CHRONIQUE PAR ...
Ptilouis
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11.5/20
LINE UP
-Perry
(chant)
-Ted
(Guitares)
-Matty
(Guitares)
-Drew
(Basse)
-Dave
(Batterie)
TRACKLIST
1) Erased
2) On My Way
3) As It Is Above
4) So It Is Below
5) Another Me
6) Ground Shift
7) Responses
8) Visions
9) Radiant
10) Wheels In Motion
11) The Signal (ft. Kin Twelve Foot Ninja)
12) Verum Infiniti
DISCOGRAPHIE
Circles est un groupe australien qui avait déjà sorti un E.P. en 2011, The Compass, et sort en cette fin d’année son premier album, Infinitas. D'ores et déjà quelques indices nous font grincer des dents : le titre est plutôt pompeux et le nom du groupe assez cliché pour du djent. D’ailleurs le label Basick Records, spécialisé dans ce style de musique, ne s’y est pas trompé en les signant. Pire, le style étant en vogue ces derniers temps, le risque de n’être qu’un nouveau groupe parmi tant d’autres est assez élevé. Alors, les australiens arrivent-ils avec ce premier essai à se démarquer de la mêlée ?
Clairement, la réponse est non. Circles nous offre une musique à mi-chemin entre le metal progressif et le djent. Les musiciens sont très techniques et les breaks fusent ainsi que les rythmiques asymétriques au sein de morceaux relativement courts (seuls deux d’entre eux dépassent les sept minutes). Dès à présent, nous faisons face au premier défaut de l’album. Durant la plus grande partie d’Infinitas les rythmiques bien lourdes sont toujours les mêmes, très typiques du djent, décuplant la longueur des morceaux. A cela, il faudrait ajouter que la production est trop lisse et empêche certains passages d’être vraiment bon (ça manque de punch, de crasse, de quelque chose qui donnerait une véritable identité aux morceaux). La première partie de l’album passe lentement avec des morceaux sans grandes originalités ("As it is Above", "So it is Below" en tête). On notera tout de même que les morceaux tentant des formats plus classiques et immédiats marchent mieux comme "On My Way" et son très bon solo final, ou la directe "Wheels in Motion".
Le chanteur bat lui aussi le chaud et le froid et n’est pas loin de me faire penser à celui de Periphery à ses débuts. Maîtrisant une palette de voix assez variée, il pêche cependant par un timbre un peu geignard qui peut vite s’avérer irritant. Et c’est vraiment dommage, car pour le reste il se débrouille plutôt bien que ce soit quand il hurle (le début d’"As it is Above") ou sur la majorité des refrains (ceux très efficaces d’"Another Me" et ses touches électroniques ou le très bon "Visions"). Les chœurs sont aussi très bien utilisés. Nous en arrivons alors à un autre aspect important du groupe, son approche très mélodique et aérienne des morceaux à l’instar d’un TesseracT. On appréciera l’intervention des guitares sur "Visions" ou "Wheels in Motion", les aspects plus aériens des longs morceaux comme la très bonne introduction et la partie instrumentale de "Radiant", la metal prog "Verum Infiniti" ou le court et théâtral "The Signal", avec l’intervention de Kin de Twelve Foot Ninja. C’est d’ailleurs cette deuxième partie d'Infinitas, plus aérée, qui convainc davantage, malgré quelques morceaux dont les structures n’ont pas vraiment de sens ("Ground Shift" et "Responses"). Ouf, on a évité le naufrage !
Trop banal pour convaincre totalement, les australiens laissent avec Infinitas un album de djent/metal prog de plus dans un nouveau genre qui en est déjà saturé. Dommage, d’autant que le groupe peut s’avérer vraiment intéressant lorsqu’il se rapproche des aspects aériens à la TesseracT et Textures. Si leur chanteur progresse au chant et s’ils s’inspirent davantage de la deuxième partie de leur album, alors peut-être aurons-nous le droit à un disque véritablement intéressant. En attendant, Circles reste dans la cour déjà bien remplie des espoirs non confirmés.