CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Dano Wahlström
(chant)
-Pontus Pettersson
(guitare)
-Simon Jarrolf
(guitare)
-Fredrik Joelsson
(basse)
-Pablo Munoz
(batterie)
TRACKLIST
1) The Striven
2) Lost at Sea
3) Judgement of the Wicked
4) Buried
5) Kingdom of Emptiness
6) Box of Glass
7) Genetic Greed
8) Obstacle Run
9) Are You Even Alive?
10) The Superior Arrival
DISCOGRAPHIE
Grandexit se décrit lui-même comme un groupe non-conventionnel. Cela pourrait paraître pédant, mais force est de constater que leur album The Dead Justifies the Means leur donne plutôt raison. Articulé autour d’une base de death-metal, leur dernier opus a une fâcheuse tendance à aller piocher un petit peu partout dans le style, tout en gardant avant tout une veine progressive. Difficile donc de définir a priori le style du groupe suédois, tant d’un morceau à l’autre, on bascule du côté obscur.
Après une intro (chantée) lourde d’une minute, "The Striven", démarre le premier morceau "Lost at Sea". Technique, complexe, voire un peu bizarre par moment, Grandexit surprend son auditeur. Le groupe semble avoir décidé de n’avoir aucun enchaînement évident. Résultat, on ne sait jamais ce qui va arriver après un passage. C’est bien sûr déstabilisant, mais c’est ce qui fait l’intérêt du groupe. Arrive alors "Judgement of the Wicked" qui est encore plus bizarre et difficilement assimilable. Malgré tout, cela reste certainement un des morceaux les plus marquants de l’album. "Buried" est dans la même veine et on se dit alors que l’on a droit à un album un peu barré, limite expérimental et difficile d’accès. L’auditeur, à ce moment-là, est intéressé mais, avouons-le, un peu fatigué par l’exigence de la musique de Grandexit. Arrive ensuite de nulle part "Kingdom of Emptiness". Petite bombe de mélodeath, elle est tout ce que n’est pas le début de l’album. Riffs tueurs, enchaînements fluides, chant accrocheur (et même en chant clair !), soli ultra-mélodiques… On a l’impression, d’un coup, d’une sacrée bouffée d’oxygène. Malgré l’évidente efficacité du morceau, il n’en est pas simpliste pour autant. La construction de la piste n’est pas si évidente et la fin du morceau apporte de nouvelles ambiances. Grandexit montre du coup une nouvelle face de sa musique. La petite sœur "Genetic Greed" confirmera la capacité du groupe à lâcher des morceaux de mélodeath très efficaces.
C’est justement là que l’auditeur ne peut s’empêcher d’être un peu gêné par la tournure des choses. Car après avoir balancé les morceaux les plus difficiles d’accès en début de disque, on se retrouve avec un triptyque hyper efficace… Grandexit propose donc un album qui fait le grand écart dans le death-metal. D'un coté, des parties franchement tordues et de l’autre, du melodeath très accrocheur. Cependant, le groupe garde tout le temps un côté bien rugueux et technique. Mais écouter The Dead Justifies the Means donne néanmoins l’impression d’écouter plusieurs EPs à la suite. Si un morceau peut faire la synthèse de l’ensemble, c’est certainement "Box of Glass", à la fois complexe et efficace. Et comme par hasard, il est situé en plein milieu d’album. Mais alors comment résumer cet album ? On retiendra des riffs originaux, des ambiances glauques, un chanteur au spectre finalement assez large (bien que cette variété soit utilisée avec parcimonie) et une grande variété musicale. Cela donne quand même l’impression de deux mouvances au sein du groupe qui ont encore du mal à fusionner. La fin de l'album reprend une tournure plus complexe et barrée comme au départ. Le tout reste d'un niveau très élevé de bout en bout.
Difficile de se faire un avis tranché sur The Dead Justifies the Means. D’un côté, l’aspect très original, barré et technique est sacrément intéressant, bien qu’exigeant. De l’autre côté, les morceaux plus mainstream dépotent sacrément et l'on en viendrait presque à regretter que le groupe n'explore pas plus dans cette voie. Cet album ressemble à une compilation de groupes de death-metal. Le tout est d’un très bon niveau, mais est-ce ce que l’on attend d’un album ? En tout cas, j'ai bien du mal à m'arrêter d'écouter cet album. Déroutant...