CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Marco Palazzi
(chant)
-Alex Mele
(guitare)
-Tommy Nemesio
(guitare)
-Daniele Fuligni
(claviers)
-Paolo Lezziroli
(basse)
-Luca Marini
(batterie)
TRACKLIST
1) Innocence
2) Childhood
3) Between the Hammer and the Anvil
4) My Personal Hero
5) Lilibeth
6) A New Beginning
7) Kephren
8) Screams in the Wind
9) A Dark Prison
DISCOGRAPHIE
Kaledon -
Altor : The King's Blacksmith
Le power metal m’ennuie. Alors que beaucoup des précurseurs poussent leur déambulateur en tentant de retrouver un semblant de créativité, plein de groupes continuent à faire vivre le style avec enthousiasme. Surfant sur les thèmes médiévaux fantastiques, ils sont loin d’être aussi blasés que moi et partent cheveux au vent affronter des périples armés de leurs guitares. Et quand les petits gars de Kaledon écrivent Altor : The King’s Blacksmith, on ressent toute cette fougue, cette énergie et cette passion pour un style de musique pourtant un peu usé. Et croyez-le ou non, mais tout cela est sacrément communicatif.
Je passerai rapidement sur le concept du groupe qui a développé toute une histoire autour d’un univers typé héroïc fantasy. Après six albums comme autant de chapitres sur les Legend of the Forgotten Reign, changement d’univers. Nous avons affaire ici à du power metal symphonique de bonne facture. Après l’inévitable introduction ("Innocence"), l’opener "Childhood" est chargé de mettre une claque à l’auditeur. Ce morceau est très réussi, entraînant et plein d’enthousiasme. Touché ! On n’est pas loin du happy metal à ce niveau-là. Il y a un côté très « chantons ensemble la bière à la main ». Je ne sais pas si les membres de Kaledon développent un second degré ou pas, mais leur envie est très communicative. On se verrait bien dans une taverne avec des copains à chanter des ballades du pays. "Between the Hammer and the Anvil" fera le même effet avec son refrain. Evidemment, le tout est fortement lié au chanteur Marco Palazzi, dont l’exaltation semble sans limite. Le tout est porté par les claviers, très présents et mis en avant. Ce côté joyeux et entraînant rappelle un peu Freedom Call pour le coup, même si la musique reste tout de même bien différente, notamment au niveau des guitares.
Cependant, derrière cet enthousiasme communicatif, Kaledon ne propose hélas rien de bien neuf. Les amoureux de guitares endiablées seront déçus tant les riffs et les solis sont simplistes. Les lignes mélodiques sont soutenues avant tout par les claviers. Cela n’empêche pas une vraie énergie, mais on aimerait un peu plus d’inventivité pour les guitares. Surtout que Kaledon frôle le kitsch par moment, de par leur envie. Ainsi, dès que l’on aborde une ballade ("Lilibeth"), c’est vraiment limite… Mais encore une fois, le tout est sauvé par le fait que le groupe joue à fond, sans se poser de questions. Kaledon ose et finalement, on se dit que dans la demi-mesure, leur musique serait certainement insipide. Si certains auditeurs risquent de clairement hurler à la mort en entendant quelques passages pas piqués des vers, d’autres pourront apprécier. Pour ma part, j’ai pris le groupe avec un côté second degré pour pleinement l’apprécier… C’est dire ! On regrettera cependant que la voix du chanteur semble voilée par les effets de réverbération et/ou de chœurs. On a souvent l’impression qu’elle est gonflée par un je-ne-sais-quoi. Au final, cela la rend un peu crispante. Comme Marco Palazzi s’en sort plutôt bien, cela ne semblait pas nécessaire.
Kaledon nous accouche d’un album pas original pour un sou, mais très enthousiasmant quand même. Cependant, il faudra savoir l’écouter avec ses amis, dans un bar, une choppe à la main et chanter en chœur comme des alcooliques. Sans second degré, l’album n’est quand même pas loin du ridicule par moment. Bref, ce Altor : The King’s Blacksmith laisse vraiment le cul entre deux chaises. J’aurais bien du mal à dire si c’est réussi ou raté comme galette… Je vous laisse vous faire votre avis !