CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Matthieu Morand
(guitare)
-Alain Germonville
(chant)
-Nicolas Colnot
(basse)
-Adeline Gurtner
(chant)
-Julie Henau
(claviers)
+ guests
TRACKLIST
1)L'Orgueil
2)La Luxure
3)La Gourmandise
4)L'Envie
5)L'Avarice
6)La Colère
7)La Paresse
DISCOGRAPHIE
Groupe néophyte de l’univers black symphonique français, Akroma n’est pourtant pas composé d’inconnus. Avec des membres d’Elvaron, Darwin’s Theory, Resilience ou Interria, le combo fait figure d’all-star band français (ahem), comme semble le confirmer son statut déclaré de groupe studio exclusivement. Sept est avant tout un concept, pardon, un « con-sept », de création articulé autour des sept péchés capitaux. Reste donc à savoir si c’est plutôt du Julien Courbet ou du David Fincher…
Retour sur le con-sept. Sept péchés capitaux prêtant chacun leur nom aux sept titres de l’album, durant chacun pile sept minutes et conçus chacun sur une tonalité différente (vous l’aurez compris, ça fait donc sept tonalités) et un guitariste « guest » sur chaque composition, ce qui fait sept au total, amis matheux. Par extension, qui dit sept guitaristes différents, dit aussi sept sonorités de guitares. L’effort consenti à organiser tout ceci mérite que l’on cite ces guests : Thibaut Coisne de Syrens Call -l'Orgueil-, Nicolas Soulat de Outcast -la Luxure-, Alex Hilbert de Nightmare -la Gourmandise-, Benjamin Sertelon de Résilience -l’Envie-, Pascal Lanquetin de Carcariass -l'Avarice-, Alexis Baudin de Mortuary -la Colère-, Bertrand Drecourt de Inner Chaos -la Paresse-. Seul manquement au pré-sept autour du sept, les instruments classiques ne sont qu’au nombre de cinq (violon, hautbois, basson, violoncelle et flûte). Nul besoin donc d’avoir la sagesse d’un septuagénaire pour se rendre compte (si vous le faites, le compte, ne cherchez pas ça fait sept) qu’accumuler tant de contraintes sur un CD (et non une K-sept) est avant tout un casse-tête, mais peut aussi être un casse-gueule.
Force est de constater que le con-sept a un sens en écoutant le CD. Loin d’être un melting-pot sans fil conducteur, l’intégration de tous ces instruments et musiciens est réussi et aucune partition n’est déséquilibrée par cette (sept ?) richesse musicale. La balance entre les voix claires féminines et agressives masculines, les instruments classiques et métalliques est quasi parfaite, démontrant au passage une maturité de composition faisant plaisir à écouter chez un groupe hexagonal. Le style musical est du coup assez difficile à appréhender, et classer Akroma l’est également. La voix masculine relève du black, la voix féminine du dark gothique, les guitares du heavy, death ou black en fonction du performer, les claviers du symphonique, faisant oublier l’absence de batterie remplacée par une boîte à rythme qui brille par sa discrétion. Les amateurs de mélodies recherchées et de breaks inspirés seront ravis (écoutez "La Gourmandise" ou "L’Orgueil" pour vous en convaincre), les amateurs de voix féminine tout autant, tant la performance d’Adeline Gurtner est remarquable. La mayonnaise a pris et c’est une performance.
Sept n’est pourtant pas un opus parfait. L’exercice imposé de la durée de sept minutes génère des fins de chansons parfois traînantes, parfois abruptes ("L’Avarice") et on aurait envie que cette contrainte con-sept-uelle fût oubliée ponctuellement. Cette réserve n’est heureusement pas insurmontable et ne constitue pas la faiblesse de l’album. Je vais émettre ici un avis personnel et tranché : je n’aime pas la voix agressive, encore moins parce qu’elle chante en français. Le timbre est haut perché (pas autant que Dani Filth cependant) et il n’est pas agréable à mes oreilles, pas plus que la diction française qui colle mal à ce type de voix. Autant c’est vraiment réussi sur la voix d’Adeline, autant cela me semble presque raté pour Alain.
Les premiers sentiments se dégageant des (sept) premières écoutes sont ceux de la qualité, de l’équilibre et de la recherche musicale et mélodique, ce qui fait réellement plaisir de la part d’un groupe français qui se hisse ainsi au niveau de la grande scène des contrées septentrionales. Ceux qui ne rencontreront pas ma dé-sept-ion vocale (masculine) garderons Sept bien en vue dans leur discothèque, à côté de leur albums de Cradle of Filth et Anorexia Nervosa. Quant aux autres, ils se prendront à rêver d’un chant black plus conventionnel, pas plus a-sept-isé pour autant, juste plus classique et consensuel…