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CHRONIQUE PAR ...

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Archaic Prayer
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Wagner "Antichrist" Lamounier
(vomi)

-Zeber "Butcher"
(guitares)

-Gerald "Incubus"
(basse)

- Edurado "D.D. Crazy"
(batterie)


TRACKLIST

1) Satanic Lust
2) Desecration of Virgin
3) Nightmare
4) I.N.R.I
5) Christ Death
6) Satanas
7) Ready to Fuck
8) Deathrash
9) The Last Slaughter

DISCOGRAPHIE

I.N.R.I (1987)

Sarcofago - I.N.R.I
(1987) - black metal thrash metal black metal d'avant - Label : Cogumelo



L'été est bel et bien là. Se retrouvent les émissions de best-of à la télé, les rediffusions éternelles de films et dessins animés dont on connait le script sur le bout des doigts (mais si, celui avec un gaulois blond.) comme à Noël. Et vu que le mois d'août sera l'occasion idéale pour retrouver plein de vieilleries que tout le monde a ratées, et de ne pas être harcelé par les promos, je vais faire une kro en mode "rediffusion n°X". En effet, il s'agit d'un album culte chez les amateurs de gros black/death qui tue et/ou pue. C'est bien sûr I.N.R.I de Sarcogafo, groupe monté par Wagner Lamounier en 1985 (aujourd'hui, il est prof d'économie et les blagues à ce sujet ont circulé sur le net).

Alors, pour faire le black metal en Norvège, que restait-il donc ? Euronymous, les mecs de Samael et les autres avaient le caractère punk de Venom, le son horrible et les vocaux grinçants de Bathory et les riffs bizarres de Celtic Frost. La réponse est sur la pochette : le look. Et plutôt que de dévaliser le quincailler du coin en se faisant passer pour les gars de Destruction, c'est ce maquillage facial qui les intéresse. Noir, dégoulinant, il donne l'impression d'effrayer pour de vrai, loin des costumes absurdes du glam metal et les trucs ésotériques à la Church of Satan. Et le son, les blasts ainsi que les vocaux. Bref, dans le black metal un peu plus bruitiste que chez les Nordiques, Sarcofago a presque cinq ans d'avance. Le son est sulfureux et même si l'ingénieur du son a oublié que le bassiste était présent au studio (si, il y est : rendez vous sur le titre éponyme), cela fleure le méchant punk. À la manière des débuts de Sepultura, tout aussi fauchés et pas très bien joués, on joue pour survivre, et pour faire chier un système particulièrement violent, avec ce qui contenait le mot Satan. La différence réside dans la substance des riffs qui sont assez sympathiques, sans qu'on doive crier au génie. Mais la violence est palpable de bout en bout.
Sorti un an après Bloody Vengeance de Vulcano (combo thrash/black, sorte de Venom du Brésil), I.N.R.I sonne vachement plus radical. Toutes les compos sont du Sodom/Destruction en accéléré. Enfin, façon de parler. Le son de batterie n'a échappé à personne : accéléré en studio (D.D. Crazy était un peu un manchot), cela donne un affreux bruit de batterie électronique qui fait tâche sur le disque. Et c'est un peu dommage de devoir supporter une telle approximation. Car les neuf morceaux peinant à dépasser la demi-heure (comme chez Vulcano, d'ailleurs), dégagent à la fois une brutalité proche de l'hystérie et une vague ambiance rituelle et perverse. Deux morceaux l'illustrent très bien. Le premier, "Nightmare" (c'est presque un passage obligé d'en faire une reprise dans le genre), est malsain jusqu'à refiler la nausée avec son riff d'intro lancinant et d'une horrible lourdeur. "Deathrash" est l'autre pendant, une version audible de Napalm Death période Scum, bien sûr : il faut blaster, re-blaster et speeder à mort. Dans les deux cas, Antichrist va mettre Sarcofago en avance sur son temps avec son growl, qui donne l'impression qu'un démon avait été interviewé par le groupe. Pourtant, cette méthode peut atteindre ses limites puisqu'en plus de la non-maîtrise, l'album commençait mal, avec "Satanic Lust" et "Desecration of Virgin", un peu trop banales.
Mais c'est là que la méthode intermédiaire entre en jeu. Car entre les deux, le propos du groupe trouve grâce dans cette provocation tellement normale chez ces ados de Belo Horizonte (il fait bien avoir en tête que les mecs de Sepultura avaient 15 ans quand Morbid Visions est sorti. Alors la maturité à ce moment-là, faut pas rêver). Tout est concentré dans le morceau "Ready to Fuck". La batterie est rampante, la meute assoiffée de décibels avance. Et puis tout explose, tandis que Antichrist débecte ses paroles affreuses (c'est simple : il se trouve une insulte obscène par phrase). Souvent copiés mais rarement égalés, ces vocaux font toute la force de I.N.RI. Et ce n'est pas les autres morceaux, dont "Christ Death", qui démentira. Cet autre morceau est tout aussi vieux : une douce entrée en matière, un finish apocalyptique, et la folie entre les deux. C'est de cette façon que, même mal joué, approximatif et réalisé sans vraie production, I.N.R.I a influencé tant de petits groupes voulant absolument voir dans le satanisme quelque chose de réellement maladif et tabou plutôt que le cirque qu'offrait Venom et la simple violence punk que déclenchait Slayer à ses débuts.

Alors comment expliquer la perte d'intérêt devant les albums suivants qui semblent bien mieux produits et un peu mieux joués ? Et bien, tout est affaire de contexte. Même si à l'époque, le disque ne remporta que des scores juste bons, loin de l'éloge actuel, le black metal a joué sur l’essentiel. Mieux vaut un album pas très bien joué mais armé de compos efficaces (le meilleur exemple est Hell Awaits de Slayer) et d'un son marquant plutôt que des albums où les musiciens se sont fait chier à bosser les morceaux et trouver un grand studio, et puis voilà. Car sans un son adéquat pour des riffs, aussi basiques soient-ils, cela sonnera comme de la démonstration vomitive aux yeux de metalleux qui devaient vivre avec ça, et donc comme de la merde. Sarcofago, il faut l'écouter en se disant que si on s'est fait massacrer par un fan vexé, c'est qu'on l'a cherché.



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