CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
- Jörn Preidt
(chant)
- Tim Marxcors
(Guitare)
- Tim Marxcors
(Guitare)
- Stefan Trautmann
(basse)
- Tim Esser
(Batterie)
TRACKLIST
1)Iron Reign
2)Through the Peril
3)Lose Control
4)Pretender to Your Throne
5)Promises
6)The Remedy
7)A Loss of Hope
8)Detachement
9)Contemporary Delusions
10)A Twisted Sanctuary
DISCOGRAPHIE
- "Hey tiens S1pho, on a un album de thrash allemand à te faire écouter et puis chroniquer. Ils s'appellent But We Try it" !
- Hein? quoi c'est une blague ? Du thrash allemand et les mecs s'appellent Mais on l'essaye ? C'est sérieux ? C'est une blagounette des administrateurs ? En fait c'est un Kreator ? un Sodom ? un Destruction ou voir un Tankard ?
- Non S1pho? C'est sérieux."
Bon toujours curieux et plutôt surpris surtout par le nom du groupe, je prends, j'écoute.. Et un album plus tard..
-" Mais ! Hey vous savez c'est..."
But WE TRY IT est tout sauf le nom d'une blague. Ce groupe allemand fondé en 2008 nous présente ici son deuxiéme album après un EP promo en 2009 et une première mouture façon LP en 2011. Bref le groupe avance plutôt vite et parvient malgré quelques problémes avec les labels (fermeture de leur précédent label :Firefield Recourds peu de temps avant la sortie) réussit la sortie de A Twisted Sanctuary pour ce mois d'octobre..Le groupe nous apprend même que l'album était même prêt il y a presqu'un an après le mixage de celui ci par Dennis Koehne (notamment Sodom ou Melechesh). Le nom n'était donc pas une blague et le style pratiqué et proposé par nos amis est loin d'être une photocopie des groupes allemands reconnus de la discipline. L'album débute sur un "Iron Reign" qui donne le ton et pose un thrash classique et dynamique : l'intro à la batterie vite repris par des guitares tranchantes accompagnées d'une voix grave mais loin des groin_groin pastiches des vocaux colériques pénibles de certains. Ajouté à cela le petit passage du gars qui te parle dans le micro à la radio puis un solo partagé de bonne facture et voilà un titre qui donne envie d'aller plus loin. Le clip est assez bien fait (sauf l'histoire en parallèle à la Mad Max discount) et permet de connaitre les influences du groupe grâce aux T-shirt homme sandwich arborant du Testament ou Paradise lost;
On passe ensuite en revu des morceaux avec certaines intro bien au delà de la sphère thrash où du gros flanger et des plages de synthés colorisent énormément les compositions. Le groupe ne tombe pas dans la parodie et ose même des cœurs ou refrains chant clair. Alors avec une composition comme "promises" à l'intro presque électro façon Depeche Mode on se dit que l’on va vite se perdre. Mais pas du tout: ces couches ou ajouts sont très bien pensés et très bien produits : le refrain de "pretender to your throne" reste en tête tout comme son bridge arpège/ synthés puis sa double grosse caisse qui relance la composition et un solo qui ré-emporte le morceaux dans du gros heavy thrash bien burné. "Promises" remporte la palme de ce mélange des genres : on est réellement sur une base thrash tant sur la rythmique que sur les vocaux, temps ou composition mais tout le reste que ce soit le refrain ou les passages de complets nous projettent dans d'autres styles. Quel est leur processus d'écriture des chansons? On dirait que les chansons sont écrites façon pop puis passées à la moulinette thrash. C'est surprenant mais au final très agréable car ça ne reste qu'une impression et on ne boudera pas ce plaisir d'avoir des refrain de ce type qui, sur scène, avec un public chanteur (comme celui d'Allemagne bien sur) doit révéler toute sa puissance et sa profondeur.
Des morceaux font toutefois fi de cette approche musicale et ramène l'auditeur dans du métal classique, sans fioriture et efficace : "The remedy" fait bouger la tête sans même que l'on s'en rende compte. L'énergique "Detachement" donne aussi cette impression. En fait les cinq derniers titres sont plus classique et du coup on attend ce qui est osé au début de l'album. Alors les compositions restent très bonnes (les bridges de "Contemporary Delusions" rappellent pourquoi on aime le thrash) et classiques mais on ne retrouvent pas le culot du début. Au final ce n'est pas plus mal car permet de ne pas tomber dans le rajout inutile des influences musicales hors metal. On écoute donc avec joie les compositions toujours soutenues par une mise en place efficace à la rigueur teutonne bien classique et des refrains et solos vraiment bien travaillés. Les dix morceaux sont donc bien vite consommés sans s’étouffer et avec ce sentiment délicieux qui nous fait penser que ça fait du bien par où ça thrashe ! C'est donc une très bonne demi surprise car les précédentes productions du groupe laissaient largement entendre de quoi était capable le combo. Même si l'on sait que une confirmation est toujours plus difficile à la sortie de bons albums. But We Try It y parvient avec cet album à se procurer sans douter.
Voilà un bel album pour ce trimestre de rentrée proposé par un groupe dont le nom surprenant devrait , et s'il continue en ce sens, trouver sa place dans le paysage musicale metal allemand et a fortiori dans le paysage international. Si les concerts sont à la hauteur de ce que propose l'album alors c'est une belle et agréable découverte que l'on peut faire en essayant cet album. But we try it, Yes ! And you have to do it !