CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Rogga Johansson
(chant+guitare)
-Andreas Carlsson
(guitare)
-Dennis Blomberg
(basse)
-Jocke Ringdahl
(batterie)
TRACKLIST
1) Prelude to the Lobotomy
2) World Lobotomy
3) The Sky on Fire
4) Mass of Parasites
5) As Blood Grows Cold
6) Ödeläggaren
7) You Call it Deviance
8) As the Maggots Gather
9) Trail of Human Decay
10) The Drowners
11) The Last Chapter
12) Hunt Eat Repeat
DISCOGRAPHIE
World Lobotomy est l'occasion rêvée de faire une rapide dissertation sur un sujet du metal extrême particulièrement curieux : Pourquoi le black metal est-il « true » lorsqu'il suit à la lettre les codes du genre pendant que le death est « old school » ? L'appellation death est d'ailleurs bien plus honnête quand à la teneur de la musique. Mais on peut y voir ce qui distingue fondamentalement death et black. Le black est basé sur les traditions culturelles, l'appartenance et l'apparence. Le death lui s'entiche plus des notions de puissance, rébellion et musique. Et donc pour le black, c'est être vrai de suivre les codes définis alors que pour le death c'est être de la vieille école. Logique.
Après cette minute... nécessaire ?, de monsieur Decline, il faut se rendre à l'évidence : l'intro de World Lobotomy ne dépareillerait pas sur un album de Dimmu Borgir. « Holy shit! » entends-je déjà crier le fan au loin. Qu'il se rassure, il ne s'agit que d'une facétie passagère, tout le reste de la musique, et absolument tout le reste, appartient au royaume du death metal. Aucune tromperie de marchandise, pas de vice caché, World Lobotomy ne va pas chercher d'autres plate-bandes que les siennes et humblement s'en tient à ce que Paganizer sait faire : du death metal, à l'ancienne donc. A l'ancienne cela signifie quelques riffs et soli que ne renierait pas Trey Azagtoth vu que le vieux Morbid Angel est, évidemment, une influence. Il ne faudrait pas négliger l'apport du vieux Death, période Scream Bloody Gore également. Enfin, au niveau du chant au entend beaucoup de Mickael Akerfeldt. En fait, on entend également du Bloodbath toutes périodes, et comme Bloodbath est lui-même un hommage au death, on repère des traces de Entombed du coup et du groove, ce qui donne envie de méchamment headbanguer partout dans la rue.
Accumulation d'influences... et de copies uniquement ?, voici la question qui nous taraude et fait peur. Pourtant si l'on creuse un peu le sujet on entend régulièrement des anomalies, des anachronismes serait-on tenté de dire. En effet, que penser de l'intro basse/batterie de "The Sky on Fire" si ce n'est que Paganizer aurait apposé son propre sceau sur ses compositions ? On retrouve une autre étrangeté sur "As the Maggots Gather" avec de nouveau cet assemblage basse/batterie entrecoupé de flashs de guitare. Excellement trouvé, bien exécuté, le résultat fait mouche et fait définitivement penser que non, Paganizer n'est pas un groupe à copie, mais bien un hommage aux grands Ancients. Les chansons de World Lobotomy s'enchaînent ainsi sans coup férir, accumulent les riffs pur death, pure destruction, et l'anicroche n'est pas de son monde lobotomisé. Le rythme est forcené sans verser dans le blast ultra rapide, on est loin du brutal death, et la cadence est maintenue tout au long de l'album tant et si bien qu'une belle dynamique se dégage de l'ensemble.
Pas de place aux temps morts, simplement et bêtement une orgie de death metal old school qui ravira les vieux de la veille. Voici une phrase qui résume très bien ce qu'est World Lobotomy. Un album solide, carré, fier de ses origines, qui ne cherche pas à masquer ses influences. Il les assume pleinement pour délivrer un solide tout. Si bien sûr ce n'est à recommander qu'à ceux à qui le death metal parle pleinement, il s'agit d'une chaude recommandation.