CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Max
(chant+guitare)
-Andrea
(basse)
-Ycio
(batterie)
TRACKLIST
1) Prototypes Of Values' Incarnation
2) Self Perception Veil
3) Extirpated From Absurdity
4) Overcrowd
5) Apostles Of Inexpression
6) Unrecognized Elements Presence
7) Decay Of An Inviolable Dogma
8) Inconsistent Delta
DISCOGRAPHIE
2009, la scène brutal death a trouvé un roi en la personne de Fleshgod Apocalypse (qui fit cadeau à des hordes assoiffées de blasts d’Oracles, album bien sympa qui innovait un peu un paysage en stagnation depuis un moment déjà). Le présent papier traite visiblement de ceux qui avaient décidé de s’imposer comme les dauphins de cette vague musicale (à noter qu’ils étaient déjà les auteurs d’un album en 2005). J'ai nommé Vomit The Soul. Enfin, avant qu’ils ne splittent, bien sûr. Le nom du groupe fait référence à un morceau de Cannibal Corpse, rien d’étonnant, donc, à les voir emprunter cette voie.
Premier constat : les petits ont bien appris leurs leçons chez Suffocation, Deeds Of Flesh et Guttural Secrete (entendez par là qu’on commence à avoir fait le tour de la bête au bout d’une vingtaine d’écoutes, ne retenant au départ que les harmoniques sifflées et l'impression que le tout ne donne pas dans la charité). Avouez qu’on fait pire comme références ! L’adjectif décrivant le mieux le disque ? « Labyrinthique », sans la moindre hésitation. En général un plan est répété quatre fois par chanson et basta, on passe à un autre, sans réutiliser ce qui a été fait avant, le tout créant un enchevêtrement plus inextricable que l’Amazonie. Autre point notable, de fait : la technique des musiciens, toujours de rigueur dans ce style (pour preuve les nombreux enchaînements d’harmoniques sifflées pour les guitares, les encore plus nombreuses cassures de rythme pour la batterie et les lignes de basse, différentes des guitares). Heureusement pour les pauvres auditeurs de ce brouet bouillonnant, les divers plans sont finement affûtés, donnant dans l’équarrissage pur et simple : l’ensemble oscille entre l’entraînant des nombreux ralentissements, qui partent parfois en slam parts, comme celle de "Inconsistent Delta" et le simplement méchant, à l’exemple du riff de "Self Perception Veil" à 3 :45. Le growleur de service est bon dans son rôle, il balance tour à tour des growls putrides/glaireux/fangeux (rayez la mention inutile) et des gruiks puissants.
Des éléments assez classiques en somme, pour un résultat jouissif pour tout amateur de musique brutale. La production représente un sommet du genre, donnant à chacun un son puissant, ne mettant personne véritablement en avant, permettant à chaque instrument d’avoir sa place (la basse est vraiment très audible, se permettant même de petites incartades en solitaire) et de faire preuve d’une puissance parfaite. Le tout en leur laissant une touche crade que nombre de groupes de brutal death peuvent jalouser. Petit exploit à saluer tout de même : le groupe rend une copie très difficile à avaler, mais réussit à limiter les dégâts en écourtant la durée de correction de son professeur. 32 petites minutes qui passent allègrement, sans que le sentiment de redondance ne s’installe, et qui une fois terminées donnent envie d’y revenir afin de percer la couche de boue qui recouvre l’ensemble. Certains passages se graveront dans votre esprit au bout d’un court temps, mais si vous espérez dompter totalement la bête, prévoyez un temps certain. Malgré tous ces bons points, il demeure que tout ceci n’est qu’une très bonne relecture d’un genre fourmillant déjà d’albums et de groupes qui charrient sans cesse les mêmes références. Trouver une formule propre serait une bonne idée, d’autant plus que les capacités exemplaires de ce groupe le lui permettent largement.
Vomit The Soul se plaçait donc avec cet Apostles Of Inexpression sur la deuxième marche du podium brutal death metal italien, derrière un leader de poids (qui semble décliner dernièrement). Pondre un album plus abouti encore en termes de mélodies/expérimentations tout en restant de la trempe de cet album aurait été à coup sûr pour eux un moyen de rafler l’or dans la grande course du death metal.