CHRONIQUE PAR ...
Droom
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Mathieu Dottel
(chant+guitare)
-Fred Duquesne
(guitare)
-Julien Dottel
(basse+chant)
-Niko Nottey
(batterie studio)
-Thibault Morin
(batterie live)
TRACKLIST
1) Keep Your Head On
2) Shoot First
3) Hardtimes
4) Brothers Forever
5) Hazadous Creatures
6) Fever
7) The Maze
8) Troublemaker
9) Payback
10) By The River
DISCOGRAPHIE
Pour choisir ses « skeuds », il n'y a pas trente solutions. Soit on y va en connaissance de cause, soit on y va au pif. Dans ce dernier cas, un certain nombre de paramètres interfèrent dans la décision : le nom du combo, la réputation, l'artwork, l'état d'esprit, la température ambiante... Et pour le coup, si ce n'était ce gros chat qui patauge dans l'eau à la manière du gamin de Nevermind, jamais Bukowski n'aurait trouvé grâce à mes oreilles. Mais voilà, un gros matou peut suffire à faire la différence. Un gros matou peut en cacher un autre.
Pour ce troisième album, le groupe Parisien (allez, on vous aime bien quand même...) fait peau neuve. Un membre s'en va (plus ou moins), deux autres arrivent, dont Fred Duquesne, notamment ex-Watcha et producteur (bossant entre autres avec Mass Hysteria ou Empyr) . Au final, on se retrouve avec moins un membre, plus deux autres, plus le gros chat. Le résultat de cette belle équation ? Joie, bonheur et ronronnements, car Hazardous Creatures est une bonne surprise. Très bonne, même. Si le genre pratiqué - à cheval entre hard-rock et metal - n'est pourtant pas le plus apprécié de votre serviteur, force est de constater que le tube "Keep Your Head On", carte de visite idéale, aura fait tomber toutes les craintes. Le son est lourd, l'énergie belle et bien présente et le refrain « in your face » s’incruste immédiatement en tête, quelque part entre le cerveau et le gosier, tout prêt à être chanté à tue-tête, un grand sourire sur le visage. Tout l'album s'inscrit d'ailleurs dans cette veine d'efficacité. La musique explose comme de la dynamite, le rythme est constant, carré et fédérateur. Cette énergie condensée s'échappe de toute part, et notamment de la personne du frontman, dont la voix puissante et rocailleuse (quelque part entre Trent Reznor, Lemmy et Corey Taylor, sur "Hazardous Creatures" notamment, qui évoque franchement "Psychosocial" dans les lignes de chant) sied à merveille à l'esprit « gros félin toutes griffes dehors » qui entoure l'album.
De l'énergie, du punch, les Franciliens en ont à revendre et n'y vont pas par quatre chemins. Appuyées par une production dont nous ne diront que du bien et plutôt orientée stoner ("Fever", bien lourde), les compositions formatées pour l'efficacité sont autant de coups de poing particulièrement revigorants au sortir d'un hiver froid et bien trop long. Conséquence : la musique de Bukowski est taillée pour la scène (détail pratique: une tournée avec Crucified Barbara risque de passer près de chez vous d'ici peu : tenez-vous au courant). Les refrains, punchy au possible ("Shoot First" ; "Troublemaker" ; "Hardtimes"...), ne demandent en effet qu'a être repris en chœurs dans une ambiance bonne enfant. Les fauves seront lâchés en fosse, j'en mets ma main à couper. Les soli ("Payback"...) et petites astuces guitaristiques s'invitent régulièrement, pertinemment et sont autant d'appels à ressortir son « air guitar » de derrière les fagots. Parfois, pourtant, la tension retombe un peu (volontairement) et le groupe, bien que restant dans un registre plein de « ballz ov rocks » (sic), joue sur la corde sensible du matou qui est en nous. Les deux titres "Brother Forever" et "The Maze" se font plus câlin, tout coussinets dehors. En même temps, il en faut pour tous les goûts : croquettes et pâtées.
Inutile d'en faire des tartines: à l'instar de l'album, la chronique se doit d'être courte et efficace. Hazardous Creatures est une petite bombe de vivacité et d'énergie. L'album est positif et déboule - comme sa pochette le laissait présager - avec la force du tigre. Hazadous Creatures est une réussite de hard costaud qui impose Bukowski comme une formation aussi sympathique qu'efficace. Sans prétention, mais surement pas sans talent. Pour être franc le coup de cœur n'est pas passé loin... N'oubliez pas la tournée !