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CHRONIQUE PAR ...

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Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Bryan Giles
(chant+guitare)

-Aaron Beam
(chant+basse)
 
-David Sullivan
(guitare)
 
-John Sherman
(batterie)

TRACKLIST

1) DOEN
2) Blood Like Cream
3) No Hope
4) Crows In Swine

5) Voices Of The Dead
6) Behind The Light
7) Dawn Rising
8) Failure
9) 1516
10) This Animal
11) Every Little Twist

DISCOGRAPHIE


Red Fang - Whales & Leeches
(2013) - stoner heavy-rock - Label : Relapse Records



Red Fang, convenons-en tout de go, était un peu inconnu au bataillon des musiques qui tâchent jusqu'à il y a encore assez peu de temps. Du moins de ce côté ci de l'Atlantique. Et puis le groupe de Portland, fondé en 2005, mais qui aura attendu 2009 pour sortir son premier opus, a peu à peu fait son trou, notamment à la faveur d'une belle signature chez Relapse en 2011 et à la sortie d'un second album qui aura fait pas mal de bruit, Murder The Mountains. Ajoutez à cela une activité incessante, le groupe étant presque en permanence en tournée depuis 2 ans avec de gros noms (Mastodon, au hasard), une réputation de malades en live et un son qui va droit à l'essentiel, et vous obtenez la next big thing de la scène heavy rock/stoner.

Leur concert au dernier Hellfest devant une Valley archi-comble et en feu, en témoigne. Red Fang est en passe de devenir un groupe qui compte très sérieusement. Mais comment se fait-ce ? Si c'était le propos du présent papier, on pourrait dire que Red Fang joue un style de rock bien direct et franc du collier, qui frappe juste et à moins tendance à déconcerter que certains choix musicaux des cadors de la scène, nettement plus techniques et/ou barrés (on pense avant tout à Mastodon, Kylesa et Baroness). Red Fang, c'est facile, ça tombe sous le sens et ça claque du tube rock'n'roll qui se prend pas la tête à longueur de galette (cf. "Prehistoric Dog" sur le premier ou "Malverde" sur le second). Une sorte de Black Tusk en plus inspiré et moins crasseux en somme. La question centrale était maintenant de savoir si la recette continuerait à aussi bien fonctionner sur leur nouveau bébé, Whales and Leeches, qui était pour le coup nettement plus attendu et scruté que ses deux grands frères. Sans plus attendre, la réponse est oui, cent fois oui. Ce troisième opus est tout simplement le meilleur de Red Fang et ce pour plusieurs raisons : la première, c'est que si Red Fang n'a pas vraiment fait évoluer sa formule (et pour un groupe de ce style, ça aurait été franchement con), il l'a par contre sacrément bien amélioré.

Toujours plus de gros riffs stoner de marmules (l'opener "DOEN", qui pose directement ses lourdes bourses velues et suintantes sur la tête de l'auditeur, ou encore "1516"), toujours plus de lignes de chant entêtantes ("Blood Like Cream" évidemment, "Behind The Light", etc.), une variété néanmoins très appréciable dans les morceaux ("Crowns In Swine" l'illustre à merveille), un ensemble aussi direct et franc que par le passé mais encore mieux produit et empaqueté (un artwork aussi étrange que cool et une prod' encore plus massive que sur les précédents, notamment dans les graves), bref Red Fang est en super forme. On en veut pour preuve cette grosse poutre de "Blood Like Cream", larguée par un Relapse en mode grosse promotion quelques semaines avant la sortie, et qui constitue LE tube de l'album, est tout simplement l'un des meilleurs morceaux des vilains barbus de Portland à ce jour. Car oui, les mecs sont évidemment de vilains barbus avec l'air un peu sale, des lunettes cul-de-bouteille et des tonnes de bières de piètre brassage, mais passons, c'est aussi pour ça qu'on les kiffe. D'autres morceaux de bravoure sont à mettre au menu de ce Whales & Leeches, notamment "No Hope" et son feeling tout bourru et mécontent, ou au contraire la plus pesante et ambiancée "Dawn Rising", que des réussites dans leur genre. Le chant est toujours aussi excellent, voire brillant et quand on sait qu'il est exactement du même niveau voire encore meilleur en live (ce qui est rare, coucou Mastodon et Kylesa), on ne peut que grandement s'en réjouir. Aaron Beam et Bryan Giles fonctionnent toujours aussi bien à deux, leurs voix ont gardé toute leur complémentarité et le résultat est vraiment des plus agréables à l'écoute.

On a même le sentiment que les bonhommes ont tout deux passé un sacré palier tant ils se font plaisir sur certains morceaux (notamment "Dawn Rising" avec son feeling très théâtral et heavy-metal dans le chant, une nouveauté chez eux). Bref, tout dans la conception même de cet album relève d'une recherche claire d'efficacité autant que d'un certain second degré permanent (les lyrics). Et pour autant, jamais Red Fang n'oublie de faire montre d'un grand savoir faire technique. Respectant son héritage et son gros cahier des charges heavy-rock/stoner, la batterie cogne dur, la basse vrombit (bref la section rythmique est très bien mise en valeur), et de nombreux soli et autres plans à la lead émaillent la galette de variations bienvenues. Comme souvent avec le stoner ou le heavy-rock, une certaine impression de redondance peut assez vite s'installer et ça Red Fang l'a bien compris : on varie beaucoup le propos tout en restant très cohérent, et le fait qu'ici et là se fassent entendre quelques petits samples donne encore plus de corps à l'ensemble. Bref, tout cela est extrêmement bien troussé, on sent un groupe en pleine possession de ses moyens et qui délivre ici une performance de haute volée. Le doute n'est donc guère permis que pour les tièdes et les amateurs, honnis-soient-ils, de Buckler et autres vils panachés : avec ce troisième album, Red Fang continue sa progression en appuyant encore sur l'accélérateur et accède au statut de groupe qui pèse sur la scène, compte tenu du silence de Mastodon (qui ne saurait, cependant, tarder à être rompu), ainsi que de la vautre de Kylesa sur son dernier opus (le franchement moyen Ultraviolet) et du changement de direction de Baroness (sur le controversé mais néanmoins excellent Yellow & Green).


Si l'on prend également en considération l'autre grosse sortie stoner/rock du moment, c'est à dire celle du All-Star Band, « on est un peu Kyuss mais on a plus le droit de le dire parce que Josh Homme est un gros méchant », Vista Chino (chroniqué prochainement), on peut se dire que la scène est bien vivace et n'en être que ravi. De manière générale, la recrudescence de bons groupes de rock old-school fait vraiment plaisir à voir ces temps-ci, notamment Royal Thunder ou Uncle Acid and The Deadbeats, et Red Fang a prouvé avec ses baleines et ses sangsues, qu'il avait toute sa place en tête de colonne pour mener l'assaut sur les routes, festoches et autres salles de concerts d'ici et d'ailleurs. Ainsi, aux armes ! Enfin, aux canettes de stella quoi.


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