CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Brook Reeves
(chant)
-Manny Contreras
(guitare)
-Eric Correa
(guitare)
-David Sittig
(basse)
-Brandon “Btown” Trahan
(batterie)
TRACKLIST
1) Ravenous Disease
2) Death Will Reign
3) Beyond The Grave
4) My Own Maker
5) Doomsday
6) Rip, Tear And Burn
7) Hellhole
8) My Blood
9) Endless
10) Live Or Die
11) The Great Divine
DISCOGRAPHIE
Quand on m’a proposé la chronique du nouvel album d’Impending Doom, on m’a présenté le groupe comme faisant du death-metal. Ne connaissant pas le groupe, « pourquoi pas ? » me dis-je naïvement. Me voilà eu. Impending Doom fait du deathcore ce qui, vous en conviendrez, n’est pas tout à fait la même chose. Inquiet, je me ruais sur la biographie de ces deathcoreux pour découvrir qu’ils souhaitaient transcender le sous-genre du deathcore en faisant, en gros, un album de heavy-metal plein d’influences diverses. Soit. Ce cinquième album du groupe, intitulé Death Will Reign, se doit de réunir tous les ingrédients sur les précédents efforts : la noirceur, la peur, la furie, le dynamisme… Du deathcore en quelque sorte ?
Les premières notes mettent tout de suite tout le monde d’accord. Ça tabasse beaucoup. Rythmique plombée, chant hurlé, on ne nous a pas menti sur la marchandise. "Ravenous Disease" nous indique ce que sera, en gros, le canevas de tous les morceaux. Tout est ici question de rythmique : la batterie est omniprésente, soutenue par la basse et les guitares. Le tout est très syncopé et peu mélodique. En cela, ça me rappelle un peu Slipknot sur les bords. Les cassures sont nettes et fréquentes et quelques passages atmosphériques courts et discrets s’immiscent entre les trous. Il est à noter qu’il existe des parties lead à la guitare. Même si elles sont utilisées avec parcimonie, elles se font remarquer à chaque fois. Un bon point donc. Après l’écoute de ce premier morceau, la sensation est d’avoir pris une claque dans la gueule, mais pas forcément dans le bon sens du terme. Ça tabasse beaucoup, mais ça mouline aussi un peu. Disons que rien n’est vraiment marquant, on écoute en spectateur. Le morceau éponyme est beaucoup plus réussi. On retrouve les mêmes ingrédients, mais les cassures sont mieux intégrées. Du coup, on a une impression de fluidité entre les parties. Et puis le refrain est quand même bien plus intéressant et marquant. Du coup, l'espoir revient.
Hélas, les morceaux ne brilleront jamais vraiment par leur originalité. La plupart se contentent de se noyer dans la masse. Ainsi, on passe d’un "Beyond the Grave" anecdotique à un "My Own Maker" bien plus marquant. La deuxième partie de l'album sombre ainsi dans des morceaux convenus et calibrés de la même façon. Il faut vraiment être fan du style pour ne pas être un peu fatigué au bout d’un moment par la double pédale façon mitraillette. Malgré les dires du groupe, l’ensemble manque un peu de respiration. Bizarrement, c’est le dernier morceau qui nous l’offre : un passage au piano de plusieurs minutes vient clore "The Great Divine" - et donc le disque. C’est dommage d’avoir casé cela en toute fin, comme si le groupe ne l’assumait pas pleinement. Malgré tout, l'homogénéité de ce Death Will Reign lui donne du sens. Les parties lead aériennes sont particulièrement réussies, bien que tournant un peu en rond au fur et à mesure. La palme revient forcément au batteur, très présent et mis en valeur sur la galette. Changement de rythmes et roulements à foison sont au programme. Mais le mieux est l’ennemi du bien et le tout finit par nous fatiguer. Un peu de souplesse permettrait de mieux profiter des instants les plus agressifs.
Impending Doom se veut original et mixant les genres du metal. Ils citent ainsi Lamb Of God, Slipknot, Fear Factory ou encore Deftones. On ne peut pas dire que ce soit vraiment flagrant pour le cas. Grande ambition ne veut pas dire grand disque. Il y a certes quelques passages sympas dans l’album, mais le tout n’est pas assez marquant pour retenir l’attention d’un metalleux de passage.