CHRONIQUE PAR ...
Wrathchild
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Michael Sweet
(chant+guitare)
-Oz Fox
(guitare)
-Timothy Gaines
(basse)
-Robert Sweet
(batterie)
TRACKLIST
1) Revelation
2) No More Hell To Pay
3) Saved By Love
4) Jesus Is Just Alright
5) The One
6) Legacy
7) Marching Into Battle
8) Te Amo
9) Sticks And Stones
10) Water Into Wine
11) Sympathy
12) Renewed
DISCOGRAPHIE
2013 fut un très bon cru pour Stryper. Après avoir réussi le difficile exercice de réenregistrer leurs vieux classiques, ils sortent avec No More Hell To Pay leur huitième album. Tout semble leur sourire puisque la-dite galette a atteint, lors de sa semaine de sortie, la deuxième position au Billboard dans la catégorie musique chrétienne et 35ème au Billboard. Interviewé lors de la sortie du disque, Michael Sweet avait annoncé qu'ils avaient cherché un son plus rentre-dedans, plus métal et mentionné des références telles que Maiden ou Priest.
Après de tels propos, il est très facile d'être surpris par les deux premiers titres qui ouvrent ce nouvel album. Certes, ils sont de bonne facture, mais l'on est assez loin de se prendre une bonne claque dans les dents. Œuvrant plutôt dans des eaux mid-tempo, ils renvoient l'auditeur à l'époque dorée de Stryper, avec des compos assez eighties, mais dans un son bien actuel. "No More Hell To Pay" semble être la suite logique de "To Hell With The Devil", tant certaines lignes de chant se ressemblent. Mais toutes deux font la part belle aux guitares, celles-ci sont d'ailleurs bien en avant tout au long du disque et les guitaristes s'en donnent à coeur joie. Les soli sont bien pensés, pleins de dextérité et d'harmonie. C'est cette même harmonie qui a fait en partie le succès de Stryper pendant les années 80 et avec "The One", ils ont un nouveau titre capable de les ramener tout en haut des charts - même si ils auront préféré la chanson phare et "Te Amo" comme premiers extraits. Mais, pour en revenir à "The One", c'est une parfaite ballade dans la pure tradition avec un refrain accrocheur et de belles harmonies vocales. Ceux qui ont eu un faible pour cet exercice de style dans les années 80 se verront pris d'une envie folle d'allumer les briquets, ou les Iphones. "Water Into Wine" rappelle le côté glam avec des guitares plus agressives alors que "Sticks And Stones" a un visage plus moderne. "Sympathy", quant à elle, se voit dotée d'une intro avec guitares très Mötley pour une montée en puissance qui fera ravage sur scène au moment du refrain encore une fois des plus accrocheurs.
Le morceau "Saved By Love" marque une facette beaucoup plus metal, plus en accord avec la direction recherchée du groupe. Avec ses quelques notes jouées sur un tempo très rapide, Stryper arrive à créer un morceau de metal, certes basique, un peu comme un "Be Quick Or Be Dead" ou dans la lignée de ce qu'a fait Judas Priest à l'époque de British Steel ou bien encore Screaming For Vengeance. Simple et efficace. On appréciera le clin d'oeil à Steve Harris dans la ligne de basse qui clôt le morceau aux côtés des cris halfordiens poussés par Michael Sweet. Les références aux deux géants britanniques ne s'arrêtent pas là. La dernière note chantée sur "Marching Into Battle" aurait pû l'être par le Metal God lui-même, Michael Sweet prouvant à ceux qui veulent l'entendre toute la puissance de sa voix. "Te Amo" suit la même lignée dans le metal forgé, très speed, mais d'une structure plus complexe et est au final plus réussi en s'inspirant cette fois-ci plus de l'Europe continentale. "Legacy", autre morceau speed avec un riff à la Halford s'en sort très bien. Stryper arrive donc à prouver que l'on peut aimer Dieu tout en donnant de l'exercice à ses cervicales! Qui a dit que d'être croyant devait forcément se limiter à des ambiances solennelles? Et ils en profitent pour ravaler méchamment la façade de "Jesus Is Just Alright", titre des Doobies Brothers, et qui se voit porté au firmament métallique, doté d'un break monstrueux au moment d'entonner « Jesus is my best friend ». Le meilleur titre est "Renewed", autre morceau speed, celui-ci armé d'un riff imparable, d'un solo détonnant, d'un refrain accrocheur, le tout dans une ambiance très germanique.
Une belle galette pour les amoureux de la guitare tant les dites-parties sont bien travaillées. Stryper affiche une fois n'est pas coutume son savoir-faire et un fort appétit avec des morceaux qui sont aussi bien pensés. Tout le monde y trouve son compte. Il y aura toujours ceux qui refusent toujours de leur prêter une oreille pour la simple raison de leur croyance et qui sont bien les plus bêtes à la sortie. Le groupe est clairement en grande forme et le prouve en sortant ce qui est peut-être leur meilleur album depuis To Hell With The Devil, sorti en 1986.