé ma gueule et j’ai écouté un album de power metal dont la composition avait de quoi me surprendre (avec Franck Garcia chanteur de Spheric Universe Experience et Emmanuel Colombier batteur d’Ultra Vomit). D’autant que les morceaux me rappelaient mes premières découvertes du genre. Après plusieurs écoutes, j’en venais à la conclusion que Pandemonium était un album profondément sympathique.
Sympathique, car les références aux anciens groupes sont nombreuses et bien faîtes. Rhapsody of Fire pour commencer avec ces titres qui fleurent bon le côté épique et grandiloquent, mais aussi et surtout par l’importance et la qualité des éléments symphoniques dans les différents morceaux, notamment grâce aux nappes orchestrales de Bastien Sablé. Que ce soit les chœurs virils ("Pandemonium", "Nevermore"), l’utilisation de violon (la fin d’"Arkanya") ou d’une flûte bien présente tout au long de l’album afin de donner un côté plus doux ,voir positif à certains passages ("Unfold Legend", "The Path"), l’aspect symphonique est à la fois la grande réussite de l’album et ce qui donne une identité un peu à part aux français. Pour autant, les caractéristiques du power metal ne sont pas mises de côté avec "Celestial Sword" rappelant un Stratovarius des temps anciens ou une intro digne d’Helloween sur "Keeper of The Flame". On n’oubliera pas non plus de citer les clins d’œil à Sonata Arctica dans "Unfold Legend" ou "Fairies Secret Garden" pour faire un tour convenable des influences du groupe. Et pour accompagner le tout, les différents instruments savent être au service de la musique et sont d’ailleurs bien aidés par une production plus que correcte (même si la basse n’est pas très audible) : la batterie mitraille comme il faut dans les passages heavy tout en sachant aussi se montrer plus discrète et la guitare de Damien Marco nous offre de nombreux solos très agréables, souvent très mélodiques ("The Path", "Pandemonium") et parfois dans un style néoclassique ("Celestial Sword", "Nevermore"). Bref, vous l’aurez compris, ce disque est aussi agréable par ses références, mais aussi, étrangement, par sa sincérité.
Sincérité, car Pandemonium est composé de telle sorte qu’il reflète l’évolution chronologique du groupe et de la manière que Damien Marco a de composer les morceaux (puisque c’est essentiellement lui qui s'y est attelé). On passe d’une écriture assez simple et directe au début de l’album ("Celestial Sword") avec des refrains souvent efficaces ("Keeper of The Flame") à des compositions plus complexes, moins joyeuses (même si la flûte reste toujours présente) où Franck Garcia montre l’étendue de son talent de chanteur passant de registres plus tristes à d’autres plus heavy ("Pandemonium" ou le pré-refrain de "The Path" en sont de bons exemples). On a même le droit à des jeux de voix entre l’ex-chanteuse du groupe (Jennifer Lassalle sur l’E.P Hope Era Dies) et Franck Garcia pour un contraste fort agréable ("The Path", "Arkanya"). Seule l'outro finale calme "Frozen" déçoit, trop longue et peu intéressante. A part cela, il n’y a pas grand-chose à dire sur le chant qui s’avère efficace de bout en bout. Cette évolution dans la composition se voit aussi avec "Nevermore", un morceau plus court qui possède une cohérence et un aspect entraînant très efficace, que ce soit grâces aux orchestrations, aux autres ajouts du clavier ou à un excellent solo de guitare aux accents mélodiques puis néo-classiques. Un très bon morceau qui laisse présager de bonnes choses pour la suite. Bien sûr, tout n’est pas rose et certaines pistes s’avèrent moins marquantes ("Unfold Legends") ou ne mélangent pas bien les aspects tragiques et épiques (le refrain de "Fairies Secret Garden"), mais l’ensemble reste largement positif.
Pandemonium d’Operadyse est donc une réussite. Pas très original, le disque reste tout de même très agréable à écouter de bout en bout grâce à sa dose de mélodies et de refrains entêtants qui poussent à le réécouter régulièrement. Il ne manque plus aux montpelliérains qu’à développer davantage une personnalité encore timide et nous tiendrons là un excellent groupe de power metal symphonique. Allez les déçus de Rhapsody of Fire, venez un peu soutenir ces français, ils en valent la peine !