5923

CHRONIQUE PAR ...

95
Wrathchild
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11.5/20

LINE UP

-Iñaki Lazakano
(chant)

-Robert Rodrigo
(guitares)

-Miguel Manjón
(basse)

-Pako Martinez
(batterie)

TRACKLIST

1) Start Again
2) I Don't Care
3) Upstream
4) Dead Inside
5) Changes
6) Till The End Of Time
7) Rescue Me
8) Gone Too Far
9) Reach For You
10) Come Back Home
11) Latest Prophecy

DISCOGRAPHIE

Fight (2008)
Changes (2013)

Airless - Changes
(2013) - hard FM - Label : Lion Music



Ce bon vieux Hard FM se voit revenir à la mode. Celà fait maintenant quelques années que ça dure. Certains grands noms du genre ont réussi le pari incroyable de survivre à cette longue traversée du désert - on pensera à Journey ou bien encore Styx qui eurent toujours un grand succès sur scène - et ce changement de temps aura donné envie à d'autres d'y donner une seconde chance - FM ou Airrace entre autres. Quant à Airless, groupe espagnol, lui fait partie de cette nouvelle génération de groupes qui espèrent apporter une nouvelle pierre à l'édifice de ce bon vieil AOR - c.a.d. Adult Oriented Rock.

Et ces jeunes gens ont, en la personne de Robert Rodrigo, un as caché dans leur manche. A faute de gâcher le plaisir, ce monsieur est tout simplement incroyable sur son instrument ! Il ravit et éblouit l'auditeur tout au long de ce Changes, quatrième album du groupe. Pour ceux qui se demandent où est passé Vito Bratta, on a bel et bien trouvé son digne successeur! Pour les plus jeunes, il fut le guitariste de White Lion, groupe américo-danois qui eut un grand succès de 1987 à 1992 environ et qui offrait un hard rock certes un peu FM mais toujours bien enjoué au niveau des guitares et ce, grâce à ce cher Monsieur Bratta. Tout comme ce dernier, Robert Rodrigo sait faire parler la poudre et maîtrise complètement le finger tapping digne de Van Halen, mais il sait également puiser dans un riche héritage blues et ajouter à son jeu une touche de sensibilité et de mélodie qui avaient sût conquérir les fans de White Lion - une influence que l'on retrouvera sur le titre qui ouvre l'album et qui aurait très bien pu figurer sur le Mane Attraction de ces derniers. Mais l'atout majeur est de savoir marier les deux facettes dans un jeu sans faille, tout comme le montre le solo de "Dead Inside." Seul reproche, les soli sont un peu courts, car quand c'est bon, y'a pas de raison de ne pas faire durer le plaisir. 
Malheureusement pour le groupe, l'enthousiasme que procure le guitariste ne se voit pas transmis par la musique. Trop linéaire et passe-partout, elle pêche par un manque d'originalité. On y trouve nombre d'allusions à Winger - autre groupe qui ne brilla pas par son originalité - dans un titre mielleux comme "Reach For You". "Till The End Of Time", autre mièvrerie, fait penser à Heart époque Desire Walks On. "Dead Inside", quant à elle, parcourt les mêmes sentiers pseudos orchestraux qui se sont déjà transformés en ornières il y a des lunes de ça - ce titre n'est d'ailleurs sauvé que par son solo. Quand on vise un public d'un certain âge, ce qu'ils veulent, ce sont des gros refrains accrocheurs, comme ce qu'ils font pour "Rescue Me", petite chansonnette rock qui, sans fausses prétentions, se cale dans la caboche à n'en plus sortir. Et c'est bien ça qu'on leur demande ! D'ailleurs, cette dernière fait fortement penser à un géant du métal mélodique, Pretty Maids, en y dévoilant l'une des deux facettes de ce groupe, leur côté mélodique, mais toujours carré. Quant au speed bien enlevé - autre facette de la musique des danois, c'est dans "Latest Prophecy" qu'il faudra le trouver. Cette petite pépite de moins de trois minutes chargée de riffs rapides et de soli endiablés finit l'album en beauté et sur une note plus élevée que l'ensemble aurait pu le présager. 


Contrat mitigé donc. On retiendra un excellent travail sur les guitares avec un manieur de manche dont le talent n'est que partiellement utilisé. Le reste est sans grande étincelle. Le tout fait penser à un mariage mal né, comme celui d'un hamburger acheté dans un fast-food qu'on mangerait en l'arrosant avec un Hermitage.


©Les Eternels / Totoro mange des enfants corporation - 2012 - Tous droits réservés
Trefoil polaroid droit 5 polaroid milieu 5 polaroid gauche 5