CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Dez Fafara
(chant)
-Mike Spreitzer
(guitare)
-Jeffrey Kendrick
(guitare)
-Chris Towning
(basse)
-John Boecklin
(batterie)
TRACKLIST
1) The Oath
2) Ruthless
3) Desperate Times
4) Winter Kills
5) The Appetite
6) Gutted
7) Curses and Epitaph’s
8) Caring’s Overkill
9) Haunting Refrain
10) Tripping Over Tombstones
11) Sail
DISCOGRAPHIE
Après le split de Coal Chamber, le chanteur Dez Fafara avait parfaitement su rebondir en montant Devildriver. Le premier album du groupe, Devildriver, avait su marquer les esprits. Sortant un album tous les deux ans précisément, voilà donc le groupe qui revient. Mais après 5 albums pour lesquels l’intérêt déclinait peu à peu devant le manque de prise de risque du groupe, que peut-on attendre de ce Winter Kills ? Et bien simplement de l’efficacité tout en agressivité ! Car Devildriver défouraille tout sur son passage…
La première chose qui marque dans cet album est la production, qui est vraiment à la hauteur. Les guitares sont puissantes, la batterie très présente, le chant plein d’agressivité… L’auditeur en prend plein les oreilles. L’énergie est de mise, et ne retombe quasiment jamais pour notre plus grand plaisir. Devildriver ne fait pas dans la dentelle, et assène les riffs sur lesquels se pose la voix de Dez Fafara, dont le chant est particulièrement puissant et maîtrisé. Devildriver joue une musique qui tourne autour d’un death metal plutôt lourd, avec des accents thrash. Du coup, on headbangue sur de nombreux riffs. Il arrive même que la musique groove sacrément, comme sur l’intro de "Ruthless" ou "The Appetite". Ainsi, le début de l’album tape dans le mille avec des refrains accrocheurs et des morceaux qui viennent titiller nos instincts primaires. Sans être forcément progressive, la musique de Devildriver se révèle assez riche, avec des structures pas forcément simples. Le groupe a trouvé un style dans lequel il est à l’aise et il le multiplie à l’envi. En cela, sa démarche m’a rappelé un peu celle de l'actuel In Flames : un metal moderne, un peu « mélange des genres », très efficace. Même si Devildriver est plus agressif et possède un style assez proche de ce que produit Dagoba. Hélas, qui dit formule toute faite, dit lassitude. Et en fin d’album, l’aspect monolithique fait que l’ensemble prend un peu de plomb dans l’aile. Les compos sont moins marquantes et moins accrocheuses, et l’intérêt retombe un peu. En cela, il manque un tout petit peu de prise de risque au groupe pour donner une dimension supplémentaire à cet album. Peut-être que Devildriver n’a pas de volonté particulière de créer une œuvre marquante, mais seulement de faire un album efficace ? Ce qui est déjà pas mal…
Ce Winter Kills a le gros avantage de ne pas laisser de côté les instruments. Malgré un chant marquant, les guitares se taillent une grosse part du lion avec des riffs acérés et des parties lead souvent inspirées pour les refrains. Il est cependant dommage que les soli soient si rares. Même si le solo de "The Appetite" n’est pas hyper original, il enrichit la musique du groupe et permet de souffler un peu entre deux attaques vocales de Dez Fafara. Et que dire de ce "Haunting Refrain" ? Située vers la fin de l’album, elle démarre calmement avant de s’emballer furieusement. Et son solo, long et varié, vient transcender l’ensemble. Ce morceau est à coup sûr le point d’orgue de l’album. Mais, caché dans le ventre mou, on pourrait presque passer à côté. A croire que le groupe ne croit pas en sa capacité à exploser mélodiquement. Alors que cette chanson devrait me donner encore plus foi en Devildriver, elleme frustre un peu. Une fois n’est pas coutume, on a l’impression qu’un groupe a les capacités de faire encore mieux que ce qu’il nous propose. Je me trompe peut-être, mais les gratteux devraient prendre leurs responsabilités et essayer de nous ressortir plus de moments magiques comme on peut en profiter sur "Haunting Refrain"… La section rythmique fait, quant à elle, parfaitement le boulot sur toute la galette. La batterie est très présente, variée et agressive. Un vrai plaisir. Cela fait passer un sacré cap à beaucoup de morceaux du coup. C’est ce qui ressort de l’album en général: une très bonne cohésion entre les instruments qui donne toute l’efficacité au groupe.
Devildriver nous pond ici un bel album, efficace et agressif. Doté d’un son énorme, et d’un chanteur hargneux en diable, il vous fera headbanguer jusqu'au bout de la nuit. Mais comme souvent avec ces albums très accrocheurs et plein de qualités, on sent qu’un tout petit plus aurait permis d’en faire un chef d’œuvre… Un peu de frustration donc, mais c’est normal : les bons élèves, on leur en demande toujours plus !