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CHRONIQUE PAR ...

73
Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Jr
(chant)

-Sam
(guitare)

-Greg
(batterie)

TRACKLIST

1) Temps mort
2) Transhumance
3) Au delà Des Flots
4) Arrogants Que Nous Sommes
5) Un lendemain Sans Chaîne...
6) L'autre Estime
7) Sulfure
8) Nos Souvenirs Errants
9) Idylle
10) Borriela

DISCOGRAPHIE

Phoebus (2013)

Cortez - Phoebus
(2013) - hardcore postcore screamo chaoscore - Label : Get a Life Throatruiner Basement Apes Lost Pilgrim



Cortez, c'est le genre de groupe qui pose son son challenge pour le chroniqueur, et ce pour plusieurs raisons : la première, c'est qu'ils évoluent à la croisée de pas mal de chemins, et même si c'est tout à leur honneur et que l’intérêt de leur musique s'en trouve décuplé, ça finit toujours par emmerder le petit chroniqueur-étiqueteur et son étriqué besoin de classifier. La seconde, c'est la densité de la proposition. Ce Phoebus est un MÉCHANT pavé, et l'homogénéité de l'ensemble ne facilite pas la dissociation et l'analyse. Qu'à cela ne tienne, « challenge accepted ». Et il y a beaucoup à dire.

Identifier le malandrin tout d'abord : Cortez, origine Suisse, un trio sans basse, mais quand on entend la puissance et la lourdeur dégagée par le monstre, très franchement on en vient parfois à se demander à quoi ça peut bien servir, une basse. Surtout quand la batterie semble largement suffire comme section rythmique (dès "Temps Mort", c'est une évidence, ce batteur envoie plus du chêne massif que du bois de chauffe, et son jeu épileptique mais parfaitement maitrisé n'est pas sans rappeler celui du monstrueux Ben Koller, ce qui n'est pas un demi-compliment). Identifier la scène du larcin, ensuite : un endroit sombre, escarpé, aux crêtes éclatées et tranchantes comme des lames, où le pèlerin se coupera pieds et mains à tenter de s'accrocher. A l'ombre d'une production massive mais assez brute de décoffrage et collant donc parfaitement à son propos, Cortez développe un son le plus souvent malveillant, à la croisée du screamo, du chaoscore, du postcore, bref on est dans l'école de la violence version hardcore (on pense notamment à Envy, à Orchid en moins fou à lier, à du Converge old-school, et évidemment à leurs cousins de scène type Comity ou Plebeian Grandstand). Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est une putain de réussite. Sans révolutionner ce genre/ces genres si codifiés, Cortez impose son style à grands renforts de chant complètement halluciné (encore une fois comment ne pas penser à Jacob Bannon ou Tetsuya Fukagawa, en légèrement moins écorché peut-être, mais en encore plus incantatoire) et de gros riffs telluriques tournoyant entre méchant post metal à la Kruger et genres précités.

Des riffs généralement simples, mais superbement efficaces et sublimés par la rythmique ("Au-delà Des Flots", "Un Lendemain Sans Chaîne..." et son final merveilleux) et d'un sentiment d'urgence et de catastrophe imminente ne quittant que très rarement l'auditeur, happé. Les morceaux oscillent donc entre gros plans à la post-core planant, la menace en plus, et saillies barges chaoscore-screamo (typiquement sur un morceau comme "Arrogants Que Nous Sommes", qui rappelle autant du Rinoa bourrin que du Envy, ou sur "L'autre Estime", condensé express de tout ce que le groupe sait faire et grosse réussite !). Peu de points faibles donc, on est face à un vrai putain de bon album de hardcore (soyons génériques), si ce n'est une homogénéité et une densité pas toujours faciles à appréhender, mais ça c'est le lot de tous les groupes qui ne craignent pas d'en mettre beaucoup sur leurs opus, plein, presque parfois trop même. Sans être extrêmement long, l'album souffre de si peu de temps morts et est armé d'une telle cohérence que c'est parfois compliqué de retrouver où l'on se situe. Mais ce n'est franchement pas bien grave, et si c'est le prix à payer pour le kiff procuré en retour, qu'à cela ne tienne, on le paiera aisément. Une méchante bastos dans le buffet, en somme. Une tempête auditive telle qu'on en retrouve souvent dans le genre, mais celle-ci est des plus séduisantes et maîtrisées, et c'est salutaire.

Dans un mélange de styles souvent pratiqué et parfois à la limite du n'importe quoi, Cortez flirte avec les frontières séparant la musique du bruit pour notre plus grand bonheur. Non parce que c'est bien gentil (enfin justement non) les accords dissonants, les gros plans de batterie fracassés et les rythmiques épileptiques, mais quand tout cela n'est pas parfaitement exécuté et qu'on ne trouve aucun supplément d'âme là-dedans, ça n'accroche que dalle et c'est juste plus chiant que tout. Vous l'aurez compris, Cortez est pour sa part à milles lieues  de ces écueils et navigue de main de maître dans des océans déchainés, les siens. Un très bon groupe, une belle découverte en ce qui me concerne, et vous auriez bien tort de ne pas y jeter une oreille. Attention ceci dit, pas certain que vous la récupériez en un seul morceau.


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