CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16.5/20
LINE UP
-Maggo Wenzel
(chant)
-Harry Gandler
(guitare)
-Alexander Schmid
(basse)
-Man Gandler
(batterie)
TRACKLIST
1) Controlled Collapse
2) Dehumanized
3) Cause & Effect
4) Brute-Force-Methode
5) D1s3mb0d1m3nt
6) Rebornation
7) Perceptive Illusion
9) Hyper-Detection 2.0
10) Create / Negate
11) The Vortex Within
12) Resurrection
DISCOGRAPHIE
Salzbourg, Autriche, 1992. Ce n'est pas la date anniversaire de Sissi-Romy, Arnold Schwarzy ,voire le poiscaille de Schubert ou autres œuvre straussienne ou mozartine (si si, j'ose), mais les références historiques du groupe Mastic Scum. En effet, plus de vingt ans que les death musiciens trainent leurs guêtres et reviennent à peu près tous les trois ans avec un nouvel album. Ainsi après les Zero, Scar, Mind et Dust voici C T R L . Où l'art de sortir des noms d'album façon « simple word » or « sms-style ». C H R O N I Q U E.
Si on vous balance des titres de chansons et que l'on vous demande de donner un nom de groupe pouvant les écrire, vous dites quoi ? "Deshumanized" ? "Hyper-Detection 2.0"? "The Vortex Within" ? On a envie de dire Fear Factory (peu importe la période). "Rebornation"? "Brutal-force-methode"? "Create/negate"? Des mecs comme Cannibal Corpse ou en tout cas du brutal death de ce type ça vous va? Et bien voilà ce qu'on pense à la lecture des titres de ce cinquième album qu'est C T R L. Alors ajoutons un clin d’œil grind dans le Scum de leur band-name et voilà profilé le style du groupe. Et ce n'est pas les écoutes qui vont nous dire le contraire. Alors avant de rentrer un peu plus dans le détail, résumons de suite pour une fois en affirmant que Mastic Scum réussit une belle synthèse de leur vingtaine d'années d’expérience et nous livre ici une galette à déguster quelque soit l'époque. Épiphanie on s'en contre branle ! Un joli coup de poing pour fin 2013/début 2014. L'album démarre avec un "Controlled Collapse" qui parait long et lourd, malgré la simplicité du morceau. Simplicité ne veut pas dire manque de densité car en moins de cinq minutes le groupe nous met KO. On sait d'entrée que le groupe va faire souffrir agréablement son auditoire.
Les riffs sont énormes et assez techniques. La batterie et la basse ratatinent de leur puissance nos pauvres oreilles pour s'en prendre directement au cortex. En ajoutant les chants aux spectres très larges (du death standard, au plus fou des grindeux en passant par du bas et grave rocailleux) et voilà comment se faire remarquer. Superbe prestation où les quelques passages grind ne dénaturent en rien la puissance initiale du death survitaminé proposé par les Autrichiens. "Dehumanized"! Dès deuxième morceau, on enfonce le clou. Même si celui ci est un peu plus standard pour le style les quelques mitraillettes de batteries et grindo-Yell de Wenzel nous poussent a minima à taper du pied et bouger les cervicales. L'organe éructant sur les passages death est vraiment très bon : ce qu'il faut de rocaille/growl avec les bonnes basses dans la gorge. Cela rappelle un peu les deux totos (Fisher ou Barnes) ayant évolué dans Cannibal, mais aussi tous les bons chanteurs du style (Chuck, Benton, voire un Hegg en colère). Les morceaux "Create / Negate" ou "Cause & Effect" en sont de bons exemples. Coté rythmique certains passages sont d'excellente qualité et les clins d’œil (ou inspirés) à la Fear Factory font merveille et séduisent rapidement.
CA saccade , « ça staccate » (pour paraphraser avec une traduction moyenne le groupe) : certains riffs sont juste sublimes et quasi groovant s'ils sont isolés (le "Perceptive Illusion" qui ferait un monument du thrash joué autrement). Gandler est d'une précision incroyable. N'oublions pas de louer la section rythmique qui est également matraqueur façon chirurgie de pointe : ça blaste, ça tape, ça double et sans temps mort ou, pour les quelques relents tempo abaissé, trépignent d'impatience en attendant la prochaine accélération. Exemple avec le "D1s3mb0d1m3nt" tout de même un peu différent des autres chansons (sans vouloir dire moins bon) où la production et l'approche se veulent moins directes dans la mélodie et le tempo (j'ai pas dit death progressif non plus, attention !) et s'isole du reste. L'entier album qui annonce probablement un effondrement morbide de nos technologies où tout va se casser la gueule à force de vouloir informatiser tout domaine, un techno-contrôle qui ne pourrait que mal finir. Bien sur les thèmes ne sont pas nouveaux quelque soit le domaine artistique, mais on peut souligner la bonne harmonie entre les idées et la violence musicale.
Eh bien ! Quelle fin d'année pour les Mastic Scum. En proposant cet album C T R L, les Autrichiens défoncent les portes de plusieurs styles. Fans de tout grind et de tout death, voilà un album qui ne peut que séduire et rassembler les adorateurs de l'ultra énergie et du brutal. Si on voulait, mais ne pouvait faire, une affiche avec Napalm Death et Fear Factory, on pourrait toujours demander à Mastic Scum de jouer, ça suffirait largement . C'est dire ! Une très bonne nouvelle au pays du metal extrême : prenez le contrôle et procurez vous cette « poutre » !